Ecological Agriculture Projects Logo

EAP Publications | Virtual Library | Magazine Rack | Search | What's new

Ecological  Solutions Roundtable


AGRO-BIO - 330 - 04

LA TAVELURE DE LA POMME

Table des matières

___________________________________

Par Jean Duval, agr., M.Sc.
avril 1992

LA TAVELURE DE LA POMME

GÉNÉRALITÉS

La tavelure est une maladie fongique qui s'attaque au pommier et au poirier. L'organisme responsable, Venturia inaequalis, affecte principalement l'aspect extérieur des fruits en produisant des taches brunes. Cependant, dans le cas de branches infectées, la maladie peut aussi encourager la chute prématurée des fruits, accélérer la chute des feuilles et affaiblir l'arbre, ce qui résulte éventuellement en moins de bourgeons à fruits (Proctor et al., 1983).

Cycle de vie

Le champignon hiverne sur les feuilles qui tombent des arbres infectés, sous la forme de périthèces. Au printemps, au moment de l'éclosion des bourgeons, les périthèces se remplissent d'ascospores. Les ascospores sont éjectées dans l'air du verger lors des journées humides et atteignent les arbres grâce aux déplacements d'air. Cette décharge d'ascospores commence au débourrement et se poursuit pendant 6, 8 ou même 10 semaines, le plus souvent jusqu'à la fin de juin. L'éjection maximum a lieu au stade calice (chute des pétales). Lorsque les ascospores atteignent le feuillage (ou tout autre partie de l'arbre) et que les feuilles sont mouillées pendant un certain temps, ils germent et pénètrent les feuilles: il y a alors infection primaire. Selon les conditions d'humidité et de température, l'infection fongique devient visible en une à trois semaines sur les différentes parties de l'arbre. Des taches olive foncé ou brunes d'environ 5 mm apparaissent sur les feuilles et peuvent éventuellement couvrir toute la feuille. Les fleurs infectées peuvent tomber. L'infection des fruits se reconnaît d'abord par des taches grises au niveau de la tige.

Suite à l'infection primaire et pour le reste de l'été, le champignon se développe et engendre des conidies qui sont une autre forme de structure reproductrice. Lorsque les conidies s'échappent, il y a infection secondaire. Les conidies peuvent infecter n'importe quelle partie de l'arbre et celles produites en fin d'été peuvent même se développer sur les fruits entreposés. La pluie forte se charge de disperser les conidies.

Figure 1 - Cycle de vie de Ventura inaequalis

Moyens préventifs

L'important dans la lutte contre la tavelure est de contrôler l'infection primaire. En effet, les conidies produites par quelques sites d'infection primaire sont très nombreuses en comparaison des ascospores éjectés au printemps par les périthèces. La meilleure stratégie pour prévenir toute infection primaire est de limiter la possibilité de production d'ascospores. La clé de la prévention est donc la régie des feuilles qui tombent à l'automne (Rosenberger, 1990). On peut:

Ramasser les feuilles en les râclant ou en les aspirant pour ensuite les brûler ou les composter. S'il s'agit d'un verger avec sol à nu, on peut utiliser un râteau hydraulique avec pare-choc caoutchouté pour ramener les feuilles dans l'allée. Les feuilles doivent être ramassées dans un rayon de 180 m des variétés susceptibles (MacHardy, 1990). Il est aussi bon de ramasser les fruits tombés qui pourraient arborer des champignons.

Favoriser la décomposition rapide des feuilles:

  • - en tondant après la chute des feuilles de façon à réduire la taille des feuilles et ainsi accélérer leur décomposition. Une tondeuse déportée est fort utile à ce propos pour aller près de la base des arbres.
  • - en encourageant la vie microbienne dans le sol du verger avec l'apport de compost et d'inoculants (préparations biodynamiques, etc.).
  • - en apportant une source d'azote soit après ou juste avant la chute des feuilles (voir la section fertilisation qui suit).
  • - En Europe, des résultats intéressants ont été obtenus par le brûlage des feuilles au printemps.
  • Laisser croître le couvre-sol jusqu'au stade de pleine floraison des pommiers au printemps. Le couvre-sol agirait comme trappe à ascospores, ce qui diminue le nombre de ces derniers qui peuvent infecter les arbres (Rosenberger, 1990).

    Prendre toute mesure pouvant accélérer le séchage des feuilles et des fruits. Il s'agit donc d'avoir une bonne circulation d'air dans le verger, ce qui essentiel de toute façon pour éviter les gels. A l'implantation d'un verger, il faudra tenir compte de l'orientation, de l'emplacement et de l'espacement des pommiers et des brise-vent. La taille des pommiers doit se faire de façon à améliorer la pénétration du soleil et du vent. Des expériences allemandes ont prouvé que la tavelure est plus importante sur des pommiers non-taillés (Kolbe, 1983). Louis (1988) met cependant en garde contre les tailles abusives qui selon lui favorisent les invasions de tavelure.

    Prévenir les sources extérieures d'infection. Même si les auteurs ne s'entendent pas sur la distance que peuvent voyager les ascospores (de 30m à 1600m), il est préférable d'abattre les pommiers abandonnés dans les environs du verger.

    Mettre du compost sous les arbres et recouvrir le sol de paille, de foin ou d'herbe (Schmid et Henggeler, 1988). Ceci devrait être fait après la chute des feuilles.

    A l'implantation d'un nouveau verger, éviter les sols froids et compacts (Louis, 1988).

    Stratégie de lutte

    Après les moyens préventifs, la stratégie de lutte impose d'agir efficacement au printemps afin d'éviter que les spores relâchés n'infectent ou ne puissent se développer sur les arbres. La méthode traditionnelle de protection consistait à commencer l'application de fongicide dès le débourrement et de répéter les arrosages tous les sept jours environ jusqu'à la fin juin afin de protéger les nouvelles pousses. En fait, la période critique d'intervention se situe entre le stade pré-bouton rose et le stade calice. Après le stade calice, les arbres sont moins susceptibles mais l'infection est quand même possible.

    On distingue quatre sortes de traitement fongicide contre la tavelure:

  • Traitements de barrages: on applique le fongicide avant la contamination et on répète selon le développement végétatif pour protéger les nouvelles pousses et selon les précipitations. (renouvellement après une pluie de 20 mm continue ou une pluie de 25 mm discontinue).
  • Traitements d'arrêts: on intervient dans les 24 heures après le début de la contamination soit environ 40 heures après le début de la pluie.
  • Traitements d'automne: On applique le fongicide à l'automne, juste avant la chute des feuilles, pour éviter la formation de périthèces.
  • Traitements de conservation: On peut traiter les pommes destinées à être conservées 4 à 5 semaines avant la récolte en cas d'infection secondaire (Schmid et Henggeler, 1988).
  • En agriculture biologique, comme on ne dispose pas de fongicides ayant un pouvoir d'éradication (1), exception faite de la bouillie sulfocalcique, on est forcé de faire des traitements de barrages. L'inconvénient est qu'on doit faire plusieurs traitements dont quelques-uns sont parfois inutiles. Au mieux, en biologique, on peut retarder le premier traitement et en éviter quelques-uns en suivant de très près les données climatiques.

    Il est préférable de ne pas essayer de retarder le premier traitement s'il y avait un problème de tavelure important l'année précédente. De même, si l'infection primaire a lieu malgré les traitements de barrages, on devra traiter pendant toute la saison, bien que moins intensément après la fin juin. Les applications de fongicide se feront alors environ tous les 14 jours (Rosenberger, 1990).

    En verger standard, il faut vérifier si les traitements ont été efficaces en prévention de l'infection primaire en recherchant les taches foncés sur le feuillage du haut de l'arbre.

    1. "kickback" en anglais. Il s'agit du pouvoir de détruire le champignon après que celui-ci a infecté les tissus végétaux.

    Dépistage

    Il est possible de retarder le premier traitement contre la tavelure en considérant le nombre de degrés-jours accumulés à partir d'un certain stade phénologique. Au New Hampshire, on considère qu'il n'y a pas d'ascospores à maturité lorsqu'il y a moins de 100 degrés-jours au-dessus de 0°C d'accumulés après le débourrement (Gadoury et MacHardy, 1982).

    En Ontario, cette approche a été raffinée. Le tableau suivant décrit le nombre de degrés-jours nécessaires à l'éjection d'ascospores selon le nombre de jours écoulés après le tout début au débourrement, lorsqu'on distingue des petites pointes grises.

    Tableau 1 - Degrés-jours nécessaires à l'éjection d'ascospores selon le nombre de jours écoulés depuis le débourrement

    Nombre de jours après le débourrement Marge d'erreur Degrés-jours au-dessus 0ºC
    2 1-3 8
    4 3-5 30
    6 5-7 52
    8 7-9 73
    10 9-11 95
    12 11-13 116
    14 13-15 138
    16 15-17 170

    Source: Proctor et al. (1983)

    Par exemple, s'il y a plus de 73 degré-jours accumulé le huitième jour après le tout début du débourrement, on devra procéder au premier arrosage.

    Comme l'éjection des ascospores et les risques d'infection dépendent directement des conditions d'humidité et de température, il est essentiel de pouvoir obtenir ces données pour chaque verger. Le pommiculteur devra donc s'équiper d'un hygrothermographe donnant la température et l'humidité relative ou même, malgré que ce soit coûteux, d'un thermohumectographe permettant de déterminer la mouillure des feuilles.

    L'éjection d'ascospores dépend seulement des précipitations entre 8:00 et 19:00, car il y a très peu d'éjections pendant la nuit. Par contre, l'infection primaire et secondaire dépend du temps que le feuillage reste mouillé, ce temps variant selon la température et ce peu importe le moment de la journée.

    Le tableau 1, dit tableau de Mills amélioré, permet d'évaluer les risques d'infection selon le temps de mouillure des feuilles et la température. Il a été conçu pour les variétés très susceptibles à la tavelure.

    On doit tenir compte de certains détails dans le calcul du temps de mouillure. La pluie avant 8:00 n'occasionnant pas l'éjection des ascospores, on peut normalement ignorer toutes les heures de mouillure entre 19:00 et 8:00.

    Exemples de calculs de temps de mouillure

    A. Pluie pendant la nuit: S'il pleut à 1:00 du matin et que les feuilles sont sèches à 10:00, le temps de mouillure sera considéré à partir de 8:00. Donc, le temps de mouillure sera:

    10:00 - 8:00 = 2 heures. S'il pleut à 1:00 du matin et que les feuilles sont sèches à 23:00. Le temps de mouilure sera: 23:00 - 8:00 = 15 heures. S'il pleut à 21:00 du soir et que les feuilles sont sèches à 6:00, le temps de mouillure sera nul.

    B. Pluie pendant le jour: Lorsqu'il pleut le jour, on doit compter les heures de mouillure même passé 19:00. Ainsi, s'il pleut dès 11:00 et que les feuilles sont sèches à 22:00, le temps de mouillure sera: 22:00 - 11:00 = 11 heures.

    C. Brouillard: On ne tient compte du brouillard, soit plus de 90% d'humidité, que s'il est précédé d'une pluie. Par exemple, s'il pleut de 17:00 à 22:00, et que les feuilles demeurent mouillées toute la nuit, le temps de mouillure est calculé à partir de 17:00 jusqu'à ce que le feuillage soit sec le lendemain matin. S'il y a brouillard à 23:00 mais qu'il ne pleut qu'à partir de 9:00 le lendemain matin, on compte à partir de 9:00.

    D. Pluie intermittente: On additionne les périodes de mouillure sauf si le feuillage est sec pendant plus de 10 heures. Par exemple, si les feuilles sont mouillées à 15:00 et sèches à 19:00, remouilléees à 23:00 par un brouillard et sèches de nouveau à 8:00, le temps de mouillure sera: (19:00 - 15:00) + (8:00 - 23:00) = 4 + 9 = 13 heures.

    IMPORTANT: En production biologique, comme on n'a pas de fongicide d'éradication, il vaut mieux tenir compte aussi des heures de mouillure pendant la nuit.

    Tableau 2 - Conditions de température et de mouillure des feuilles nécessaires à l'infection par Ventura inaequalis

    Source: Rosenberger (1990)

    Fongicides minéraux et inorganiques

    Les fongicides à base de soufre et de cuivre sont employés depuis longtemps et sont le recours habituel contre les maladies en agriculture biologique. On les fortifie souvent avec de la chaux et plus récemment avec des poudres de roche, de l'argile, etc.

    Soufre

    Formulation et dosage

    Le soufre appliqué au feuillage crée une barrière contre les spores. Cet élément s'oxyde au contact des feuilles et prend une forme qui brûle les spores.

    Le soufre vient soit en poudre à utiliser comme tel quand le feuillage est humide ou, ce qui est plus courant de nos jours, en poudre mouillable à pulvériser. Dans le cas du soufre mouillable, aussi appelé soufre micronisé, il est bon d'ajouter un surfactant ou même un agent collant comme du savon à vaisselle pour assurer le maximum de couverture du feuillage. La surface couverte est plus importante que la quantité de soufre appliquée, c'est pourquoi plus le soufre sera en poudre fine, plus efficace il sera.

    Les émulsions de soufre sont de nouvelles formulations qui se vendent sous forme de concentré liquide. Ces produits adhèrent mieux au feuillage, se dispersent mieux, sont plus faciles à manipuler et sont moins dommageables pour l'environnement car il sont efficaces à aussi peu que 10% de soufre par poids (ex: Sulficide et THAT Flowable Sulfur de la compagnie Stollers).

    Le soufre mouillable est appliqué à la dose de 600g/hectolitre d'eau. La pellicule de soufre sera éliminée du feuillage par une pluie de plus de 25 mm (Schmid et Henggeler, 1988) et il faut donc répéter les arrosages fréquemment, soit en moyenne tous les 5 à 7 jours. On doit constamment agiter la solution dans la citerne du pulvérisateur pour éviter que des dépôts ne se forment.

    Important: le soufre est incompatible avec les huiles de dormance. On conseille de ne pas l'utiliser à moins d'un mois d'un traitement à l'huile.

    Quelques désavantages

    Le soufre a peu d'activité résiduelle, son efficacité étant d'environ une semaine.

    En année sévère (forte humidité) et sur des cultivars susceptibles, l'efficacité sera d'autant moindre.

    Le soufre est phytotoxique pour les fruits et les feuilles, surtout par temps chaud. On ne recommande pas son usage à moins de 10ºC ou plus de 28ºC. Les cultivars Cox Orange et Red Delicious sont très sensibles à la phytotoxicité du soufre. On déconseille d'utiliser le soufre ou les fongicides à base de soufre durant la floraison (Smillie, 1986). A 28ºC, la phytotoxicité s'exprime à des doses de 400g/hl (Schmid et Henggeler, 1988).

    Le soufre est acidifiant pour le sol lorsque utilisé constamment, mais une surcharge pour le sol est moins dangereuse que dans le cas du cuivre, car le soufre est transformé et absorbé par les plantes.

    Le soufre est inoffensif pour les abeilles mais s'avère nuisible à certains insectes et acariens utiles tels que les punaises et acariens prédateurs et les hyménoptères parasites.

    Bouillie sulfocalcique

    La bouillie sulfocalcique ou polysulfide de calcium (lime-sulfur) est un mélange de chaux et de soufre mouillable. C'est le seul fongicide autorisé en agriculture biologique qui ait un certain pouvoir d'éradication ("kickback"). Ce pouvoir varie selon la température: de 24 à 48 heures à des températures de 1.5 à 4.5ºC; de 12 à 24 heures de 5 à 10ºC; et un pouvoir d'éradication nul au-dessus de 10ºC (Smillie, 1986).

    La bouillie sulfocalcique ne doit pas être mélangé à d'autres produits et ne devrait être utilisée que quand la situation est hors de contrôle. On l'applique après la pluie mais avant que le feuillage ne sèche complètement. La bouillie sulfocalcique est surtout indiquée dans le cas des deux premiers traitements, soit avant le débourrement et juste avant la floraison.

    Bien qu'il existe des formulations commerciales en concentré émulsifiable à 29% de soufre, on peut la fabriquer soi-même.

    Recette de la bouillie sulfocalcique
  • - délayer 500g de soufre pour en faire une pâte
  • - faire de même avec 650 g de chaux éteinte
  • - mélanger et ajouter de l'eau pour obtenir une consistance de bouillie
  • - porter à ébullition
  • - ajouter 100 litres d'eau
  • - filtrer avec un grillage fin, c'est prêt
  •  

    Soufre et autres produits

    Depuis peu, à la suite des biodynamistes, on ajoute certains minéraux et argiles au soufre. Schmid et Henggeler (1988) conseillent l'ajout de silicate de soude. Des produits commerciaux existent. Le Silkaben, commercialisé en Europe, consiste en un mélange de poudre de roche à base de silice, de craie et de bentonite auquel on ajoute du soufre. Le mélange de 1 kg de Silkaben et 400 g de soufre par hectolitre d'eau est pratique d'usage et sans risque de russetting. Un mélange semblable fait de bentonite, d'algomine (produit à base d'algues) et de soufre mouillable contrôle bien la tavelure en année de faible risque (Keipert et al., 1990).

    L'argile bentonite seul est aussi mélangé au soufre. Commercialisé sous le nom de Kolo spray, ce mélange peut être fait en mélangeant 25 kg de bentonite et 400 g de soufre/hl. Le mélange est salissant, nauséabond et peut bloquer les conduits du pulvérisateur. Pour ces raisons, on le destine surtout à la première application avant le débourrement.

    Cuivre

    Formulation et dosage

    Le cuivre est disponible sous des formes variées telles que les oxychlorures de cuivre, le cuivrol (cuivre + (oligo-éléments)), la bouillie bordelaise et le sulfate de cuivre.

    Les dosages recommandés sont les suivants (GRAB, 1989):

    1. oxychlorure de cuivre: 1-2 g/litre

    2. cuivrol:pas plus de 200g/hl

    3. Peut importe la solution, il ne faut pas dépasser 250 g/ hectolitre d'eau de cuivre-métal.

    4. Il faut compter 10 à 20 litres de solution par 100 mètres carrés soit 10 à 20 hectolitres par hectare.

    Le cuivre peut être utilisé de la première application jusqu'au débourrement avancé (oreilles de souris) ou même jusqu'au stade pré-bouton rose si les fruits peuvent être commercialisés avec du russetting léger. Son efficacité est supérieure à celle du soufre au stade bouton-rose et son effet résiduel est meilleur que celui du soufre car il dure de 2 à 3 semaines s'il n'y a pas de pluie. A très faibles doses, le cuivre peut être utilisé jusqu'à la fin juillet (Thorez, 1982).

    Quelques désavantages

    Le cuivre occasionne le russetting lorsqu'il est utilisé après le stade pré-bouton rose et particulièrement sur le cultivar Golden delicious. Il est phytotoxique sur les organes humides ou mal aoûtés. Les risques de brûlures sont plus grands par temps froid et humide et il faut éviter les arrosages sous grand soleil. L'oxychlorure de cuivre est quand même préférable au soufre par temps froid (<15ºC) et avant la floraison.

    Le cuivre affecte les populations d'acariens (bons et mauvais) mais ne nuit pas aux guêpes parasites et aux prédateurs. L'accumulation du cuivre dans le sol peut devenir un problème après un grand nombre d'années d'application car cela nuit à l'activité biologique du sol.

    Bouillie bordelaise

    La bouillie bordelaise est un mélange de sulfate de cuivre et de chaux hydratée. Ce produit combine le pouvoir fongicide du cuivre à la causticité de la chaux. On peut la fabriquer soi-même en mélangeant de 0.5 à 1.0 kg de sulfate de cuivre (0.8 kg typiquement) et une quantité égale de chaux qu'on ajoute ensuite à 100 litres d'eau contenue dans un récipient non-métallique. Certains préconisent de laisser dissoudre le sulfate dans l'eau et ensuite d'ajouter la chaux.

    En production fruitière, la bouillie bordelaise ne peut être utilisée qu'avant le stade calice, mais elle est alors très efficace. Une méthode Suisse citée par Louis (1988) consiste à traiter avant le débourrement avec de la bouillie bordelaise riche en cuivre (4 à 5%). Il s'agit d'en mettre suffisament pour que les nouveau tissus soit couvert au fur et à mesure par l'action de la pluie.

    La bouilie bordelaise est dangereuse à appliquer car il s'agit d'un mélange caustique. Elle est légérement phytotoxique pour le feuillage et peut décroître le rendement. Hills (1983) suggère de remplacer la chaux par du bicarbonate de soude et une source anonyme conseille le bicarbonate de soude seul contre la tavelure.

    Programme de traitement

    Source: Rosenberger (1990)

  • Débourrement: Bouillie bordelaise à raison de 800g de sulfate de cuivre+ 800g de chaux/hl (Louis, 1988; Hockey, 1927; Rosenberger, 1988) ou soufre mouillable à raison de 100g/hl (Thorez, 1982).
  • Débourrement avancé à bouton rose: Bouillie bordelaise comme précédemment (Louis, 1988; Hockey, 1927; Rosenberger, 1988) ou 400 g/hl de soufre mouillable et 100g/hl de bouillie bordelaise (Thorez,1982).
  • Bouton rose avancé à calice: Bouillie bordelaise comme précédemment (Louis,1988; Rosenberger,1988) ou bouillie sulfocalcique ou soufre (Hockey, 1927).
  • Après floraison: soufre mouillable à raison de 600g/hl (Hockey, 1927; Thorez, 1982; Rosenberger, 1988).
  • Fongicides botaniques

    Certains extraits de plantes ont le pouvoir de freiner le développement et quelquefois de tuer le champignon de la tavelure. Gilliver (1947) a testé 1915 espèces de plantes pour leur effet sur la germination des conidies de V.inaequalis et en trouvé 440 qui inhibaient cette germination. Toutes les espèces de la famille des primulacées (primevères, lysimaques, etc.) étaient fongicides contre la tavelure. Le tableau qui suit présente les plantes sauvages et cultivées qui croissent au Québec et qui pourraient servir dans la lutte contre la tavelure.

    Ces plantes ont été étudiées en laboratoire. Sur le terrain, les extraits de plantes perdent souvent de leur valeur comme fongicides. Ainsi, Bosshard et al. (1987) ont observé que les extraits de plantes contenant de la saponine donnaient un contrôle satisfaisant de la tavelure sur de jeunes pommier gardés en chambre de croissance mais que sur le terrain, le contrôle n'était pas très efficace. Il est donc recommandé de faire ses propres expériences!

    Pratiquement, les plantes utilisées par des producteurs biologiques sont le bouleau et surtout la prêle, sous forme de purin végétal ou de décoction.

    Pour préparer un purin, prendre 1 kg de feuilles fraîches, les couper et les mettre dans 10 litres d'eau froide. Laisser fermenter au soleil si possible. Eviter les contenants de métal ou de plastique. Pulvériser en dilution 1/5. Certains mélangent la prêle et le soufre 50-50 pour les arrosages à partir de la mi-mai et aussi pour un traitement automnal (Bennett, 1981).

    Tableau 3 - Plantes sauvages et cultivées du Québec pouvant servir au contrôle de la tavelure

    Nom français Nom latin

    Présence ou culture au Québec

    Dilution efficace

    Durée d'efficacité sèche

    Lierre Hedera helix région de Montréal 1/128 3 mois
    Scrofulaire lancéolée Scrophularia nodosa région de Montréal 1/32  
    Souci d'eau (populage) Caltha palustris abondant dans le nord 1/16  
    Primevère Prima vulgaris rare mais cultivable 1/16  
    Arroche hastée Atriplex patula rivages du fleuve(golfe) 1/4 8 mois
    Ficaire Ranunculus ficaria région de Montréal 1/2 2 mois
    Lupuline Medicago lupulina partout 1/1  
    Radis sauvage Raphanus raphanistrum plus fréquent dans les Maritimes 1/1 2 semaines
    Marguerite Chrysanthemum segetum adventice 1/1 3 mois
    Morelle douce-amère Solanum dulcamara adventice rare 1/1  
    Saule cultivé Salix purpurea partout 1/2  
    Sariette Satureja vulgaris partout 1/2  
    Oignon Allium cepa partout 1/2  
    Anémone Anemone nemorosa cultivable? 1/32 2 mois
    Symphorine blanche Symphoricarpos alba partout 1/1 2 jours à 2 semaines

    source: Gilliver (1947), et Marie-Victorin (1964) pour la présence au Québec des plantes

    * Il s'agit d'extraits des feuilles et des fleurs de ces plantes dans tous les cas, sauf dans le cas de la ficaire où les racines sont aussi actives. La méthodologie de Gilliver pour obtenir des extraits de plantes consistait à broyer des plantes fraîches avec de l'eau et du sable de façon à en faire une pulpe épaisse. La pulpe était alors placée dans un coton-fromage et le jus extrait servait de matériel de base pour les expériences.

    Pour faire une décoction de prêle, il faut ramasser de la prêle et la laisser sécher en couches minces. On met 500 g de plantes sèches dans 10 litres d'eau et on fait bouillir pendant une demi-heure. La décoction se conserve pendant deux semaines en récipient de terre ou de bois. Pour traiter les arbres, on mélange 1 volume de bouse de vache, 3 volumes d'argile et 10% de décoction. La pâte résultante peut être badigeonnée sur les troncs et branches comme traitement préventif général contre les maladies et lorsque diluée, elle peut être arrosée sur le feuillage contre la tavelure (Gonnaud, 1982).

    Les biodynamistes utilisent aussi le thé de ciboulette contre la tavelure (Rasmussen, 1975). Pour préparer le thé, on arrose d'eau bouillante de la ciboulette fraîche et jeune (non-fleurie) et on la laisse infuser pendant 15 minutes. On dilue 2 ou 3 fois pour traiter les pommiers. Une alternative est de planter de la ciboulette au pied des arbres (Schmid et Henggeler, 1988).

    Produits chimiques doux

    Les produits antitranspirants (cires, etc.) pour les plantes, bien que synthétiques, sont peu coûteux, peu toxiques, biodégradables et ont un effet sur les maladies des plantes. Leur action est non-spécifique et n'occasionne pas de résistance. Ces produits créent une pellicule qui empêche les spores d'infecter les tissus. Shaffer et White (1985) ont testé quelques-uns de ces produits commerciaux sur des plants de Red delicious en serre et ont obtenu un aussi bon contrôle qu'avec un fongicide chimique (95% de réduction) en utilisant l'antitranspirant commercialisé sous le nom de Vapor Gard.

    Produits organiques

    Les émulsions d'huile de soya ou de canola agissent à la façon des antitranspirants. Appliquées à raison de 1% d'huile dans de l'eau et à intervalles de 7 à 10 jours (11 applications durant la saison), les émulsions ont contrôlé 58 à 70% de la tavelure dans des expériences récentes en Ontario (Northover, 1991). Il y avait un peu de russetting avec le cultivar Golden Delicious.

    Les extraits de compost permettent de contrôler plusieurs maladies des plantes. Dans le cas de la tavelure, Hofmann (1988) a comparé différents moyens écologiques et a trouvé que le plus efficace était un mélange de Silkaben et d'extraits de compost. En traitement foliaire, des extraits de compost de marc de raisin ont toutefois été moins efficaces qu'un mélange de fumier, de paille et de sol pour Trankner et al. (1988). Ce mélange a aussi augmenté le rendement de pommes de 20% par rapport au contrôle.

    Le petit-lait non-pasteurisé contient des acides qui auraient des propriétés antiseptiques contre la tavelure et autre maladies. On doit l'appliquer non-dilué et idéalement avant que le feuillage ne soit sec (Auger, 1988).

    Fertilisation

    La fertilisation a un impact sur la susceptibilité des arbres à la tavelure. Jagdish et Gupta (1986) ont constaté en utilisant des engrais chimiques qu'un haut taux de potassium accroissait la résistance de l'arbre à la tavelure alors que le phosphore avait des effets variables. Un haut taux d'azote accroissait les problèmes de tavelure. L'azote utilisé à l'automne a toutefois un effet bénéfique car elle permet d'accélérer la décomposition des feuilles.

    L'utilisation de l'urée contre la tavelure est connue depuis près de vingt cinq ans. Une seule application d'urée à 5% avant la chute des feuilles supprime l'éjection d'ascospores et augmente les rendements l'année suivante (Gupta, 1987). A 6%, l'urée a un effet néfaste sur les feuilles, affectant l'équilibre du magnésium dans l'arbre. Le moment critique pour le traitement à l'urée est après la récolte des fruits mais avant la chute des feuilles. L'arrosage à 5% doit être fait à moins d'une semaine de la chute des feuilles pour un maximum d'efficacité. Il est important de ne pas appliquer l'urée trop tôt de crainte de nuire à l'aoûtement des arbres. Une deuxième application sur le sol au printemps à 2% d'urée assure qu'il n'y ait aucune éjection des périthèces matures (Burchill, 1968).

    En agriculture biologique, au lieu d'utiliser de l'urée, on peut utiliser de l'urine. L'urine de vache contient justement la proportion idéale de 4 à 5% d'urée. Gupta (1989) a obtenu 100% de réduction de la décharge d'ascospores avec de l'urine de vache pure ou diluée de moitié. Une plus grande dilution était moins efficace. Comme pour l'urée, l'application d'automne d'urine réduit la production d'ascospores, le développement des périthèces et améliore la décomposition des feuilles.

    L'urine humaine (2,3% d'urée) peut également être utilisée. Hills (1983) recommande d'épandre l'urine sur les feuilles tombées et de tondre pour réduire la grosseur des feuilles, ce qui devrait attirer les vers pour la décomposition.

    D'autres sources organiques d'azote qui sont indiquées pour application d'automne sont les engrais à actions rapides comme le tourteau de ricin et le purin d'ortie, ce dernier pouvant être appliqué dilué au feuillage.

    Lutte biologique

    Le contrôle biologique a fait l'objet de recherches mais n'est pas encore réalisable en pratique. Les cultures de Chaetomium globosum, le meilleur antagoniste de Venturia inaequalis réduisent la tavelure sur les jeunes pommiers (Bosshard et al., 1987). Athelia bombacina appliqué avec un support de son colonisé sur des feuilles tombés à l'automne a pu contrôler à 100% la formation de périthèces et la production d'ascospores (Miedtke et Kennel, 1990). Des chercheurs québecois travaillant avec Trichoderma ont conclu que l'urée était bien plus efficace (Newmann et St-Arnaud, 1988).

    Variétés résistantes

    Comme les fongicides autorisés en régie biologique ont peu ou pas de pouvoir d'éradication et qu'il est fastidieux d'essayer de minimiser le nombre de traitements avec ces produits, une solution intéressante est de recourir aux variétés résistantes à la tavelure. Il est donc fortement conseillé d'éviter les variétés susceptibles à la tavelure et même, de choisir des variétés résistantes lors de l'implantation d'un nouveau verger.

    Dans le cas d'un verger établi (exemple: vieux verger standard de Macintosh), il est possible de changer pour des variétés résistantes en coupant les branches jusqu'à 10 cm de diamètre et en greffant avec des variétés résistantes (Lamb, 1990).

    En général, les variétés résistantes produisent des pommes qui se conservent peu de temps (exception: Trent), ont un goût ordinaire (exception: Liberty, très bonne) et de dimensions ordinaires (exception: Rouville). La résistance à d'autres maladies est aussi un critère important dans le choix d'une variété résistante à la tavelure.

    Tableau 4 - Résistance des variétés de pomme à la tavelure

    RESISTANTE MODEREMENT RESISTANTE SUSCEPTIBLE
    Red Free Lodi Cortland
    Prima Northern Spy McIntosh
    Liberty Monroe Julyred
    Freedom Burgundy Spygold
    Priscilla Tydeman Niagara
    Nova Easygrow Wayne Jerseymac
    Jonafree Jonamac Jonagold
    Macfree Paulared Stayman
    Sir Prize Idared Macoun
    Britegold Twenty-ounce Empire
    Moira Golden Delicious Rome Beauty
    Murray Red Delicious Mutsu (Crispin)
    Novamac Jonathan  
    Priam Milton  
    Richelieu Wealthy  
    Rouville Spartan  
    Trent    

    Sources: Wilcox (1987), Granger (1988)

     

    Tableau 5 - Caractéristiques des variétés résistantes à la tavelure

    Variété Résistance à Date de cueillette Arbre Fruit
      feu bactérien rouille du cèdre mildiou Rusticité Productivité Vigueur Qualité Couleur dom. Couleur fond
    Redfree 3 4 4 f08-d09 1 2 2 2 R V
    Prima 2 1 4 m09   2 3 1 R J
    Liberty 4 4 4 f09-d10 1 2 3 2 R V
    Freedom 3 3 4 f09-d10 2 3 2 2 R V
    Priscilla 3 4 2 f09-d10 1 2 2 2 J R
    Nova Easygrow 3 4 2 d10 2 2 2 1 R V
    Jonafree   1 4 d10 1   2      
    Macfree 2 4 2 d10 2 2 2 1 R V
    Sir Prize 1 1 3 d10-m10 1 1 2 1 J R
    Britegold 4 1 4 f09 3 2 2 1 J R
    Moira 2 3 3 f09 3 3 2 1 R V
    Murray 3 3   f08 3 2-3 2 1 R V
    Novamac   4   m09 2   2 2 R V
    Priam     2 f09 2 2 2 2 R J
    Richelieu   1   m09 3 3 2 1 R V
    Rouville       m08 3 2 3 1 R V
    Trent 3 3 4 d10-m10 3 3 2 2 R V

    1=faible; 2=moyenne; 3=bonne; 4=très bonne. m08=mi-août; d09=début septembre; f10=fin octobre. R=rouge; V=vert; J=jaune. 

    Sources: Granger, 1988 et OMAF, 1990.

    Addresses Utiles

    Variétés résistantes

    Pépinière Dominique Savio
    5430 rang des Soixantes
    St-Jean-Baptiste de Rouville, QC J0L 2B0
    (514) 460-7962
     
    Pointe du Moulin, ferme et pépinière
    Ken Taylor
    2103, boulevard Perrôt
    Ile Perrôt, QC J7V 5V6
    (514) 453-9757
     
    Pépinière fruitière
    Yves Auger
    680, 10e rang
    Saint-Pierre Baptiste, QC G0P 1K0
     
    Sursum Corda
    R.R. #3
    Scotstown, QC J0B 3B0
     
    Corn Hill Nurseries
    R.R. #5
    Peticodiac, NB E0A 2H0
    (506) 756-3635
     
    Pépinière Délisle
    1179 avenue Belmont App. 2
    Sillery, QC G1S 3V6

    Soufre et cuivre

    Pépinière des Aulnaies enr.
    Claude Anctil
    1167, de la Seigneurie
    Saint-Roch-des-Aulnaies, QC G0R 4E0
    (418) 354-2940
    Bouillie soufrée, sulfate de cuivre
     
    Centre agricole Bienvenue
    1115, Petite Caroline
    Rougemont, QC J0L 1M0
    (514) 469-4945
    Soufre, sulfate de cuivre
     
    Centre agricole petit Bernier
    526, Chemin petit Bernier
    St-Jean-sur-Richelieu, QC J3B 6Y8
    (514) 347-9077
    Soufre, soufre liquide, sulfate de cuivre
     

    Bibliographie

    Auger, Y. 1988. Les arbres fruitiers;prévenir plutôt que guérir. Humus, mars/avril 1988: 7-9.

    Bennett, A. 1982. Orchard management:New Hampshire 1981. Bio-dynamics, no 142, printemps 1982:21-27.

    Bosshard, E., H. Schüepp et W. Siegfried. 1987. Concepts and methods in biological control of diseases in apple orchards. Bulletin OEPP, 17(4):655-663.

    Brown, S. 1990. An overview of the best scab-resistant cultivars from New York. Northeast LISA Apple Production Newsletter, 1(2):1-2.

    Burchill, R.T. 1968. Field and laboratory studies of the effect of urea on ascopores production of Venturia inaequalis. Ann. Appl. Biol., 62:297-307.

    Dhar, D.N. et G.N. Qasba. 1984. Screening of some plant extractives for antifungal activity against Venturia inaequalis. Science and Culture, 50(6):209.

    Gadoury, D.M. et W.E. McHardy. 1982. A model to estimate the maturity of ascospores of Venturia inaequalis. Phytopathology, 72 (7):904-910.

    Gilliver, K. 1947. The effect of plant extracts on the germination of the conidia of Venturia inaequalis. Ann. Appl. Biol., 34:136-143.

    Gonnaud, M. 1982. Protégez vos arbres grâce à la prèle. Les Quatre Saisons du jardinage, nº17, nov./déc. 1982:32-34.

    GRAB. 1989. Essai comparatif de différents traitements contre la tavelure sur pommiers et poiriers. in Amélioration des techniques de l'agriculture biologique. Rapport final. Groupe de Recherche en Agriculture Biologique.

    Granger, R.L. 1988. Cultivars résistants à la tavelure. Résultats de 8 ans d'expérimentation à la ferme expérimentale d'Agriculture Canada à Frelighsburg.

    Gupta, G.K. 1987. Investigations on the effect of urea and fungicides in suppressing the ascigerous stage of apple scab pathogen. International Journal of Tropical Plant Diseases, 5(1):93-97.

    Gupta, G.K. 1990. Pre-leaf fall spray of chemeicals and cow urine in suppression of ascospores. Pesticides, 23(10):22-23.

    Hockey, J.F. 1927. Studies in fruit diseases:apple scab. Dominion of Canada Department of Agriculture, pamphlet n82, Ottawa.

    Hills, L.D. 1983. Fruit pest and disease control:the organic way. Henry Doublday Research Association, Coventry, Royaume-Uni.

    Hoffmann, G. 1988. [1.5 ha of bio-dynamically grown orchards at the Closterman operation, Wesel-Bislich, Lower Rhein.] Besseres Obst, 33(3):74-76.

    Jagdish, K. et G.K.Gupta. 1986. Influence of host response and climatic factors on the development of conidial stage of apple scab fungus (Venturia inaequalis). Indian Journal of Mycology and Plant Pathology, 16(2):123-135.

    Keipert, K., A.Welder et G.Overbeck. 1990. [Alternative cultivation of apples and vegetables.] Schriftenreibe der Landwirtschaftskammer Rheinland, 66:195.

    Kolbe, W. 1983. [Effects of different pruning systems and chemical retardants compared with no pruning on apple trees on yield fruit quality and disease incidence in the long term trial at Höfchen (1959-1982).] Erwersobstbau, 25(10):246-255.

    Lamb, J. 1990. Denis Culley:organic orchardist. Maine Organic Farmer and Gardener, 17(6):1.

    Louis, A. 1988. Traité d'arboriculture fruitière: principes généraux d'arboriculture et d'hygiène véétale. Courrier du livre, Paris. 364 pages.

    MacHardy, W.E. 1990. New, non-fungicidal techniques to aid in the management of apple scab. Proceedings of the Annual Meeting of the Massachusetts Fruit Growers Association Inc., 96:75-78.

    Marie-Victorin, Frère. 1964. Flore laurentienne. 2e édition. Presses de l'université de Montréal, Montréal. 925 pages.

    Miedtke, U. et W. Kennel. 1990. Athelia bombacinaand Chaetomium globosumas antagonists of the perfect stage of the apple scab (Venturia inaequalis) under field conditions. Zeitschrift für Planfzenkrankheiten und Planfzenschutz, 97(1):24-32.

    Neumann, P. et M. St-Arnaud. 1988. La prédiction de l'infection primaire des pommiers par Venturia inaequaliset lutte biologique. Conseil des recherches en pêche et agro-alimentaire du Québec, rapport de recherche #2036.

    Northover, J. 1991. Control of apple scab and powdery mildew with plant oils. Agriculture Canada, station de recherche Vineland.

    OMAF. 1990. Integrated pest management for apple orchards in Ontario. Ontario Ministry of Agriculture and Food, Plant industry branch, Pest management section. 59 pages.

    Proctor, J.T., W.J. Blackburn, T.J. Gillespie et B.H. MacNeil. 1983. Prediction of apple scab:reduction of spraying. Highlights, 6(3):7-9.

    Rasmussen, D.E. 1975. Healthy orchards. Bio-Dynamics, n116, automne 1975:19-23.

    Rosenberger, D.A. 1990. Apple disease management pages 40-45 in USDA. 1990. Management guide for low-input sustainable apple production. United States Department of Agriculture Northeast Low-Input Sustainable Agriculture Apple Production Project 33-49.

    Schmid, O. et S. Henggeler. 1988. Ravageurs et maladies au jardin:les solutions biologiques. Collection Les Quatre Saisons du Jardinage, Editions Terre Vivante, Paris. 243 pages.

    Shaffer, W.H. et J.A. White. 1985. Polymer films:a new approach to control apple scab. I. Greenhouse studies. Phytopathology, 75:966.

    Thorez, J.P. 1982. Contre les maladies des plantes:le cuivre et le soufre. Les Quatre Saisons du Jardinage, n 15, juillet-août 1982:31-39.

    Tränkner, A. et R. Kirchner-Bierschenk. 1988. [Preliminary results on control of apple scab by extracts from composted organic materials.] Mededelingen van de Faculteit Landbouwwetenschappen Rijksuniversiteit Gent, 53(2a):359-362.

    Wilcox, W. 1987. Apple diseases:their biology and management in NOFA. 1987. Proceedings of the organic and low-spray fruit production conference. Natural Organic Farmers Association, New York.

    MISE-EN-GARDE

    Ce document a pour but de faire la synthèse de l'information scientifique et populaire disponible sur le sujet traité, dans une perspective d'agriculture biologique. Il ne s'agit donc pas de recommandations ou d'un guide de production.

    © Reproduction interdite sans autorisation

    © 1992 Project pour une agriculture écologique. Tous droits réservés.


    Info Request | Services | Become EAP Member | Site Map

    Give us your comments about the EAP site


    Ecological Agriculture Projects, McGill University (Macdonald Campus)
    Ste-Anne-de-Bellevue, QC,  H9X 3V9 Canada
    Telephone:          (514)-398-7771
    Fax:                     (514)-398-7621

    Email: info@eap.mcgill.ca

    To report problems or otherwise comment on the structure of this site, send mail to the Webmaster