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- Stuart B. Hill, Ph.D.
Répondre à la question: "Comment faire du compost?" équivaut à répondre à la question: "Comment préparer un gâteau?" Cela dépend de vos objectifs, des matériaux et de l'équipement que vous utilisez et des efforts que vous êtes disposé à consentir
Le compostage a été conçu pour deux raisons. La majeure partie des 10 à 100 millions de tonnes de compost produit chaque année, selon les estimations, est destinée à éliminer les déchets organiques qui prennent de l'espace et à supprimer les odeurs et les bactéries pathogènes d'origine végétale ou animale. L'objectif le plus positif, qui est habituellement mentionné par les jardiniers amateurs, porte sur l'amélioration ou le maintien de la fertilité du sol. En fait, le compostage nous permet non seulement d'atteindre ces deux objectifs, mais également de les atteindre dans le cadre d'un programme intégré à une stratégie permanente de survie de l'homme. Permettez-moi de m'expliquer. L' Homo sapiens, comme toutes les autres espèces, est soumis aux lois de la nature, qu'il le veuille ou non. Si nous voulons que notre espèce survive, je suppose que c'est le désir de la majorité d'entre nous, il est vital que nous prenions conscience de ces lots. Voici deux de ces lots, relatives à ce sujet, et dont j'ai pris conscience:
Il en découle que nous devons déterminer nos vrais besoins. Nous pourrions dire qu'un besoin primordial est le bonheur. Pour être heureux, nous devons être en santé et pour l'être, nous avons besoin d'une quantité suffisante d'aliments appropriés et de qualité supérieure. A cette fin, nous ne devons faire appel qu'à des stratégies de production alimentaire qui utilisent des types et des quantités de matières renouvelables sur une base illimitée, c'est-à-dire que nous devons établir des stratégies aussi permanentes que possible.
La plupart des plantes ont besoin d'éléments nutritifs comme l'azote, le phosphore et le potassium et, dans la nature, elles les obtiennent habituellement par la décomposition des matières organiques, comme les feuilles tombées, qu'elles produisent elles mêmes. Les communautés de plantes les plus stables vent également les plus complexes, c'est-à-dire qu'elles vent constituées d'un grand nombre d'espèces. Au sein d'une communauté complexe, il existe de nombreuses relations mutuellement bénéfiques. Par exemple, les plantes produisent de la matière organique que les décomposeurs utilisent comme source d'éléments nutritifs de sorte qu'ils fournissent les matières nutritives inorganiques et organiques simples requises par les plantes.
Par contre, dans ['agriculture traditionnelle, qui ne s'occupe habituellement que de communautés simplex, nous prélevons les combustibles fossiles non renouvelables et les dépôts minéraux, nous synthétisons les matières nutritives inorganiques ou organiques simples des plantes et nous les transférons au sol pour la croissance des plantes. De cette manière, nous mettons les décomposeurs hors circuit et en même temps, nous devenons "tributaires" de certaines ressources limitées. Il me semble que nous pourrions mieux assurer notre survie en orientant nos efforts de manière à comprendre la façon de coopérer avec les décomposeurs qui, après tout, vent les fournisseurs experts de matières nutritives aux plantes. Les décomposeurs assument cette fonction depuis des millions d'années, tandis que nous ne sommes que des novices, comme nous le montre la fréquence de l'inefficacité, voire du danger de nos efforts, par exemple la contamination des lacs, des rivières et des eaux souterraines par des engrais azotés, la vulnérabilité accrue des cultures aux maladies et aux attaques des déprédateurs, la contamination des légumes par des concentrations toxiques de nitrates. L'addition de compost au sol représente une tentative de coopérer avec les décomposeurs et de les aider à fournir des matières nutritives à nos cultures. Cette pratique améliore également l'aération, le drainage et l'humidité des sols de même que la rétention des éléments nutritifs par les plantes, la stabilité des sols et elle réduit l'énergie requise pour la préparation du sol. Le compost peut également accroître la résistance des plantes contre les organismes pathogènes et les déprédateurs. Quel engrais NPK peut se venter de remplir toutes ces fonctions?
J'ai déjà fait mention de la relation cyclique entre les décomposeurs et les plantes. Nous devrions essayer de nous adapter à cette relation au lieu de ['ignorer, comme nous le faisons actuellement, c'est-à-dire que nous prélevons les matières organiques des régions rurales sous forme d'aliments, de fibres et de bois et nous les déposons dans les villes; nous prenons ensuite les déchets de la consommation et les sous-produits provenant de leur utilisation et nous les brûlons, ce qui entraîne la pollution atmosphérique; nous les déversons dans les rivières, ce qui entraîne la pollution des eaux ou nous les enfouissons dans des terrains non productifs (décharge contrôlée) ce qui entraîne la pollution du sol. En revanche, nous devrions séparer ces matières organiques "naturelles" des matières organiques et inorganiques "synthétiques" (plastiques, métaux, verre) et les recycler dans l'environnement d'où elles proviennent. Ainsi, nous serions obligés d' adopter une conception plus réaliste de l'économie de notre mode de vie actuel. Nous constaterions, par exemple, que le coût de réexpédition des déchets d'agrumes en Floride ou en Californie en vue de leur recyclage est beaucoup plus élevé que celui du recyclage des déchets de poivrons verts ou de chou rouge (également de bonnes sources de vitamine C) dans les jardins privés ou les jardins communautaires; toutefois, notre politique agricole actuelle favorise la consommation d'agrumes comme source de vitamine C.
Vous vous demandez sans doute pourquoi nous ne pouvons pas tout simplement retourner nos déchets organiques sur des terres productrices sans les composter. Eh bien! il existe plusieurs raisons. Ces déchets contiennent habituellement un ou plusieurs éléments suivants:
En outre, les ordures ménagères ont habituellement un rapport carbone/azote très élevé (C/N = 150:1 à 50:1) en raison de leur teneur élevée en papier. La disponibilité de l'azote pour la plante sera donc réduite, si ces déchets vent épandus directement sur le sol. Par contre, les boues résiduaires et les déchets agricoles et potagers, comme le fumier animal, l'herbe coupée et les déchets de cuisine, ont habituellement un rapport C/N faible (50:1 à 5:1). L'une des méthodes consistait à mêler ces deux types de matières (ordures ménagères et boues résiduaires ou fumier) pour garantir un rapport initial optimum C/N pour le compostage, soit 35:1 à 30:1.
Pendant le processus de compostage, le carbone est éliminé sous forme de gaz carbonique; l'azote reste inchangé ou même augmente en raison de la fixation de l'azote atmosphérique par certains micro-organismes. Le compost qui en résulte a idéalement un ratio C/N 12:1 à 10:1.
Le compostage constitue le meilleur moyen d'éliminer les problèmes qui peuvent résulter de la présence des matières énumérées ci-dessus. Si le compostage est fait correctement, les organismes pathogènes, les parasites, les autres organismes déprédateurs et les graines vent éliminés (par la chaleur, la prédation et les antibiotiques). La présence de matières animales ne pose aucun problème si la région est protégée contre la vermine. Les matières non dégradables peuvent être enlevées avant ou après le compostage, en vue du recyclage. Les produits chimiques toxiques vent décomposés ou combinés pendant le compostage par la formation de composés complexes ou par adsorption et les odeurs peuvent être éliminées en assurant un apport convenable d'oxygène et en contrôlant le pH (acidité - alcalinité) des matières. Ainsi, le compost assure un moyen d'évacuer les matières indésirables et d'améliorer la valeur fertilisante des déchets organiques.
Le compostage est essentiellement un processus contrôlé produisant de l 'humus et c'est en grande partie cet humus qui, directement ou indirectement, confère au sol tous les avantages énumérés plus tôt. Même si les données accessibles vent insuffisantes, je suppose que si nous prenions une quantité donnée de matières organiques brutes (par exemple un engrais vert) et l'inoculions dans le sol, nous obtiendrions moins d'humus que si nous l'avions compostée et retournée dans le sol car il est plus facile de gérer un tas de compost pour la production d'humus. Dans l'agriculture traditionnelle, le traitement du sol pour la production d' humus entre en conflit avec les techniques de gestion pour la production de plantes.
Il est fréquent de faire les deux observations suivantes au sujet de la faisabilité du maintien de la fertilité du sol par le compostage.
1. "Il est certain que le compostage ne peut être, réalisé économiquement sur une grande échelle." Eh bien, un composteur du Texas (là où tout est plus gros et meilleur) fournit du compost pour des terres agricoles totalisant un quart de million d'acres et il ne volt aucune raison pour laquelle dans l'avenir, il ne pourrait pas répondre aux besoins de dix millions d'acres et réduire en même temps les coûts de l'engrais.
2. "Il est évident qu'il n'y a pas suffisamment de matières organiques pour fertiliser nos sols avec du compost." Ce point de vue est souvent adopté par ceux qui mesurent la valeur fertilisante du compost d'après sa teneur en NPK. Toutefois, il arrive souvent que le compost ait relativement peu de NPK et, malgé tout, ses effets bénéfiques vent énormes.
Ce résultat est attribuable en grande partie aux effets directs et indirects sur le taux de minéralisation et d'immobilisation des matières nutritives des plantes. Les principaux éléments nécessaires pour ce processus vent les matières minérales (par exemple, la croûte terrestre - un facteur guère limitant) et les matières organiques comprenant la flore et la faune. Dans les pays tempérés, il est peu probable qu'il se produise une pénurie de matières organiques puisque les basses températures annuelles moyennes favorisent plus la croissance des plantes que la décomposition, c'est-à-dire que les matières des plantes vent produites à un rythme plus rapide que celui de leur décomposition, et par conséquent, elles peuvent s'accumuler. Il faut également se rappeler qu'une partie de l'azote des déchets organiques provient de l'air par la fixation de l'azote, plutôt que du sol, de sorte que nous devrions être en mesure d'ajouter encore plus d'azote au sol. En outre, le compostage peut être préparé de manière à provoquer la fixation de l'azote dans le tas de compost (particulièrement par l'addition de phosphore à l'état de phosphate minéral, de poudre d'os, de sabots et de cornes, de déchets de fruits ou de boues résiduaires activées). Dans les régions tropicales, c'est habituellement le contraire, c'est-à-dire que la décomposition est plus rapide que la croissance des plantes (Mohr et Van Barren, 1972); toutefois, Sir Alberta Howard (1943), le père du compostage, a démontré que, même sous ces latitudes, le compost améliore la "santé" du sol, des plantes et des animaux.
Examinons maintenant les divers modes opératoires du compostage dans les exploitations agricoles et les jardins potagers. Poincelot (1972), Gray et al (1971-1972), et Golueke (1972) ont donné les meilleurs comptes rendus de cette opération où lton pourra trouver tous les détails nécessaires. Des articles sur ce suJet paraissent dans "Compost Science", "Bio-Dynamics", "Acres, U.S.A." et "Organic Gardening and Farming." Les expériences canadiennes sont relatées par Bell et Pos (1973), Grussendorf (1970, 1971) et MacLean et Hore (1974). En outre, une bibliographic commentée sur le compostage a été établie à l'univ,ersité et il est possible d'en obtenir une photocopie au prix coûtant (Merrill et Hill, 1975).
Pour la partie II de "Compostage pour les exploitations agricoles et les jardins potagers," le professeur Hill a été interviewé par Hazel M. Clarke du «Macdonald Journal». Le professeur Hill de même que le Journal tiennent à remercier Graham Lowe de la section des ressources terrestres et pédologiques du ministère des Ressources renouvelables, et Spencer Cheshire de Smithville, Ontario, pour leurs précieux commentaires sur cet article.
* Pourriez-vous résumer la partie I en indiquant quels devraient être les objectifs d'un programme de fertilisation?
Professeur Hill: Idéalement, le programme devrait répondre aux critères suivants:
Pour la survie socio-économique (s'applique davantage aux exploitations agricoles qu'aux jardins potagers):
1. faisabilité économique;
2. acceptabilité du point de vue social, par exemple pour les aides agricoles et les voisins;
Pour la survie biologique (général):
3. utilisation minimale d'énergie et d'autres ressources non renouvelables, par exemple utilisation minimale de la machinerie et de produits manufacturés;
4. Coopération avec les cycles et les processus écologiques, par exemple, retour des déchets organiques au sol et utilisation des décomposeurs du sol pour leur dégradation;
5. Absence de surcharge de tout système ou de risque de pollution des eaux, de l'atmosphère, des sols ou des produits alimentaires;
6. Apport des éléments nutritifs aux plantes selon leurs besoins;
7. Contribution à l'édification et au maintien de la structure des sols.
Que faut-il à un agriculteur pour commencer?
Professeur Hill: Essentiellement trots choses:
1. Un bon approvisionnement de matières organiques; idéalement un mélange de déchets animaux et végétaux;
Un tracteur à prise de force pour une chargeuse frontale et pour un épandeur de fumier; un jardinier n'a besoin que d'une fourche, d'une bêche et d'une brouette ou d'une charette. Les déchiqueteurs vent utiles, mais non pas essentiels. Les tondeuses de gazon à main et les égreneuses de mais peuvent être modifiées pour servir de déchiqueteurs à main.
3. Mais ce qui est le plus important encore, il faut une approche expérimentale et adaptable dans le domaine de l'exploitation agricole ou du jardin potager.
* Que doit-il faire en premier lieu?
Professeur Hill: Je suggère qu'il réserve une partie représentative de sa terre, peut-être son champ le plus petit, pour essayer le compost. Il est très important que les essais se poursuivent pendant 4 ou 5 ans, car les avantages du compost vent cumulatifs et peuvent ne pas être entièrement évidents au cours de la première année.
Idéalement, il devrait prévoir d'ajouter de l0 à 20 tonnes à l'acre (application d'une livre au pied carré) au cours de la première année. Cette quantité peut être réduite jusqu'à une tonne par acre, lorsque le sol sera amélioré. Certains agriculteurs du Texas qui ont adopté cette méthode, ont réduit leurs coûts d'engrais; ceux-ci s'élevaient de 45 à 75 dollars l'acre lorsqu'ils utilisaient du NPK et ils n'étaient plus que de 25 dollars l'acre, lorsqu'ils utilisaient du compost. La plupart des agriculteurs utilisant du compost, l'enfouissent sous forme de disque dans les 6 premiers pouces du sol, au printemps ou à l'automne.
La plupart des agriculteurs disposent le compost en andains de 6 pieds de large à la base, avec des pentes raides de 3 à 5 pieds de hauteur avec une dépression centrale le long de la partie supérieure pour retenir l'humidité et ces andains peuvent s'étendre sur la longueur que vous voulez. Ils doivent être situés sur des sols bien drainés, près des sources de déchets organiques.
* Est-ce que les jardiniers doivent construire le même type de monticules?
Professeur Hill: Généralement, les jardiniers ne disposent pas le compost en andains car ils ont rarement assez de matières pour faire un tas suffisamment large. Si le tas n'est pas assez large, il n'accumulera pas de chaleur et les graines des mauvaises herbes, les organismes vecteurs de maladies et les déprédateurs peuvent ne pas être détruits. De même, un petit tas exposé aura tendance à sécher et risque d'être démoli par les animaux. Ces problèmes peuvent être réglés par la construction d'une boîte en bois pour le compostage. Les grillages ne conviennent que s'ils vent doublés de carton; sinon, ils ne retiendront pas la chaleur. Le modèle le plus pratique consiste à disposer côte à côte, deux compartiments sans fond de 3 ou 4 pieds carrés dont la partie frontale est ouverte pour permettre d' insertion des cartons au fur et à mesure de l'accumulation de déchets organiques (une boîte de 4 pieds cubes contiendra une tonne de compost, ce qui est suffisant pour plus de 500 verges carrées de jardin si le compost est enfoui à une profondeur de 2 à 3 pouces). Si elles vent créosotées et recouvertes d'un enduit bitumineux noir, ces boîtes de compostage de la "Nouvelle-Zélande" dureront 20 ans ou plus. Elles doivent être installées :
1. dans un endroit où elles amélioreront ['aspect du jardin au lieu de le déparer et où elles ne gêneront pas les voisins;
2. dans un endroit où il sera le plus facile d'amener les déchets organiques (y compris le fumier animal et les déchets de cuisine l'hiver) et de prélever le compost;
3. sur un site bien draîné, à l'abri des vents forts et des rayons chauds du soleil, de préférence à l'abri d'un sureau blanc, car la plupart des espèces de vers de terre recherchent ses feuilles et, par conséquent, seront en grand nombre dans le sol environnant.
Il est généralement impossible de produire du compost sur du béton ou dans des fosses car le premier empêchera le draînage et l'aération et les deuxièmes auront tendance à se remplir d'eau en hiver et à manquer également d'air.
Les déchets organiques vent placés initialement dans le premier compartiment de la boîte de compostage jusqu'à ce qu'il y ait suffisamment de matières pour constituer un "tas de compost nature!" dans le deuxième compartiment. La plupart des "tas de compost nature!" vent préparés en automne lorsqu'il y a beaucoup de matières sous forme de feuilles et de déchets de fin de saison. Si tout va bien, le compost qui en résulte sera prêt au printemps pour la distribution.
* Quelles matières peut-il mettre dans un tas de compost?
Professeur Hill : Bien que les matières organiques constituent le principal ingrédient, de nombreuses autres choses peuvent être ajoutées - c'est ici que les talents d'un esprit "ingénieux" entrent en jeu. Voici une liste complète:
Matières organiques: déchets animaux, spécialement des fumiers (forte teneur en N); déchets de plantes, c'est-à-dire engrais verts, paille, foin, herbe coupée, graines, feuilles, déchets de culture, déchets de transformation des aliments et ordures ménagères, algues (concentration faible à élevée de N); déchets de bois et de papier (faible concentration de N); déchets urbains, par exemple eaux usées (concentration modérément élevée de N), ordures (concentration faible de N); matières partiellement décomposées, par exemple tourbe à sphaignes, terreau de feuilles (faible concentration de N); fumiers pourris (concentration élevée de N).
Organismes: sol fertile (importante source primaire de décomposeurs, fixateurs d'azote et éléments à l'état de traces); les cultures de décomposeurs et d'organismes fixateurs de l'azote, en vente sur le marché, par exemple le B-D Starter (vendu par Pfeiffer Foundation, Inc., Threefold Farm, Spring Valley, New York, 10977); les vers de fumier, par exemple les vers qui se trouvent habituellement dans les tas de fumier à l'état de pourrissement.
Matières destinées à compléter les éléments nutritifs des plantes (approximativement par ordre décroissant selon le pourcentage au poids):
Azote :
Potassium :
Phosphore :
Minerais à l'état de traces :
Matières destinées à réduire d'acidité
Matières destinées à stimuler les décomposeurs :
Matières fermentées de plantes :
(ajoutées par composteur bio-chimique - pour de plus amples détails, écrire à John Rohiman, Secretary of the Bio-Dynamic Farming & Gardening Association in Canada, R.R. 1, Terra Cotta, Ontario LOP lNO; voir également Bruce 1967 pour une autre approche)
Extraits d'algues : comprend les hormones cytokinines des plantes.
Il est également important de régulariser l'humidité, l 'air et la chaleur du tas. Permettez-moi de souligner que j'ai donné cette longue énumération pour ceux qui désirent se lancer dans des expériences; les seuls éléments vitaux vent les matières organiques et les décomposeurs. Les autres matières accélèrent le processus ou modifient les propriétés du produit final.
* Comment le tas est-il constitué ?
Professeur Hill : Quand on utilise une boîte de compostage, il vaut mieux que le tas soit un peu au-dessus du sol pour que l'air puisse entrer par dessous. Pour ce faire, on peut placer plusieurs rangées de briques, espacées d'un pouce, directement sur le sol ou en posant quelques branches à terre. Le tas est ensuite constitué au départ par une couche de matières brutes qui empêcheront les matières organiques plus fines de tomber entre les briques. Il faut ensuite ajouter une couche de 5 à 8 pouces de déchets organiques prélevés dans la première boîte. Pour permettre la décomposition des déchets, il faut habituellement prévoir une inoculation de microbes appropriés et un apport d'azote. Les microbes peuvent être introduits par l'arrosage de compost fini ou de sol fertile sur la couche; pour l'azote, il suffira d'ajouter une couche de 1/2 à 2 pouces de matières riches en azote (voir la liste ci-dessus). Du phosphore et du potassium en surplus peuvent être fournis, au besoin, par ['aspersion d'une poignée de n'importe laquelle des matières susmentionnées. Pour empêcher que le tas ne devienne trop acide, une poignée de calcaire dolomitique broyé peut être ajoutée à chaque couche, bien que cela ne soit pas nécessaire habituellement et que cela puisse provoquer une perte d'azote. L'humidification des couches par de ['urine humaine ou animale diluée deux ou trots fois dans de l'eau fournira également de l'azote et du potassium. Ceci est particulièrement utile si vous essayez de composter des feuilles dont la concentration d'azote est très faible. D'autres couches vent ainsi constituées jusqu'à ce que le compartiment soit rempli. Il faut ensuite tasser légèrement le tout pour que les divers éléments entrent en contact plus étroit et pour empêcher la surface d'être emportée par le vent.
La ventilation du tas sera accrue par des trous percés en plusieurs endroits à ['aide d'un pieu de 3 pouces de diamètre.
* J'ai été plutôt surpris de vous~entendre mentionner l'utilisation de l'urine humaine; n'y a-t-il pas, dans ce cas, un danger de propagation de maladies?
Professeur Hill : Non. L'urine provient des reins, le système de filtration du corps humain; par conséquent, à moins qu'une personne ne souffre d'une infection de la vessie, elle devrait être stérile. Il est amusant de constater combien de personnel désirent participer au recyclage en récupérant du verre ou du papier journal, ce qui représente une valeur contestable, puisque le processus utilise des quantités considérables d'énergie, mais lorsqu'il s'agit du "véritable" recyclage, comme celui dont nous parlons actuellement, elles se dérobent. L'utilisation de notre urine comme engrais favorise non seulement le compostage, mais économise de grandes quantités d'eau utilisées pour évacuer cet engrais efficace dans nos cours d'eau où il peut contribuer à la pollution en accélérant l'eutrophisation.
* De queue manière l'agriculteur forme-t-il ses andains? Est-ce que cela ne va pas exiger beaucoup de travail supplémentaire?
Professeur Hill : Comme toute nouvelle tâche, le compostage peut nécessiter du travail supplémentaire la première fois, mais cela fera rapidement partie des travaux réguliers annuels. En fait, la partie la plus cure du travail est la manipulation initiale du fumier brut et de toute façon, cela doit être fait. En premier lieu, l'épandeur de fumier est chargé de déchets organiques à ['aide d'une chargeuse frontale. Périodiquement, une pelletée de sol fertile ou de compost mature (jusqu'à 10% du total) devrait être épandue sur les matières à composter en vue de l 'inoculation de décomposeurs. d'autres éléments peuvent être ajoutés à cette étape, si cela est voulu. Si les matières vent sèches, il faut les asperger d'eau ou d'urine pour qu'elles deviennent spongieuses. L'épandeur est ensuite installé sur le site choisi pour la constitution du tas et la machine est mise en route. Une hotte devrait être construite au-dessus des batteurs pour que les matières à composter ne soient pas étalées mais soient épandues correctement sur le sol. Une hotte amovible peut être faite de bois ou constituée d'un tuyau de fer de 3 pieds séparée en deux dans le sens de la longueur. La première partie du tas a au moins 3 pieds de haut; l'épandeur est ensuite déplacé vers l 'avant d'environ 2 pieds et une deuxième partie est constituée. Chaque nouvelle charge doit être déposée à l'extrémité de l'andain et le processus se poursuit jusqu'à ce que le tas soit terminé. Au cours de l'épandage, les matières vent dilacérées et aérées. Si vous voulez inoculer les matières à l'aide d'une culture commerciale de décomposeurs, vous pouvez le faire en aspergeant les matières au fur et à mesure qu'elles sortent des batteurs, à l'aide d'un vaporisateur à dos. Les matières à composter ne gardent leur structure meuble que si elles contiennent une bonne proportion de paille ou d'autres matières brutes. Si elles sont compactées, des conditions anaérobies se développeront et elles commenceront à dégager des odeurs. C'est une bonne idée de couvrir tout le tas d'une couche de terre noire de deux pouces, bien que cela ne soit pas essentiel. Comme dans le cas du compost pour les jardins potagers, la ventilation doit être assurée par des trous percés dans le tas à des intervalles de trots pieds à ['aide d'un pieu de trots pouces de diamètre. Si la saison est très pluvieuse ou si l'hiver approche, il vaut mieux couvrir le tas et l'isoler. Cela peut être fait à ['aide d'une feuille de polythène noire, de dix pieds de large (six microns d'épaisseur). Une couche épaisse de paille, de foin ou de feuilles est déposée par-dessus, puis on place une autre feuille de polythène et une autre couche de paille. Par conséquent, le tas reste au chaud de sorte qu'il est prêt pour la distribution au printemps. Toutefois, si la saison n'est pas pluvieuse ou s'il n'y a pas de période de froid en vue, il faut laisser le tas se réchauffer (jusqu'a 55°C) puis se refroidir. Cela prend habituellement de trots à quatre semaines; en-suite, le tas est retourné au moyen d'une chargeuse frontale.
Marvin Urbancyk du Texas a conçu une machine qui coûte un peu plus de 30,000 $ et qui retourne de 500 à 600 tonnes à l'heure (voir Acres, U.S.A. 4(5) : 16-17, avril 1975), mais je suppose qu'il faudra du temps avant que nos lecteurs atteignent ce stade dans le compostage. En règle générale, plus le tas est retourné souvent, plus vite il se décompose.
Vous avez mentionné précédemment qu'il fallait ajouter des vers de fumier. A quel moment doit-on le faire?
Professeur Hill : Certains agriculteurs gardent une culture de vers de fumier et en ajoutent une poignée toutes les dix verges environ jusqu'à l'extrémité du tas, après le dernier tour.
* Supposons que nos lecteurs se conforment à vos instructions et que le tas ne se réchauffe pas, ou qu'au printemps, il n'ait pas encore été composté? Quelles peuvent être les erreurs commises?
Professeur Hill : Il y a plusieurs facteurs qui peuvent perturber le succès du processus et le taux de décomposition et il faut en tenir compte, si les choses tournent malt Toutefois, si le tas ne se réchauffe pas ou si l'opération est un peu plus longue que prévue, vous aurez simplement perdu du temps puisque le compost est toujours valable pour amender le sol.
Ces facteurs vent les suivants :
1. La taille des fragments ou des déchets organiques. Plus ils vent petite, plus la décomposition se fera vise. Pour les andains, des fragments de 1.5 à 3 pouces vent optimaux. En fait, grâce à la dilacération et à l'attention portée aux autres facteurs limitant, le compost peut être prêt seulement en 14 jours.
2. Le degré de mélange et la variété des éléments du tas. Plus la variété est grande, plus les éléments vent bien mélangés, et plus la décomposition sera rapide. Cela peut se faire soit au moment de la constitution du tas, soit en le tournant périodiquement. Avec une boîte de compost, il est possible de transférer le tas d'un compartiment à l'autre.
3. La disponibilité de l''air, de l'humidité et des matières nutritives pour les décomposeurs. Si le tas est trop mou, l'air de circulation le refroidira; et s'il est trop compact, le manque d'air le rendra anaérobie et des odeurs commenceront à se dégager. Le tas doit être gardé humide en tout temps, mais non saturé d'eau. Une teneur en humidité de 50 à 60% est optimale; par exemple, si vous serrez une poignée de compost dans votre main, vous devez sentir qu'il est humide, mais il ne faut pas que de l'eau dégoutte. Il est préférable de protéger le tas contre les pluies fortes en le couvrant d'une manière quelconque. En règle générale, si le tas n'accumule pas de chaleur, et que l'humidité et l 'air ne présentent pas de problème, il faut en attribuer la cause à l 'absence d'azote et il faut donc en ajouter sous l'une des formes énumérées plus tôt. Il faut se souvenir que certaines matières prennent plus de temps à se transformer en compost que d'autres. Les feuilles brunes ramassées à l'automne prennent habituellement plus de temps que l'herbe coupée, les résidus verts de jardin et les déchets de cuisine. Par conséquent, pour gagner du temps, les feuilles devraient être dilacérées le plus possible et mêlées aux déchets qui se décomposent vise. Elles pourraient également être gardées à part et compostées dans un tas de deux ans.
4. Température du tas. Il arrive souvent que de petite tas ne se réchauffent pas parce qu'ils percent leur chaleur plus vite qu'elle n'est produite. Il vaut mieux isoler les petite tas de même que les tas qui seront en compostage pendant tout l'hiver. D'autre part, il est préférable d'éviter que le tas atteigne plus de 55°C puisqu'il a tendance alors à devenir alcalin et que de l'azote peut être perdu sous forme d'ammoniac. Cette surchauffe peut être évitée par l'addition de sol ou de matières ayant un rapport C:N élevé comme des feuilles, jusqu'à 10% par volume. La température est tellement importante qu'el le est utilisée comme point de référence pour les diverges étapes du compostage, par exemple mésophile. thermophile. en vole de refroidissement et en vole de maturation. Différents micro-organismes décomposeurs vent actifs à chacune de ces étapes, de sorte qu'il y a une succession d'activité microbienne, chaque microbe étant limité par la température et les éléments ou les matières à composter disponibles.
* Comment savez-vous si le compost est prêt pour la distribution?
Professeur Hill : On peut considérer que le compost est à point lorsqu'il est fin et friable au toucher et de couleur foncée. Cela prend habituellement de deux à huit mois. Il peut être ajouté directement au sol, ou s'il doit être utilisé comme mélange pour la mise en pot ou pour l'application sur les pelouses gazonnées, il est d'abord tamisé.
* Vous aimeriez sans doute terminer par un résumé des avantages du compost.
Professeur Hill : Permettez-moi de citer un extrait de page publicitaire décrivant un compost offert sur le marché. Avec son emploi, "vous vous assurez des récoltes vigoureuses et seines, de rendement élevé. Le sol se réchauffe plus vise, ce qui vous permet de labourer la terre et de planter plus vite...Une émergence, une maturité et une récolte plus hâtives. Le sol devient friable, absorbent bien l'eau et la retenant mieux, réduisant ainsi les besoins en irrigation d'au moins un tiers. Les mauvaises herbes deviennet plus faciles à contrôler tandis que les maladies et les insectes, les exterminateurs des faibles, posent moins de problèmes. Moins de travaux dans le champ pour préparer la plantation." Ou comme le disait Tusser en 1557: "Une acre bien compostée vaut trots acres..." En outre, avec le compost, vous savez que vous contribuez à l'économie d'énergie, à la dépollution de l'environnement et que vous coopérez avec les cycles écologiques en assurant aux plantes les éléments nutritifs, selon leurs besoins, et en amendant le sol. Le compostage offre un moyen d'assurer un équilibre harmonieux avec votre terre.
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