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Ecological Solutions Roundtable
AGRO-BIO - 330 - 03
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Par Jean Duval, agr., M.Sc. novembre 1991L'hoplocampe de la pomme (Hoplocampa testudinea - european apple sawfly) est un ravageur apparu récemment au Québec. L'adulte mesure environ 5 mm et ressemble à la fois à une guêpe et une mouche. Son corps est noir sur le dessus et jaune-orangé au-dessous, sa tête jaunâtre avec un point noir et ses ailes sont transparentes. La larve, semblable à une chenille, est blanche ou ocre avec une tête brun-foncé.
L'hoplocampe n'est un problème que dans les vergers à utilisation réduite d'insecticides.
Au printemps, les adultes émergent du sol au stade bouton rose avancé. La période d'activité des adultes est à sa plus grande intensité vers la fin de mai-début de juin. Après l'accouplement, les femelles déposent leurs oeufs blancs et brillants à la base des fleurs au stade de pleine floraison. On reconnaît la ponte à la marque d'oviposition, une petite tache brune près du haut du calice. Les larves éclosent 10 jours plus tard soit au stade calice.
Les premiers dommages des larves sont des petits tunnels brun foncé apparents à la surface des fruits. La larve devient mature en trois semaines après avoir visité quatre à cinq fruits qu'elle aura pénétrés jusqu'au coeur, laissant souvent de la matière brune à l'entrée des tunnels.
La plupart des fruits endommagés tombent à la chute de juin mais quelques-uns ne tombent pas et sont facilement reconnaissables par les tunnels qui entourent les fruits. Une fois au sol, les larves quittent les fruits pour former un cocon dans le sol et émerger le printemps suivant comme adulte. Il n'y a donc qu'une génération par année.
Un piège de dépistage des adultes très efficace a été mis au point par Owens et Prokopy (1978). Il s'agit d'un rectangle blanc de 15 x 20 cm qu'on enduit de glu "Bird Tanglefoot". La meilleure qualité de peinture blanche à utiliser est le blanc oxyde de zinc mais le "Day Gloprimer" est aussi très efficace.
On place un piège par hectare de verger au stade bouton rose. Idéalement, les pièges seront placés sur les rangs extérieurs d'un bloc, près d'un bois et au sud du verger. Sur l'arbre, le piège est suspendu à environ 1,80 m de hauteur, éloigné de 30 cm ou plus du feuillage et faisant face à l'extérieur.
Il est important d'enlever les pièges dès la chute des pétales car les surfaces blanches vont attirer les pollinisateurs à l'exception des abeilles (Prokopy, 1985).
Le seuil critique varie selon qu'il y a application d'insecticide avant floraison ou non. Ce seuil est de 4,5 à 5 captures par piège pour toute la période allant du stade bouton rose à la chute des pétales lorsqu'il n'y a pas d'application d'insecticide avant la floraison et de 5,5 à 6 captures par piège lorsqu'il y a application avant floraison (Polk, 1990).
Hygiène du verger
Les vieux vergers abandonnés sont des foyers d'infestation à éliminer si possible.
On doit ramasser les pommes tombés rapidement pour briser le cycle de l'hoplocampe (Eaton, 1989). Les anciens laissaient des cochons nettoyer le sol du verger pour cela. Avant de composter les pommes tombées et ramassées, on doit s'assurer que les larves sont bien mortes en laissant les pommes dans un sac de plastique pendant deux semaines dans un endroit ensoleillé (Yepsen,1984).
Variétés et floraison
En Europe, d'où provient l'hoplocampe, on a observé qu'il y a plus de dommages sur les cultivars à floraison hâtive et que les dommages varient selon la durée et l'intensité de la floraison et les conditions climatiques (Niezborala, 1988). Le même chercheur concluait que les variétés Bancroft, Boiken et Starking sont peu affectées par l'hoplocampe.
En Europe, un certain succès a été obtenu dans le contrôle de l'hoplocampe par l'application au sol de champignons entomogènes. Ces derniers affectent la fécondité et la durée de vie des adultes qui émergeront l'année suivante.
Les champignons Paecilomyces farinus et P. fumosoroseus sont efficaces jusqu'à 15 cm ou même quelquefois jusqu'à 30 cm de profondeur. Leur efficacité s'est avérée supérieure à celle de Beauvaria bassiana, B. tenella et Aspergillus flavus (Jaworska, 1981).
Au Québec, Vincent et Bélair (1991) ont réalisé des recherches non-publiées avec des nématodes entomogènes. Une seule application au sol de 40 ou 80 nématodes Steinernemia carpocapsae Allstrain par centimètre carré aux environs du 20 juin a réduit de façon significative le nombre de larves. Une deuxième application 5 jours plus tard réduira le nombre de pupes. Les applications foliaires de nématodes sont peu efficaces contre les dommages des larves.
En production biologique, on recommande l'application de pyrèthre, de roténone ou de Ryania au stade calice afin de tuer les jeunes larves (Carr, 1979). On répète l'application deux semaines plus tard. Le Bt et les savons insecticides peuvent aussi être employés mais les résultats sont moins certains.
Carr, A. 1979. Rodale's color handbook of garden insects. Rodale Press, Emmaus, Pennsylvania.
Coli, W.M., T.A. Green, T.A. Hosmer et R.J. Prokopy. 1985. Use of visual traps for monitoring insect pests in the Massachusetts apple IPM program. Agriculture, Ecosystems and Environment, 14:251-265.
Eaton, A.T. 1989. Weekly Market Bulletin, 20 décembre 1989, New Hampshire department of agriculture, Concord, New Hampshire.
Jaworska, M. 1981. [The effect of entomopathogenic fungi on the life-span and fecundity of females of the apple sawfly - Hoplocampa testudinea (Hymenoptera, Tenthredinidae)]. Roczniki Nauk Rolniczych, E, 9:183-189.
Jaworska, M. 1981. [Studies on the possibility of limiting populations of the apple sawfly - Hoplocampa testudinae (Hymenoptera, Tenthredinidae) by the use of parasitic fungi].Roczniki Nauk Rolniczych, E, 9:169-181.
Jaworska, M. 1987. [Observations on Lathrolestes marginatus (Thompson), a parasitoid of the apple sawfly - Hoplocampa testudinea (Hymenoptera, Tenthredinidae)]. Polskie Pismo Entomologiczne, 57(3):553-567.
Niezborala, E. 1978. [The occurence of apple sawfly (Hoplocampa testudinae) in Poland and infestation of apple cultivars.] Prace Instytutu Sadownictwa w Skierniewicach, A, 20:191-200.
Owens, E.D. et R.J. Prokopy. 1978 .European apple sawfly:biology and development of an adult monitoring trap. Fruit notes, 43(1):9-12.
Owens, E.D. et R.J. Prokopy. 1978 .Visual monitoring trap for european apple sawfly. Journal of Economic Entomology, 71:576-578.
Polk, D. 1990. Insect and mite management, page 66, in United States Department of Agriculture. 1990. Management guide for low input sustainable apple production.
Prokopy, R.J. 1985. A low-spray apple-pest-management program for small orchards. The Candian Entomologist, 117:581-585.
Prokopy, R.J. et E.D.Owens. 1978. Visual generalist with visual specialist phytophagous insects:host selection behaviour and application to management. Ent. exp. and appl., 24:609-620.
Vincent, C et Bélair. 1991. Biocontrôle de l'hoplocampe (Hoplocampa testudinea) à l'aide de nématodes entomogènes. Recherches non-publiées. Agriculture Canada, station de recherche de St-Jean-sur-Richelieu.
Yepsen, R.B. Jr. 1984. The encyclopedia of natural insect and disease control. Rodale Press, Emmaus, Pennsylvania. 490 pages.
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