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AGRO-BIO - 330 - 11

FERTILISATION DU BLEUET EN PRODUCTION BIOLOGIQUE 

Table des matières

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par Jean Duval, agr., M.Sc.
Février 1993

FERTILISATION DU BLEUET EN PRODUCTION BIOLOGIQUE

On distingue deux espèces de bleuet ou myrtille croissant dans nos régions soit le bleuet nain (Vaccinium augustifolium) et le bleuet à corymbes (Vaccinium corymbosum). Le bleuet nain est indigène à la province et sa culture consiste habituellement en la gestion de populations établies naturellement. Le bleuet à corymbes doit par contre être implanté et n'est cultivé que dans le sud de la province.

Les deux espèces sont associées au même type de niche écologique c'est-à-dire des sols acides, légers, humides et des besoins nutritifs restreints. Récemment, beaucoup de recherche a été réalisée sur la fertilisation des bleuets dans le cas où ceux-ci ne sont pas cultivés dans leurs conditions typiques (Korcak, 1989). Comme on le verra, plusieurs études semblent indiquer que les fertilisants jouent un rôle sans doute moins important que les amendements organiques dans la production du bleuet.

GÉNÉRALITÉS

Bleuet nain

Dans l'est du Canada, on retrouve le bleuet nain apparaissant spontanément dans les brûlis, les champs miniers et les champs abandonnés en régions de sols acides. Selon Eaton et Patriquin (1990), la biomasse sous la surface du sol (racines et rhizomes) du bleuet nain se retrouve à 95% dans les premiers 15 cm de sol (sol minéral plus les couches de matière organique à divers stades de décomposition). Un système racinaire superficiel comme celui-ci indique combien cette plante est sensible à la sécheresse et restreinte dans ses possibilités d'exploitation du sol.

Sheppard (1991) a étudié la composition minérale du bleuet nain dans l'est du Canada autant en milieu naturel qu'en culture ou qu'en milieu perturbé (champs miniers, champs abandonnés). D'après ses recherches, il semblerait que la composition de V. angustifolium est plutôt homogène au Canada, qu'il s'agisse de champs cultivés ou non. La même étude indique que la concentration d'éléments nutritifs dans les plants est peu corrélé à la concentration d'é_éments dans le sol. La plus forte corrélation existe entre la concentration foliaire des nutriments et le niveau de matière organique dans le sol. Le bleuet compense la faible disponibilité de nutriments par une croissance ralentie.

Comme dans le cas de toutes les cultures pérennes, la fertilisation du bleuet nain doit être pensée à long terme. Malheureusement, les facteurs climatiques interviennent souvent dans l'abondance de la récolte (gelée de printemps, sécheresse) si bien qu'il est difficile d'évaluer l'impact de différents fertilisants sur les rendements de bleuets à court terme. D'autres facteurs qui peuvent affecter l'effet de la fertilisation sont la nature des mauvaises herbes, les conditions du sol et la souche de bleuet.

Bleuet à corymbes

La culture du bleuet à corymbes n'est pas très répandue au Québec étant donnée l'abondance de la production de bleuet nain, sa plus grande sensibilité au froid et les coûts d'implantation impliqués. Pourtant, la proximité d'un marché peut en faire une culture intéressante.

Dans le cas du bleuet à corymbes, le critère le plus important pour ce qui est du rendement est le choix de la variété. Il est préférable de voir les recommandations gouvernementales à ce sujet. L'analyse foliaire est le moyen habituel d'évaluation des besoins en fertilisation.

A long terme, les taux de certains éléments peuvent baisser dans le feuillage des bleuet à corymbes. Hanson a observé une baisse du calcium, du bore et du manganèse dans les plantations de bleuets du Michigan sur une période de 23 ans. Cet étude indique qu'il faut penser à la disponibilité à long terme de ces nutriments.

ÉLÉMENTS NUTRITIFS

soufre et pH

Bleuet nain

Les plants les plus beaux, les plus sains ont été observé à un pH de 5.6 dans l'étude de Sheppard citée précédemment; pourtant, des pH entre 4.3 et 5.0 sont habituellement considérés comme optimum en production.

Bleuet à corymbes

Le pH optimum pour le bleuet à corymbes est entre 4.5 et 4.8. A un pH de moins de 3.8, il y a carence en potassium (roussissement des marges des feuilles) tandis qu'à un pH de plus de 5.2, il y a carence en fer (chlorose).

A un pH de plus que 5.0, le bleuet utilise l'azote sous forme d'ammonium plutôt que de nitrates tandis qu'à un pH inférieur à 5.0, il utilise les deux formes, ce qui pourra influencer le choix d'un engrais. Certains croisements ont la propriété d'abaisser le pH dans la rhizosphère, ce qui permet de cultiver le bleuet à corymbes même en sol à pH plus élevé.

Acidification

  • Il arrive plus souvent qu'on ait à diminuer le pH du sol qu'à l'augmenter en culture de bleuets. La façon habituelle d'acidifier un sol est par l'application de soufre. Des chercheurs du Maine (Trevett et al., 1972) ont étudié en détail la question de l'acidification des bleuétières par le soufre. Leurs travaux démontrent que:
  • Le soufre doit être appliqué en surface.
  • La forme (fin ou granulaire) a peu d'importance, le soufre fin est cependant lessivé plus facilement.
  • Il ne faut jamais utiliser de sulfate d'aluminium comme source de soufre, l'aluminium ayant un effet phytotoxique sur toutes les espèces de bleuets.
  • L'application simultanée d'azote et de soufre a souvent un effet synergique. Cependant, une application de soufre seul vaut mieux qu'une application d'azote seul. Le soufre a un effet moins spectaculaire que l'azote mais permet aux mycorrhizes de mieux fonctionner.
  • Le soufre a un effet à long terme jusqu'à 9-10 ans.
  • Une grosse dose en année de brûlage n'est pas indiquée (jamais plus de 1000 livres à l'acre par 2 ans). Règle générale, on réduit le pH de 0.1 unité pour chaque 100 livres appliqués.
  • Il est mieux de faire le changement de pH en deux applications qu'en une.
  • Un autre moyen de diminuer le pH est par l'ajout de mousse de tourbe (Korcak, 1989b). En fait, un paillis de tourbe peut être plus efficace que le soufre à maintenir un pH constant et acidifier le sol, tout en agissant rapidement (Korcak, 1988).

    Azote

    Bleuet nain

    Le bleuet nain est un utilisateur très efficace d'azote. Eaton et Patriquin (1990) ont étudié le cycle de l'azote dans des bleuétières fertilisées ou non en Nouvelle-Écosse. Les résultats de leur recherche indiquent qu'à peine 1.5% de l'azote est exporté par les fruits. La grande majorité de l'azote perdu dans le système l'est par brûlage (29 à 33 kg N/ha aux deux ans) et les pertes par nitrification et dénitrification sont négligeables. Le brûlage entraîne non seulement une perte d'azote mais aussi une perte de matière organique qui doit aussi être remplacée.

    Lorsqu'il y a brûlage, on a intérêt à remplacer l'azote perdu dans le système, soit environ 30 kg N/ha à chaque cycle de culture et non pas chaque année. Des expériences réalisées à la fin des années soixante à l'université Laval sur la fertilisation des bleuétières (Ouellette, 1971) ont démontré que l'application de 30 kg N/ha chaque année, même si elle encourageait le développement des mauvaises herbes, bénéficiait quand même au rendement du bleuet. La fumure azotée permettrait entre autres d'accélérer la maturité des fruits. Le moment idéal d'application sera immédiatement après le brûlage. Eaton et Patriquin (1990) ont démontré que l'année de croissance végétative qui suit le brûlage, les deux tiers de l'engrais azoté appliqué sous forme de sulfate d'ammonium est absorbé par la plante en treize semaines.

    Parmis les traitements considérés dans les expériences de l'Université Laval, on retrouvait des amendements organiques: 12 T de compost (non-décrit), 12 T de tourbe et 24 T de sciures de bois. Dans ces trois cas, la libération d'azote après brûlage s'est avéré nettement insuffisante ce qui a produit de piètre rendements.

    On en conclut que si on remplace le brûlage par une autre technique de régénération, par exemple le hersage, la culture exigera très peu d'azote. En ce cas, une source organique à libération lente comme le compost devient tout à fait indiquée.

    En culture biologique, si l'on veut recourir au brûlage, on doit utiliser des engrais organiques plus solubles (farines de plumes, fumiers liquides, etc.) ce qui augmente énormément les coûts pour une culture extensive comme le bleuet nain. Si des engrais organiques solubles sont utilisés, les applications devront être faites en début-mai plutôt qu'en début-juin pour encourager les bleuets et non les mauvaises herbes.

    Warman (1987) a comparé l'effet de différents fumiers animaux apportant l'equivalent de 50 kg/ha d'azote sur les rendements de bleuets. Aucun des traitements n'a permis d'augmenter les rendements de bleuets sur quatre années d'expérience par rapport au témoin non fertilisé. Le fumier de vache a cependant permis d'obtenir les plus haut niveaux de fertilité du sol.

    Le bleuet réagit comme la plupart des pérennes vis-à-vis la fertilisation azotée. Ainsi, on verra un accroissement de l'azote dans les tissus à la saison d'application sans résultat apparent sur la croissance des plants (Kocher et Valenzuela, 1973). Les réserves faites une année déterminent ainsi la croissance de l'année suivante. Par contre, la plante a peu de réserves d'azote dans ses racines et rhizomes. Dans les plants non fertilisés, l'azote nécessaire est puisé dans les réserves d'azote que sont les rhizomes d'abord, puis dans les racines et tiges ensuite (Kocher et Valenzuela, 1971).

    L'azote foliaire total n'est pas un bon indicateur du statut du plant quant à son niveau d'azote et de la réponse à la fertilisation. En effet, la grandeur des feuilles du bleuet augmente avec des apports d'azote et donc le pourcentage de matière sèche dans les feuilles diminue avec un acroissement de la fertilisation azotée, ce qui complique l'interprétation des résultats (Kocher et Valenzuela, 1973).

    Des doses excessives d'azote ont été associés à plusieurs problèmes en bleuétières (Trevett, 1968) tels que: encouragement des mauvaises herbes; encouragement de maladies comme la brûlure; accroissement des dommages hivernaux; induction de carence en autres éléments selon la nature des fertilisants.

    Bleuet à corymbes

    Les rendements en fruits du bleuet à corymbes sont directement proportionnels à la teneur en azote des feuilles jusqu'à 2.1 % d'azote. En terme de fertilisation, il a été observé que le rendement n'augmente pas à plus de 34 Kg N/ha. Des doses élevées (>50 kg/ha) ont tendance à diminuer le potassium, le calcium et le magnésium. Un chercheur d'Agriculture Canada à St-Jean (Lareau, 1989) a observé que différents taux d'azote sous forme de sulfate d'ammoniaque n'ont eu aucun effet sur le rendement de quatre cultivars croissant au Québec: Northland, Berkeley, Rubel. (Lareau, 1989).

    Parmis les sources d'azote organique, Watkins (198?) conseille entre autres la farine de plume (12% d'azote) qui est peu coûteuse. En année d'établissement, l'engrais azoté à raison de 1/2 lbs par plant pour les farines ne devrait pas être mis avant la fin de mai-début juin question de laisser les racines s'établir avant de d'encourager la croissance au-dessus du sol. L'engrais doit être appliqué autour des plants sans qu'il touche la tige. Une deuxième application au même taux est recommandée 4 à 6 semaines plus tard. En aucun cas il ne faut appliquer une source d'azote organique après la mi-juillet ce qui pourrait nuire à l'aoutement des plants. Dès la deuxième année de croissance, Watkins conseille une autre application d'azote le plus tôt que possible dans la saison. L'engrais azoté est idéalement déposé directement au sol en tassant le mulch et en le replaçant par après. La zone fertilisée autour des plants doit augmenter avec les années et l'expansion du système racinaire des plants.

    Phosphore

    Les déficiences en phosphore n'ont jamais été observé au champ pour le bleuet, seulement en laboratoire (culture hydroponique). De plus, plusieurs études démontrent qu'il n'y a pas de bénéfice à la fertilisation au phosphore sauf en sol organique. Les applications de phosphore augmentent les concentrations de phosphore dans le sol et dans la plante mais n'augmentent pas la croissance végétale et les rendements en bleuets (Scibisz et al., 1990). En fait, un excès de phosphore peut avoir tendance a diminuer l'absorption du cuivre, du manganèse, du magnésium mais surtout du fer. Dans le cas du fer, les plants prendraient un aspect chlorotique.

    Fer

    Le fer est l'élément le plus souvent déficient en production commerciale du bleuet. La chlorose du feuillage du bleuet indiquant une carence en fer. On retrouve cette carence dans un sol manquant de matière organique, dans un sol minéral de haut pH (contenu cationique trop élevé) ou dans un sol où l'on retrouve trop de phosphore.

    Il est préférable d'échantillonner les jeunes feuilles pour le fer. Cependant, il semble que le taux de fer dans le feuillage peut être adéquat mais que les symptômes soient quand même apparent. Il est donc essentiel pour prévenir les carences en fer de:

    Potassium, calcium et magnésium

    Le taux de calcium dans le feuillage est relié au rendement plus que tout autre élément. Dans l'étude de Sheppard (1991) sur le bleuet nain, les plus grands plants et les plus gros bleuets étaient associés à un haut niveau de Ca et de Mg dans les plants, le poids des fruits augmentaient avec le taux de potassium du feuillage et la hauteur des plants variait selon le pH du sol et le niveau de calcium dans le feuillage.

    Idéalement, le calcium devrait occuper jusqu'à 22% du complexe cationique pour obtenir un bon rendement. Le calcium peut même occuper une plus grande partie du complexe cationique en autant que le contenu cationique demeure bas. Le plus grand danger avec les apports de calcium est d'augmenter le pH du sol.

    Hancock (1988) a constaté dans une expérience sur la fertilisation potassique qu'il

    Tableau 1 - Seuil normal et de carence pour le bleuet nain selon l'analyse foliaire

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    année de brûlage 1ère année

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      année de brûlage 1ère année
    Élement Carence Normal Carence Normal
    N (%) < 1.29 1.60-2.00 < 1.14 1.50-1.75
    P (%) < 0.082 0.125-0.222 < 0.078 0.090-0.120
    K (%) < 0.392 0.600-0.900 < 0.168 0.300-0.730
    S (%) < 0.090 0.125-0.210 < 0.090 0.125-0.210
    Ca (%) < 0.163 0.270-0.517 < 0.241 0.400-0.644
    Mg (%) < 0.067 0.130-0.249 < 0.079 0.150-0.330
    Fe (ppm) < 28.8 50-100 < 20 60-120
    Zn (ppm) < 14.5 25-50 < 7.0 30-60
    Cu (ppm) < 2.5 7-14 < 3.1 9-18
    Mn (ppm) < 270 750-1490 < 289 800-1500
    B (ppm) < 11.2 24-60 < 7 30-70
    Mo (ppm) < 0.5 1.2-3.3 < 0.6 1.5-4
    Al (ppm) - 50-75 - 70-110

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    Source: Trevett (1972)

     

    Tableau 2 - Seuil normal, de carence et de toxicité pour le bleuet à corymbes selon l'analyse foliaire

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    Élement Carence Normal Toxicité
    N (%) 1.70 1.80-2.10 2.50
    P (%) 0.10 0.12-0.40 0.80
    K (%) 0.30 0.35-0.65 0.95
    Ca (%) 0.13 0.40-0.80 1.00
    Mg (%) 0.08 0.12-0.25 0.45
    S (%) 0.10 0.12-0.20 inconnu
    Mn (ppm) 23 50-350 450
    Fe (ppm) 60 60-200 400
    Zn (ppm) 8 8-30 80
    Cu (ppm) 5 5-20 100
    B (ppm) 20 30-70 200

    ______________________________________________________________________________

    Source: Eck (1988)

     

    Tableau 3 - Symptômes de carence pour le bleuet à corymbes

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    Élement Cause habituelle de carence Symptômes
    N   Croissance réduite des nouvelles pousses.

    Feuilles petites et d'un vert pâle sur les veilles feuilles d'abord

    P jamais observée au champ Croissance réduite

    Feuilles petites et d'un vert mât avec une teinte pourpre sur les veilles feuilles d'abord

    K   Rouississement marginal des feuilles sur les plus veilles d'abord.
    Mg   Chlorose entre les veines de feuilles avec coloration rouge ou jaune de veilles feuilles d'abord.
    Ca   Chlorose marginale des jeunes feuilles avec taches vert-jaune
    S   Veines et jeunes feuilles jaunes, vieilles feuilles vert pâle
    Cl (toxicité) Muriate de potasse Excès cause coloration brun-chocolat du centre de la partie supérieure des feuilles au milieu des pousses et jaunissement du bout des feuilles basales
    Fe pH trop élevé, excès de P Chlorose entre les veines des jeunes feuilles et les veines restent vertes
    Mn pH trop élevé, excès de P Chlorose entre les veines des jeunes feuilles avec larges bandes vertes le long des veines principales
    Zn jamais observée au champ Feuilles petites, entre-noeud court.

    Jeunes feuilles chlorotiques et repliées vers le haut

    B sécheresse prolongée Dépérissement de la pousse terminale.

    Jeunes feuilles bleu-vert courbées en forme de bateau

    Cu jamais observée au champ Semblable aux symptômes du Mn avec dépérissement possible

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    * Selon l'analyse foliaire n'y a pas de relation entre le taux de potassium du sol et le rendement en fruit du bleuet à corymbes. Il y a également peu de relation entre le rendement et le taux de potassium du feuillage sauf en année de très fort rendement.

    Oligo-éléments et métaux lourds

    Le niveau de carence du molybdène est extrêmement bas pour le bleuet nain (Sheppard, 1991). En pratique, cet élément peut donc être négligé.

    Le plomb, le sodium et le chlore ont un effet négatif sur le bleuet nain. Conséquemment, les plants croissant en bordure des routes sont en piteux état.

    Lorsque cultivés dans des conditions atypiques tels que des textures de sol plus lourdes que le sable loameux ou des sols avec moins de 2% de matière organique, il peut se développer des problèmes comme la toxicité de l'aluminium après 3 à 5 ans (Korcak, 1990).

    Autres considérations

    Application d'engrais

    Austin et Bondari (1989) ne conseillent aucune fertilisation à la plantation du bleuet à corymbes. Les applications dans le trou de plantation ou en dessous des plants ne sont donc pas recommandées. Les engrais doivent idéalement être épandues

    Amendements

    en bandes latérales huit semaines après la plantation.

    Les paillis de matière organique, incorporés ou non, jouent un rôle primordial en culture du bleuet à corymbes. Ils conservent l'humidité et la température constante tout en prévenant la croissance des mauvaises herbes. Ils augmentent la capacité de rétention d'eau et régularisent tous les processus du sol: transfert de nutriments, maintien du pH, etc.

    Les matériaux les plus fréquemment employés sont le bran de scie et les copeaux de bois, entre autres parce qu'ils permettent de maintenir un pH bas. Un mulch d'écorce de pin s'avère un amendement de premier choix (Scibisz et al., 1990). En culture du bleuet à corymbes sur sol minéral, l'apport de bran de scie en mulch incorporé est plus important que tout autre facteur, en autant que le nutriments soient au-dessus des seuils de carence (Lareau, 1989).

    L'épaisseur idéale du mulch est de 15 cm. La première année, on doit toutefois éviter que le mulch ne touche les tiges pour éviter que les jeunes plants n'étouffent.

    Mycorrhizes

    Les infections mycorrhiziennes symbiotiques se retrouvent couramment dans la nature. Souvent, les mycorrhizes sont particulièrement utiles pour ce qui est de l'absorption du phosphore dans le cas des plantes croissant en sol acide comme le bleuet. Les mycorrhizes permettent également aux plants de bleuets de mieux résister à de haut taux de métaux comme le cuivre et le zinc.

    L'augmentation des rendements de bleuets par accroissement de l'infection n'a toutefois pas été prouvée en culture commerciale. Les applications d'engrais N, P, K et Mg n'affecteraient pas les mycorrhizes du bleuet selon Scibisz et al. (1990).

    Analyse foliaire

    Le meilleur temps pour l'analyse foliaire est juste après la récolte. On conseille de prendre les feuilles au centre des pousses latérales pour le bleuet à corymbes.

    Les concentrations foliaires des nutriments changent en cours de saison et selon l'âge des feuilles. La concentration en phosphore et azote est plus élevée sur les jeunes feuilles. Le potassium change avec la fructification. Le calcium, la magnésium et les oligo-éléments augmentent jusqu'à la maturité des feuilles.

    Bibliographie

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    Watkins, G. 198?. The secrets of organic blueberry culture for the home gardener. Parthenon, AR.

      MISE-EN-GARDE

    Ce document a pour but de faire la synthèse de l'information scientifique et populaire disponible sur le sujet traité, dans une perspective d'agriculture biologique. Il ne s'agit donc pas de recommandations ou d'un guide de production.

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