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AGRO-BIO - 350 - 01

LA CULTURE DE LA RUE 

Table des matières

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par Jean Duval, agr., M.Sc.
décembre 1992
 

LA CULTURE DE LA RUE

La rue (Ruta graveolens), aussi appelée herbe-de-grâce ou péganion, est une plante vivace originaire de la région méditerranéenne. Sauvage ou cultivée, elle est surtout employée pour ses vertus médicinales (elle aurait sauvée Mahomet d'une grave maladie!), mais on l'emploie également dans l'alimentation, la parfumerie et pour le contrôle des ravageurs. Le genre Ruta comprends d'autres représentants en Europe, en Asie mais pas dans nos régions. Marie-Victorin (1964) dans sa Flore Laurentienne mentionne qu'on retrouve la rue comme échappée de culture au Québec, ce qui signifie que la plante peut survivre à l'hiver dans nos conditions.

DESCRIPTION

La rue est une plante vivace glabre de forme presque arbustive. Sa tige est ligneuse au bas du plant. Ses feuilles bleu-vert sont alternes et profondément subdivisées en trois segments spatulés ou oblongs de 15 mm de longueur. Ses fleurs vert-jaune sont disposées en panicule ou corymbe terminale. Les feuilles et les fleurs sont très plates.

Les plants à maturité mesurent environ 60 cm de largeur et de 40 à 100 cm de hauteur. La rue émet une odeur très forte, plutôt désagréable et le goût de ses feuilles est très amer et acre.

En Europe, la floraison a lieu en mai-juin et la fructification en fin d'été. On y distingue deux variétés cultivées, soit la variété divaricata qui possède des feuilles brillantes de couleur jaune-vert et la variété variegata dont les feuilles sont panachées.

CULTURE

Conditions propices

Dans son aire de distribution naturelle, on retrouve la rue dans des endroits abrités sur sol sec et pierreux ou calcaire. La rue croîtra cependant en sol humide ou sec en autant qu'il soit bien drainé. Selon Grieves (1981), la rue va mieux persister et sera moins affectée par le froid dans un sol pauvre et sec que dans un sol très fertile. Le pH du sol doit se situer entre 5.8 et 8.3.

Les besoins en eau de la rue peuvent varier entre 300 et 2500 mm annuellement. Les températures idéales de croissance se situent de 8.8 à 25° C. L'exposition idéale des plants est en plein soleil.

Propagation

La propagation se fait par semis, bouture ou division racinaire. La reproduction végétative est la plus rapide et se fait facilement. Pour le semis, cela prend quelques années avant d'obtenir un plant de bonne taille.

Semis

Le semis extérieur se fait à la volée ou en rangée en mi-printemps. On recouvre la semence de terre d'un coup de rateau et l'on maintient l'aire de culture désherbée. Le semis en serre non-chauffée ou en couche froide se fait en début de printemps alors que le semis intérieur ou en serre chauffée se fait en février-mars. Les graines germent facilement.

Lorsque les plants ont 5 cm de hauteur, on les transplante en laissant un espacement de 40 à 46 cm entre les plants.

Bouturage

Méthode I

Les boutures sont coupées au printemps et mises dans un sol ombragé jusqu'à ce que le système racinaire soit bien développé. Elles sont transplantées à l'endroit appropriée.

Méthode II

On prend des sections de 7.5 cm de nouvelles pousses en juillet-août que l'on plante dans des pots remplis d'un mélange de compost et de sable ou tout autre mélange convenable. Il est à noter qu'on obtiendra plus de racines en déchirant les pousses qu'en les coupant. L'utilisation d'une solution commerciale d'hormone racinaire est facultative dans le cas de la rue. Les nouvelles pousses racinaires seront apparentes au début de l'automne. On garde les plants à l'intérieur pour l'hiver et on les transplante le printemps suivant.

Division racinaire

La propagation par division racinaire ou éclats de pied se fait également au printemps.

Culture in vitro

La rue est une plante qui a fait l'objet d'enormément de recherches pour sa culture in vitro depuis les années '60. La raison en est que l'industrie pharmaceutique cherche des moyens moins coûteux de produire certaines substances que par la synthèse chimique. Or, la rue est l'une des rares plantes médicinales qui puisse produire des huiles essentielles en culture in vitro. Pour une revue de la culture in vitro de la rue, voir Mossner et Czygan (1978).

Régie

L'attention à porter aux plants de rue dépend évidemment de la fin recherchée. Dans un jardin où la rue servira pour le contrôle des ravageurs, pour la cuisine mais aussi probablement comme plante ornementale, il pourra être bon de tailler les plants. On recommande de tailler le centre des plants de façon à les faire étaler. La taille pourra toutefois empêcher la floraison. Il est nécessaire de tailler fréquemment pour donner une forme agréable et l'on doit couper les branches mortes.

Comme le Québec est plus froid que l'aire naturelle de distribution de la rue, il est préférable de mulcher avant l'hiver et d'éviter les sols lourds ou mal drainés.

La culture de la rue à grande échelle comme plante médicinale est pratiquée dans certains pays d'Europe. En Hongrie, la rue cultivée en sol sableux reçoit de l'irrigation trois à quatre fois par saison, une fertilisation complète en octobre et une fertilisation azotée en mars et juin (Kerekes et Hornok, 1971).

Traditionellement, la rue était plantée sous les figuiers dans les pays méditéranéens. Ce compagnonage permettait de diminuer l'amertume de la rue et d'en augmenter le rendement. La rue n'aime pas le compagnonage avec le basilic. Les coumarines contenues dans les différentes parties de la rue dont les racines ont un effet allélopathique (Pettit-Paly, 1990), ce qui peut nuire à plusieurs autres espèces végétales.

Récolte et traitement

La première récolte se fait à la deuxième année de croissance. Pour utilisation fraîche, l'idéal est de ceuillir les jeunes tiges ou les feuilles juste avant la floraison. La récolte à grande échelle se fait en Hongrie au moyen d'une moissoneuse-batteuse pour les pois deux fois dans la saison, soit en mi-juin et à la fin septembre. Les rendements sont de l'ordre de 3600 kg/ha.

Les feuilles sont séchées à l'ombre ou au séchoir à des températures entre 29 et 43° C. Elles sont entreposées en baril de carton et passées au tamis de 6.4 mm (1/4") pour en enlever les impuretés.

COMPOSITION

L'huile essentielle contient une douzaine de composés dont le plus important est le méthyl-nonyl-kétone. La plante contient également un glycoside, la rutine ou rutoside, qui est aussi appelée vitamine P. Pettit-Paly et al. (1990) présentent la revue la plus complète de la composition de la rue.

Les jeunes pousses contiennent la plus grande concentration de composés médicinaux. Par contre, le contenu en huile essentielle est plus grand:

Il est intéressant de noter que la composition de l'huile essentielle ne varie pas selon différent médiums de culture. La lumière a par contre un effet déterminant sur la composition de l'huile (Corduan et Reinhard, 1972). Un plant de rue poussant à l'ombre aura donc des propriétés différentes d'un autre poussant en plein soleil, l'exposition habituelle de cette plante dans la nature.

Il est souvent fait mention dans la littérature du fait que l'extraction des composés se fait plus facilement à l'eau qu'à l'alcool.

UTILISATIONS

  MISE-EN-GARDE
  • La rue est une plante très puissante. Elle ne doit jamais être consommée par des femmes enceintes car elle est abortive. De grandes doses sont toxiques et provoquent la confusion mentale. L'huile essentielle peut même provoquer la mort.
  • L'hydrastis du Canada (Hydrastis canadensis - Goldenseal) peut agir comme antidote en cas d'ingestion de doses excessives de rue.
  • La manutention de la plante peut causer des réactions allergiques (photodermatites) semblables à celles de l'herbe à puce chez certaines personnes.
  • Culinaires

  • - Les feuilles hachées finement sont servies en salade en petite quantité en Italie et en Allemagne.
  • - En petite quantité également, les feuilles fraîches ou séchées servent à aromatiser les fromages, les viandes, la volaille, les jus de légumes, les ragoûts et les vins.
  • - En Angleterre, les feuilles étaient autrefois bouillies avec de la mélasse pour les conserver longtemps.
  • - Les feuilles séchées servent à faire un thé emménagogue qu'on ne doit toutefois pas prendre tout de suite après les repas.
  • - Les Italiens utilisent la rue pour aromatiser un vin nommé "Grappa con ruta" . La rue aromatise aussi les alcools de type Vermouth. Les Africains du Nord utilisent les graines dans la préparation d'un vin de palme appelé laqmí.
  • - Les Éthiopiens broyent les graines pour en faire une sauce forte et utilisent les feuilles comme présure. Ils mélangent également les feuilles avec les feuilles de café pour en faire un breuvage semblable au café.
  • - Au Moyen-Orient, la rue est utilisée dans la fabrication d'un produit à base de beurre de chèvre ou de brebis qui se conserve pendant quatre mois (Amr, 1991).
  • - L'industrie alimentaire utilise l'huile de rue comme aromate de type "noix de coco" dans la fabrication de breuvages non-alcoolisés, patisseries, bonbons, produits laitiers glacés et poudings. L'utilisation de l'huile ne dépasse pas 0.01%. L'herbe elle-même est utilisée à moins de 2 ppm dans l'industrie alimentaire.
  • - L'huile est utilisée en parfumerie.
  • Médicinales

    Doses

    Règle générale, 1 à 5 gouttes d'huile essentielle de rue en infusion ou en décoction représente une dose typique. En santé animale, Baïracli-Levy (1973) conseille une demi-poignée de rue dans 800 ml d'eau qu'on administre à raison d'une tasse deux fois par jour.

    Peau

    L'effet de la rue sur la peau revêt deux aspects. D'une part, la rue, comme plusieurs rutacées et certaines ombellifères, contient des composés susceptibles de provoquer des dermatites sous l'action du soleil. En fait, la rue serait la plante qui en contient le plus selon Zobel et Brown (1990). D'autre part, il est reconnu depuis longtemps que le jus ou la sève des feuilles de la rue sert d'antidote contre les morsures de serpent, les piqûres d'insectes et les allergies dûes aux plantes. Elle servirait également à soigner les maladies de peau comme le psoriasis ainsi que les blessures. Cabaret (1986) mentionne également son usage contre les boutons de chaleur.

    Système nerveux

    La rue est antispasmodique. Les Arabes en mâchent les feuilles, ce qui est sensé calmer tout trouble d'origine nerveuse. Les feuilles fraîches écrasées en application externe soulagent la sciatique. Traditionnellement, la rue était utilisée dans les cas d'épilepsie. Les victimes de la maladie portaient des feuilles de rue au cou pour prévenir les crises.

    Circulation sanguine

    Une des propriétés reconnues de la rue par l'USDA américaine est sa capacité pour abaisser la pression artérielle, ce qui en fait une plante utile pour le traitement des vaisseaux sanguins. La rue accroît également le flot sanguin au système gastro-intestinal, aidant dans le cas de coliques ou troubles digestifs.

    Sens

    Les anciens reconnaissaient les vertus de la rue dans les cas de trouble de la vue. En homéopathie, le jus extrait des plantes fraîches est utilisée pour renforcir la vue. Baïracli-Levy (1973) conseille pour soigner les cataractes de dissoudre les fleurs de rue dans un plat d'eau peu profond exposé au soleil. On baigne les yeux plusieurs fois par jour avec le liquide jaune obtenu en pressant les fleurs ayant trempées dans l'eau.

    Le jus chauffé soulagerait également les maux d'oreilles.

    Fertilité

    Le pouvoir de la rue est redoutable en ce domaine, la plante agissant sur l'utérus. En petites doses, la rue est bonne pour le soulagement des dysmenorrhées. A plus forte dose, la rue est abortive et son utilisation a donc été envisagée comme "pilule du lendemain". Gandhi et al. (1991) ont déterminé que les racines broyées, les parties aériennes et l'extrait à l'eau des parties aériennes ont des propriétés anti-conceptives qui ne sont pas attribuable à la rutine.

    Autrefois, la rue était utilisée comme anaphrodisiaque pour encourager à la chasteté.

    Parasites

    La rue est un antihelminthique, un vermifuge et un anti-amibique.

    Autres

    Selon l'USDA, la rue serait aussi bonne pour renforcer les os et les dents.

    La rue est l'une des composantes du vinaigre des quatre voleurs, remède phytothérapeutique bien connu. Elle est aussi employée comme gargarisme.

    Usage vétérinaire

    La rue a déjà été employée dans de nombreux remèdes vétérinaires surtout pour aider à la délivrance et contre la météorisation chez les bovins, caprins et ovins. D'autres usages, ceux-là empiriques, incluent le traitement des fièvres persistantes des bovins, des parasites intestinaux, de la morve des chevaux (Cabaret, 1986), des parasites externes et la prévention de la rage. En homéopathie animale, la rue entre dans la composition d'un remède antirhumatismal et d'une poudre calcique.

    Les symptômes d'un empoisonnement à la rue chez les animaux sont: salivation, gastro-entérite aiguë, excitation puis prostration, bradycardie et avortement.

    On peut nourrir les feuilles de rue à la volaille dans les cas de croupe.

    Agricoles

    La rue, de par sa forte odeur et ses composés puissants, est utilisé pour le contrôle des ravageurs, notamment contre les insectes. La rue est toxique pour les mollusques, les poissons et les oiseaux. Elle serait aussi nématicide.

    Maladies bactériennes

    Selon Smale et al. (1964), l'extrait à l'eau-acétone-éthanol (1:1:1) de la rue a des propriétés antibactérienne mais pas antifongiques. La rue serait efficace entre autres contre des maladies de plante telles que la tumeur du collet (Agrobacterium tumefaciens), la pourriture molle (Erwinia carotovora), la pustule bactérienne (Xanthomonas phaseoli) et la tache bactérienne (Pseudomonas syringae).

    Répulsif d'insectes nuisibles

    La rue repousse le coléoptère japonais, insecte nuisible qu'on ne retrouve au Québec que dans l'extrême-sud. Metzger (1932) a pu repousser une population moyenne de coléoptère japonais sur des pêchers en utilisant une dilution de 1/25 d'extraits de rue.

    Hough-Goldstein (1990) a démontré l'efficacité d'une suspension à 10% de rue comme répulsif contre le doryphore de la pomme de terre, ce qui est aussi efficace que la tanaisie.

    Selon Salem (1983), l'extrait à l'éther des graines de la rue est efficace contre le puceron de la féverole (Aphis craccivora). La rue repousserait également les chenilles en général, les mouches d'étable et domestiques, ainsi que les puces.

    Pour des petites surfaces, on peut éparpiller les feuilles ou rameaux de rue dans la zone à protéger. Il sera bon d'écraser les feuilles d'abord afin d'accroître le dégagement de l'odeur. Pour de plus grandes surfaces à traiter, on pourra asperger un purin de la plante fabriqué en laissant tremper des feuilles dans de l'eau pendant une journée.

    Attractif d'insectes nuisibles

    Selon le chercheur Doug Walker de l'Université de Californie à Davis, la rue est un attractif très puissant pour l'aleurode des serres (Trialeurodes vaporariorum). On peut l'utiliser avantageusement en plaçant un ou des plants de rue dans les serres afin de dépister les aleurodes. Si celles-ci sont présentes dans la serre, elle se retrouveront d'abord sur la rue. Les lâchers de guêpes parasitaires (Encarsia formosa) se feront alors au besoin.

    SOURCES DE SEMENCES

    Richters
    Goodwood, Ontario
    L0C 1A0
    tél: (416) 640-6677
    fax: (416) 640-6641
    Semence, plant et rue séchée disponible.

    Bibliographie

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    Bianchini, F. et F. Corbetta. 1977. Health plants of the world; atlas of medicinal plants. Newsweek Books, New York.

    Cabaret, J. 1986. 167 plantes pour soigner les animaux. Éditions du Point Vétérinaire, Maisons-Alfort, France.

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