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AGRO-BIO - 330 - 14

PAILLIS ET PLANTES COUVRE-SOL DANS LA CULTURE DU FRAMBOISIER

Table des matières

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par Jean Duval, agr., M.Sc.
octobre 1995

PAILLIS ET PLANTES COUVRE-SOL DANS LA CULTURE DU FRAMBOISIER

INTRODUCTION

Au Québec, la gestion conventionnelle de couverture du sol dans les framboiseraies consiste en un couvre-sol permanent de graminées entre les rangs et des applications d'herbicides en bandes sur le rang. Ce type de gestion ne convient pas à la production biologique qui n'admet pas l'utilisation d'herbicides. Le sarclage sur la pleine largeur de l'entre-rang et près des plants ne présente pas non plus la meilleure solution pour la culture biologique. En effet, un des principes de bases en production biologique est de garder le sol couvert par des plantes ou des matières organiques le plus possible pour favoriser la vie du sol, protéger de l'érosion et prévenir les pertes d'éléments nutritifs.

Le présent document se veut une revue de littérature sur l'utilisation de deux techniques de gestion de la couverture du sol qui intéressent la culture biologique du framboisier, soit le paillage sur le rang et la culture de plantes couvre-sol alternatives dans l'entre-rang.

PAILLIS

Le framboisier n'est pas dans la nature une plante de plein soleil. Il ne pousse pas non plus en plein bois, mais préfère en général la fraîcheur des abords de boisés. Dans ce milieu, le framboisier, avec ses racines plutôt superficielles, trouve un peu d'ombre ainsi qu'un paillis de feuilles provenant des arbres environnants. Les tiges qui meurent contribuent aussi à former un paillis au pied des framboisiers. Il semble donc que, dans sa niche écologique, le framboisier bénéficie d'un paillis naturel en permanence.

De nos jours, peu de producteurs pratiquent le paillage de leur framboiseraie, bien qu'il s'agissait, avant l'ère des herbicides, d'une pratique fort courante. Plusieurs études ont démontré les avantages de cette pratique dans la culture du framboisier. Le paillage peut garder l'humidité, réduire les fluctuations de température au sol, contrôler les mauvaises herbes et accroître les rendements, la grosseur des fruits, la hauteur des tiges, le nombre de tiges et la survie des plants. Il retarde toutefois légérement la maturité des fruits et, dans le cas de matériaux à haut rapport C/N (pailles, copeaux, feuilles, etc.), un apport azotée supplémentaire est nécessaire. D'autres désavantages possibles du paillage est son coût et, dans le cas des pailles, le fait qu'elles contiennent habituellement des graines de mauvaises herbes.

Effet du paillage sur le framboisier

Effet sur les fruits

Les études américaines des années '30 et '40 rapportent des augmentations de rendements avec paillis allant de 38 à 500%. Récemment, Trinka et Pritts (1992) ont comparé l'effet du sarclage à la main, des herbicides, de paillis de plastique et de paille à l'établissement de framboisiers issus de micropropagation. Les rendements obtenus étaient près du double avec la paille (voir tableau 1). Cette augmentation venait surtout du grand nombre de tiges produites en année d'établissement. Le paillage serait particulièrement utile en année d'établissement parce qu'il ne nuit pas aux racines.

Childs (1941) rapporte des fruits plus gros avec un mulch de paille. Trinka et Pritts (1992) ont au contraire noté des fruits plus petits en fin de récolte avec de la paille qu'avec d'autres traitements. Pour ce qui est des paillis plastiques, Treder et al. (1993) rapportent des fruits plus petits en comparaison de traitements témoins ou irrigués au goutte-à-goutte.

Tableau 1 - Effet comparé du sarclage, du paillage et des herbicides sur la longueur et la densité des tiges de framboisiers en fin de saison d'établissement pour des framboisiers issus de la micropropagation.

  Longueur tiges (cm) Densité tiges (nombre par 0,5 m2) Rendement 2e année (kg/4,5 m2)
Témoin 59.5 9.2 5.44
Sarclage à la main 71.8 31.4 6.54
Napropamide 77.4 27.3 5.69
Simazine 80.7 32.2 6.66
Plastique noir 96.0 45.4 6.48
Plastique blanc 91.3 36.3 6.92
Paille 105.1 74.4 11.11

Source: Trinka et Pritts (1992)

Effet sur les tiges

Le paillage amène souvent une augmentation de la production de bois du framboisier: plus de tiges, plus longues et plus fortes. Childs (1941) a constaté une plus grande production de bois avec paillis tandis que Clark (1939) a observé des tiges plus fortes.

L'effet du paillis sur le nombre de tiges a parfois produit des résultats contradictoires. Clark (1939) ainsi que Darrow et Magness (1938) ont observé un plus grand nombre de tiges dans des parcelles paillées que dans d'autres sarclées. La différence était appréciable au point qu'il était justifié de recourir à la taille des tiges excédentaires en début d'été, en particulier avec les cultivars qui ont tendance à faire beaucoup de tiges. Trinka et Pritts (1992) ont aussi observé un plus grand nombre de tiges produites avec un paillis de paille qu'avec des traitements herbicides ou le hersage pour une plantation faites à partir de plants micro-propagés. Goode et Hyrycz (1968) ont quant à eux trouvé un accroissement de la hauteur des tiges mais une diminution du nombre de tiges sous paillis. Il semblerait que ces résultats différents soient attribuables au type de paille utilisée, à la fertilisation ainsi qu'aux cultivars étudiés. La généralisation n'est donc pas possible.

Effet sur les racines

Le paillage affecte les racines plus que tout autre partie du framboisier (Havis, 1939). Il produirait plus de grosses racines droites et peu branchues tandis que le sarclage produirait beaucoup de petites racines. Par ailleurs, les racines sous paillis se concentrent plus en surface qu'avec le sarclage où elles sont surtout abondantes à plus de 30 cm de profondeur selon Clark (1939). Dans un sol qui retient peu l'eau, le développement d'un système racinaire superficiel peut s'avérer un problème en temps de sécheresse prolongé, bien que le framboisier ait quand même des racines qui descendent en profondeur.

Certains auteurs déconseillent de changer du paillage au sarclage en laissant se décomposer le paillis pour ensuite l'enfouir. Ce faisant, un grand nombre des racines seraient détruites.

Effet sur la survie des plants

La survie des plants est affecté négativement et positivement tout à la fois par le paillage. D'une part, le paillage permet de diminuer le soulèvement des plants causé par le gel hivernal. D'autre part, dans nos conditions climatiques, le paillis a tendance à retarder l'aoûtement, ce qui peut résulter en plus de mortalité hivernale (Louws, 1990). Ce phénomène de croissance tardive serait plus important quand les mois d'août et septembre sont très humides selon Logsdon (1974).

Effet du paillage sur le sol

Effet sur l'humidité

Pendant nos étés souvent chauds et secs, les paillis sont particulièrement bénéfiques pour conserver l'humidité du sol. Dans une expérience comparant des parcelles paillées, cultivées et irriguées, Goode et Hyrycz (1968) ont constaté une réponse inférieure en terme de rendements, grosseur des fruits et hauteur des plants dans les parcelles paillées que dans les parcelles irriguées, mais une réponse supérieure en comparaison avec les parcelles sarclées ou non-irriguées. Le mulch de paille a permis de conserver l'équivalent de cinq centimètres (deux pouces) de précipitations pendant la saison de croissance. Il ne faut pas perdre de vue que la décomposition d'un paillis de matériaux organiques va priver les plants d'une partie de l'humidité.

Effet sur la température

Le paillage créant un effet isolant, on observe moins de variation de la température du sol d'un jour à l'autre sous paillis. C'est cependant ce même effet isolant qui peut être responsable du retard de l'aoûtement.

Fertilité

Le framboisier est une plante nitrophile, qui aime beaucoup l'azote sous forme de nitrates. L'utilisation d'un paillis organique à haut rapport C/N, qui peut dérober les framboisiers d'une partie de l'azote disponible, nécessite donc l'ajout d'un engrais azoté pour éviter une carence en cet élément au framboisier. Clark (1939) a noté que les plants paillés non fertilisés avaient des feuilles vert pâle et plus petites, symptômes typiques d'une carence azotée. Goode et Hyrycz (1968) ont constaté que les niveaux d'azote dans le sol de parcelles paillées étaient plus bas que les non-paillées jusqu'à une profondeur de 60 cm. Les niveaux de phosphore et de potassium disponibles étaient cependant supérieurs. Quand de la paille est utilisée, on observe même une augmentation du potassium dans les feuilles de framboisiers, cet élément étant facilement libéré des pailles.

Matériaux de paillage

Feuilles

Les feuilles sont sans doute le matériau le plus approprié à mettre au pieds des framboisiers. On en dispose de 10 à 15 cm (4-6") d'épaisseur placés au pied des plants, en prenant soin de rajouter l'équivalent d'environ 25 kg d'azote par tonne de feuilles. Les feuilles d'érable ont tendance à former une masse compacte, il faut donc en mettre moins. Certains praticiens ajoutent un peu de chaux ou de cendres de bois avec les feuilles pour contrer l'acidité de ces dernières, en particulier les feuilles de chênes.

Pailles

La paille est le matériau le plus utilisé dans les framboiseraies, mais, à la lumière de la littérature, n'est pas nécessairement le plus approprié. Un inconvénient de l'utilisation de paille et de vieux foin comme paillis est la présence de graines de mauvaises herbes, de graminées fourragères et de céréales qui risquent de germer au contact du sol. Une méthode recommandée par Riotte (1979) pour éviter ce problème consiste à mouiller la paille deux ou trois semaines avant utilisation pour faire germer les graines.

Un autre inconvénient des pailles est qu'elles sont potentiellement allélopathiques. Cela veut dire qu'elles peuvent inhiber la croissance du framboisier ou la germination de ses graines. Jobidon et al. (1989) ont utilisé des mulchs de paille de blé, d'orge ou d'avoine pour contrôler la croissance des framboisiers sauvages dans des plantations forestières. Des composés phénoliques extraits de ces pailles ont fortement inhibé la croissance racinaire de plants de framboisiers en laboratoire, particulièrement dans le cas de la paille d'avoine. A l'extérieur, les différences entre l'effet des différentes pailles n'étaient pas visibles. Un traitement avec paillis de copeaux de peuplier n'a pas inhibé les jeunes plants en comparaison des pailles de céréales. La paille inhibe la germination des graines de framboisiers.

Copeaux, bran de scie et bois raméal fragmenté

Des copeaux de bois partiellement compostés font un excellent mulch. Le bois raméal fragmenté est utilisé avec succès par des producteurs de framboises biologiques dans le Bas St-Laurent au Québec à raison de 5 cm d'épaisseur avec fertilisation azotée appropriée. Dans leurs expériences avec différents paillis pour contrôler les framboisiers sauvages en plantation forestière, Jobidon et al. (1989) ont utilisé un mulch fait de copeaux de bois de peuplier, ne contenant aucune écorce. Ce paillis ne nuisait pas aux framboisiers contrairement à la paille. La présence d'écorce de certains arbres pourrait nuire (lixiviat de tanins, etc.).

D'autres matériaux issus des arbres peuvent être employés. Des chercheurs espagnols (Rigueiro et al., 1992) ont obtenu un contrôle des mauvaises herbes aussi bon qu'avec des herbicides en utilisant un paillis d'aiguilles de pin en culture de framboisier.

Compost, fumier et autres fertilisants organiques

Les composts et fumiers ne contrôlent pas les mauvaises herbes et risquent de fournir trop d'azote lorsqu'apportés à l'épaisseur recommandée pour les autres matériaux. L'utilisation d'un fumier très pailleux peut par contre être envisagée. On agira alors comme pour tout autre matériau de paillage à l'exception qu'il sera préférable de l'appliquer très tôt au printemps de façon à éviter qu'une minéralisation tardive ne nuise à l'aoûtement. On peut aussi l'appliquer à l'automne.

Plastique et géotextile

Le paillis plastique noir ou blanc a donné des rendements inférieurs à la paille dans les expériences réalisées à l'Université Cornell (Trinka et Pritts, 1992). Treder et al. (1993) ont noté un effet positif sur les rendements avec un plastique noir seulement dans les premières années de production d'une plantation. Aussitôt que les plants devenaient plus gros, et donc que leur besoin en eau et leur évaporation augmentaient, le plastique noir devenait nuisible parce qu'il empêchait la pénétration de l'eau.

Le paillage en pratique

Lorsqu'on commence à pailler une framboiseraie, il est préférable de continuer jusqu'à la fin de la vie de la plantation. Il y a en effet danger d'endommager les racines lorsque l'on passe d'un système avec mulch à un système avec sarclage parce que les racines sont plus superficielles. D'autres précautions à respecter sont de ne jamais utiliser un paillis sur un sol mal drainé (le sol resterait alors trop froid) et de ne jamais brûler le paillis. Il est préférable de l'enlever plutôt ou à la rigueur de l'enfouir.

Épaisseur du paillis

Pour les matériaux organiques (pailles, feuilles, copeaux, etc.) 10 à 15 cm (4 à 6") de matériau est genéralement suffisant pour empêcher les mauvaises herbes de pousser tout en permettant l'eau des faibles pluies d'atteindre le sol. Certains producteurs biologiques américains (Tirrell, 1982; Hofstetter, 1988) utilisent avec succès des mulchs beaucoup plus épais allant jusqu'à 25 cm (10"). Les inconvénients possibles d'une trop grande épaisseur de matériaux sont: le coût pour une grande superficie; certaines tiges plus faibles peuvent avoir de la difficulté à percer le mulch; la pluie pénètre plus difficilement jusqu'au sol.

Fertilisation

En production conventionnelle, on recommande d'ajouter l'équivalent de 6,6 à 8,5 kg d'azote par tonne de matériau (85% MS), selon le matériau. Cela a pour but d'éviter une faim d'azote, phénomène qui se produit lorsque les microorganismes décomposeurs utilisent l'azote disponible pour attaquer le paillis, privant ainsi la plante d'azote. En fait, l'apport azoté devra être ajusté selon le rapport C/N des matériaux. Les matériaux plus ligneux comme les copeaux exigent plus d'azote que la paille par exemple.

Application du paillis en année d'implantation

Les conseils diffèrent à ce sujet selon les auteurs. Pour une implantation printannière avec plants ordinaires, trois scénarios sont possibles:

  • - On met le paillis au tout début, à la plantation;
  • - On sarcle près des plants d'abord quelques fois puis on met le paillis en juin;
  • - On sarcle jusqu'au début d'août, mais pas plus tard pour ne pas stimuler de nouvelles pousses, puis on installe le mulch vers la mi-octobre.
  • Dans le cas de plants micro-propagés, le paillis doit être installés tout de suite, car le sarclage affecte l'établissement et ne doit absolument pas être fait. Pour une implantation d'automne, on applique le paillis immédiatement après l'implantation.

    Application du paillis en années subséquentes

    Il est préférable d'installer le paillis au printemps ou à l'automne quand le sol est humide, après une pluie ou après avoir irrigué. Si le sol est sec, le paillis pourrait empêcher l'eau des précipitations d'atteindre les plants. En tout cas, il faut toujours placer le paillis avant les grandes chaleurs. Si l'on craint que le paillis ne nuise à l'aoûtement, il est toujours possible d'ôter ou de tasser le paillis en fin d'août pour accélérer l'aoûtement. Cela représente cependant une charge supplémentaire de travail et l'on risque la croissance des mauvaises herbes près des plants.

    PLANTES COUVRE-SOL

    Si le paillis assure la couverture du sol près des plants, le rôle des plantes couvre-sol est de faire de même entre les rangs de framboisiers. Trois choix sont ici possibles: garder le sol à nu; implanter un couvre-sol permanent; implanter des couvre-sol annuels.

    L'argument le plus fréquemment avancé contre l'utilisation de plantes couvre-sol est qu'elles compétitionnent avec la culture et risquent ainsi de réduire la récolte de fruits. Zebarth et al. (1993) ont comparé différents couvre-sol et le sarclage dans une framboiseraie de Colombie-Britannique. Ils ont trouvé que les couvre-sol réduisaient en général la vigueur des plants de framboisiers (diamètre des tiges) mais n'affectaient pas le rendement en fruits. A l'Île du Prince-Edouard, Sanderson et Cutcliffe (1988) ont constaté une réduction de 25% du rendement avec un couvre-sol de mil. Il semble donc que le type de couvre-sol ait une grande importance quant à son effet sur le framboisier. La gestion du couvre-sol est aussi déterminante.

    Couvre-sol permanents

    Couvre-sol de légumineuses

    Comme plante couvre-sol, Freyman (1989) et Zebarth et al. (1993) en Colombie-Britannique considèrent que le trèfle blanc offre le meilleur compromis, assurant une bonne qualité de sol et minimisant la compétition avec les framboisiers. Une partie de l'azote fixée par le trèfle blanc servirait même aux framboisiers (Freyman, 1989). D'après les résultats préliminaires d'une recherche discontinuée à (feue!) la ferme expérimentale d'Agriculture et Agroalimentaire Canada de Lavaltrie par Michel Lamarre, un couvre-sol de trèfle rouge moyen avait sensiblement le même effet qu'un sol à nu à l'établissement du framboisier, alors qu'un couvre-sol de graminées diverses réduisait environ du quart la croissance.

    Couvre-sol de graminées

    Un couvre-sol permanent de graminées n'est pas la meilleure solution en culture biologique. Si un couvre-sol de mil ou autres graminées est envisagé, il faut:

  • - le faucher régulièrement à 5 cm;
  • - irriguer pour contre balancer la compétition pour l'eau;
  • - fournir plus d'azote.
  • Le ministère ontarien de l'agriculture et de l'alimentation (Louws, 1990) recommande le fétuque rouge parce qu'il passe en dormance pendant la sécheresse de l'été et donc ne compétitionne pas pour l'eau avec les framboisiers. De plus, il résiste bien au traffic.

    Le CPVQ recommande comme couvre-sol permanent de graminées un mélange de fétuque rouge, de pâturin, de mil ou de dactyle. Le raygrass est déconseillé parce qu'il est envahissant. Le couvre-sol permanent peut être semé en fin d'août.

    Couvre-sol saisonniers

    Avant l'implantation d'un couvre-sol saisonnier, le sol doit être maintenu à nu par le hersage ou autres moyens mécaniques. L'avantage d'une plante couvre-sol de fin d'été est de réduire la croissance des tiges et de favoriser l'aoûtement des framboisiers par un phénomène de compétition. La survie des plants s'en trouve donc accrue. Le couvre-sol va aussi contrôler les mauvaises herbes et prévenir l'érosion et le lessivage des nitrates. Plusieurs études canadiennes ont démontré qu'un couvre-sol de fin d'été précédé d'hersages ne réduisait pas le rendement en fruits (Sanderson et Cutcliffe, 1987; Freyman, 1989; Zebarth et al., 1993). La technique conseillée consiste à semer de l'avoine ou de l'orge après la récolte des framboises, en début d'août.

    En première année, il est possible d'implanter un couvre-sol d'avoine en mi-été. L'avoine va croître et mourir aux premiers gels, faisant ainsi un mulch près des plants pour l'année suivante. On peut alors passer à un système de mulch.

    Le sarrasin est parfois employé comme couvre-sol saisonnier. Il serait sans doute intéressant d'essayer des crucifères qui croîtrait plus longtemps que les céréales ou le sarrasin.

    CONCLUSION

    Malgré quelques inconvénients potentiels, les paillis et les plantes couvre-sol apparaissent comme des techniques intéressantes pour la production biologique des framboises.

    Comme matériaux de paillis, on préférera 10 à 15 cm de feuilles, la paille pouvant donner des résultats décevant à l'occasion. Les copeaux et le bois raméal sont également intéressants bien que les risques de faim d'azote soient plus élevés avec ces matériaux. Le plastique est peu intéressant parce qu'il ne laisse pas passer l'eau. Un fumier pailleux s'avère un choix intéressant qui combine fertilisation et mulch.

    Comme couvre-sol permanent entre les rangs, le premier choix n'est pas le mélange habituel de graminées, mais plutôt le trèfle blanc. Un couvre-sol saisonnier de type céréale à paille a l'avantage de combiner couverture du sol et mulch lorsque rabattu vers les plants et ne réduit pas les rendements.

    Comme toujours, il revient à chaque entreprise d'adapter ces techniques selon le temps et les moyens disponibles.

    BIBLIOGRAPHIE

    Childs, W.H. 1941. Production, berry size, and growth of red raspberries as influenced by mulching. Proceedings of the American Society for Horticultural Science, 38:405-409.

    Clark, J.H. 1939. The effects of mulching red raspberries on growth and production. Proceedings of the American Society for Horticultural Science, 37:604-608.

    Craig, D.L. 1964. Growing red raspberries in eastern Canada. Département canadien de l'agriculture, Publication 1196. 14 pages.

    Darrow, G.M. et J.R. Magness. 1938. Investigations on mulching raspberries. Proceedings of the American Society for Horticultural Science, 36:481-484.

    Eames-Sheavly, M. 1989. Mulching raspberries. Cornell Small Fruit Newsletter, 4(1):4-6.

    MISE-EN-GARDE

    Ce document a pour but de faire la synthèse de l'information scientifique et populaire disponible sur le sujet traité, dans une perspective d'agriculture biologique. Il ne s'agit donc pas de recommandations ou d'un guide de production.

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