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EAP Publication - 12F

POLITIQUE GLOBALE D'ALIMENTATION ET D'AGRICULTURE POUR

LES PAYS OCCIDENTAUX : ETABLISSEMENT DES BASES

- Stuart B. Hill, Ph.D. Professeur associé d'entomologie Faculté d'agriculture Collège Macdonald de l'Université McGill Ste-Anne de Bellevue, Québec, Canada

RESUME

Tiré de: Nutrition and Health 1(2):108-117 (1982)

Le système alimentaire des pays industrialisés est caractérisé par de graves lacunes en ce qui concerne la nutrition, la satisfaction des besoins, et sa viabilité. Pour ['améliorer, il faut que ces secteurs deviennent des objectifs prioritaires, même s'ils s'opposent aux objectifs plus courante de productivité, de profit et de pouvoir. Les répercussions d'une telle politique et les méthodes de mise en application des changements proposés vent examinées.

INTRODUCTION : LE STATU QUO NON VIABLE

La nourriture, y compris l'eau et ['air, constituent les besoins fondamentaux de l'homme. Il n'existe aucun substitut à ces éléments. Dr plus, chaque personne a ses propres exigences alimentaires en quantité et qualité. En conséquence, il est important d'examiner la structure des systèmes alimentaires dans les pays industrialisés afin de déterminer s'ils vent capables de satisfaire les besoins des générations présentes et futures. A mon avis, ce n'est pas le ces et des changements fondamentaux doivent se produire. En l 'absence d'une révolution culturelle, l'adoption de nouvelles lignes directrices par les gouvernements est l'un des moyens les plus efficaces de réaliser ces changements. Cependant, examinons d'abord le système alimentaire actuel qui, je le déclare, n'est pas viable.

Le système alimentaire dans des pays industrialisés est essentiellement axé sur la maximisation de la production ou du profit of des deux. Certains pays utilisent même les aliments comme moyen de pouvoir dans les relations internationales. Ces objectifs dominent actuellement la politique sur l'alimentation dans ces pays et compromettent la réalisation de tâches plus fondamentales comme la nutrition, la sécurité des travailleurs et la salubrité de l'environnement.

L'agriculture dépend de plus en plus des cultivars (souvent des hybrides) qui ont été choisis à cause de caractéristiques comme le poids des produits récoltés, l'aspect, la durée de conservation, les possibilités de récolte mécanisée, et la capacité de satisfaire les besoins de l'industrie de conditionnement des aliments. Des caractéristiques comme la valeur nutritive, la capacité de résister aux mauvaises herbes et aux organismes nuisibles, et de conserver au sol sa fertilité, tendent à être négligées. Les modes de plantation se limitent habituellement à la monoculture ou à des rotations assez simplex, et le sol est souvent laissé nu pendant une bonne partie de l'année. En conséquence, ce dernier perd certains de ses constituent, particulièrement les oligo-éléments et la matière organique, et il est exposé à l'érosion par le vent et l'eau. De plus, les monocultures favorisent la multiplication des organismes nuisibles, des mauvaises herbes et la propagation des maladies. Le sol est traité au moyen de machines puissantes et d'engrais synthétiques solubles. Ces deux pratiques nuisent aux organismes bénéfiques dans le sol. On lutte contre les mauvaises herbes par le sarclage et l'emploi d'herbicides, et contre les organismes nuisibles surtout par l'emploi de pesticides organiques synthétiques. Ces pratiques entraînent inévitablement une réapparition des organismes nuisibles, qui ne vent plus tenus en échec par leurs ennemis naturels, l'émergence d'organismes nuisibles secondaires et une éventuelle résistance aux pesticides. Les cultures vent parfois récoltées avant d'être mûres.

Ensuite, elles vent habituellement transportées, entreposées, conditionnées et emballées plusieurs fois. Ces processus vent souvent accompagnés d'une perte d'éléments nutritifs et d'un apport de toxines. De plus en plus les produits cultivés vent consommés hors du foyer, soumis à une cuisson excessive et contiennent des quantités démesurées de sucre, de sel, de gras animal, d'hydrates de carbone, d'additifs alimentaires et de contaminant en plus de man-tuer de certaines vitamines, d'oligo-éléments et de fibres. Un lien a été établi entre ces régimes alimentaires et l'accroissement de la fréquence de maladies dégénératives comme le diabète, les troubles cardiaques, certains cancers et divers problèmes de comportement.

Bien que le système alimentaire décrit ci-dessus semble fonctionner correctement un examen plus attentif indique qu'il est plus dépendant que jamais à l'égard de ressources non renouvelables (particulièrement de pétrole), de produits chimiques synthétiques toxiques, de machines puissantes, d'une recherche extensive et coûteuse et d'un système de services, d'organismes de réglementation, de subventions de marchés intérieurs manipulés par la publicité ainsi que de marchés extérieurs réglés par le jeu international de la politique. De plus, le système présente une vaste gamme d'effets négatifs sur la salubrité de l'environnement (sol, air, eau et organismes qui habitent ces milieux) ainsi que sur les hommes. Il est à remarquer que les méthodes actuel les d ' analyse des coût-rendements font pratiquement abstraction de tous ces désavantages.

Pour n'importe quel esprit éclairé, un tel système alimentaire n'est pas viable. Il n'est pas question de régler son fonctionnement par de simples ajustements, car sur le plan de sa structure, il n'est pas viable. Il s'agit d'un grave problème qui exige un changement radical dans les politiques gouvernementales et dans le système de valeurs des populations.

Tofler a montre dans son récent ouvrage "La troisième vague" que la principale lutte qui doit déterminer le futur oppose non pas les doctrines des partie politiques dominants ou des groupes d'intérêts spéciaux, mais, d'une part, ceux qui tentent de renforcer, de défendre et de préserver les institutions-clés de la société industrielle de masse et, d'autre part, ceux qui reconnaissent que les problèmes actuels les plus urgents, y compris la non viabilité de notre système alimentaire, ne peuvent être résolus dans le cadre de la structure existante. Une caractéristique essentielle de cette situation est la lutte entre la centralisation et la décentralisation et entre deux qui travaillent à réprimer la diversité et ceux qui se battent pour s'y adapter et la légitimiser (1).

Les politiques alimentaires existantes des pays industrialisés comportent une série d'activités qui ont souvent été sanctionnées à différentes époques pour résoudre des problèmes immédiats. De plus, on suppose que les objectifs généraux, s'ils existent, constituent des priorités rationales. Elles manquent en général de vision et de perspectives à long ferme, et n'offrent aucune tentative de coordination et d'intégration. Bien que les politiques soient souvent définies comme des "plans judicieux de la gestion des affaires publiques et privées", la plupart des politiques existantes vent imprévoyantes, opportunistes et relativement peu sages. Les systèmes alimentaires qu'elles soutiennent n'ont survécu quau prix d'un élargissement de la base des ressources y compris les matériaux et les compétences humaines; c'est pourquoi tous les pays industrialisés insistent sur la croissance du développement économique de l'exploitation des ressources, ainsi que la recherche et du développement. Cette croissance a eu tendance à masquer la non viabilité de notre style de vie et à nous empêcher d'évoluer psycho-socialement pour corriger la situation. Cependant, de plus en plus de gens reconnaissent qu'un changement fondamental est nécessaire. Contrairement aux grandes révolutions du passé, les forces qui animent la révolution culturelle dont nous sommes témoins, vent considérablement décentralisées et diversifiées. Cependant, l'on s'accorde pour reconnaître que les approches de masse très centralisées du passé, qui préconisaient la croissance sous une forme ou une autre comme solution universelle à nos problèmes, nuisent à court ferme 3 de nombreux secteurs de la société, et à long terme, à tous les secteurs.

ELABORATION D'UNE POLITIQUE ALIMENTAIRE RATIONNELLE

Afin de pouvoir élaborer une politique alimentaire rationnelle et responsable il est d'abord nécessaire d'écarter toutes les considérations sur la situation actuelle. De même, une préoccupation excessive, à cette étape, concernant les possibilités d'application de systèmes de recharge ne peut que perturber les processus de créativité et de pensée logique.

Même si la capacité productive des écosystèmes est limitée, les principaux systèmes alimentaires utilisés aujourd' hui n 'en exploitent qu' une très faible partie Par conséquent, le champ d'application de nouveaux systèmes alimentaires capables de satisfaire les besoins alimentaires du monde entier est énorme. De plus, les stratégies destinées à assurer la viabilité des systèmes ont à peine été étudiées. Les programmes de recyclage des déchets, d'utilisation des ressources renouvelables plutôt que non renouvelables et de remplacement des méthodes physico-chimiques par des solutions bio-écologiques pour résoudre nos problèmes demeurent relativement élémentaires. Ici encore, les possibilités d'amélioration dans ce domaine vent considérables. Des progrès importante peuvent également être réalisés dans le secteur majeur des facteurs de qualité de la vie, d'accomplissement et de réalisation de son potentiel humain. En tenant compte de ces facteurs lors de l'élaboration des systèmes alimentaires, nous nous garantirons l'accès à notre plus grande ressource inexploitée, soit notre ingéniosité et notre capacité de coopération.

En conséquence, les trois principaux objectifs que je propose pour l'élaboration de politiques alimentaires rationnelles vent la nutrition optimale, l'accomplissement de tous les peuples de la terre et la viabilité des moyens utilisés pour atteindre ces objectifs. Ces derniers déterminent de façon très différente, la nature de la condition humaine (figure 1-a). De même la viabilité est déterminée pas les inter relations entre la condition humaine, les ressources et l'environnement (figure l-b), ces deux derniers secteurs constituent les autres composants principaux qui nécessitent l'établissement de lignes directrices lors de l'élaboration d'un système alimentaire rationnel.

NUTRITION

Examinons maintenant le premier des objectifs susmentionnés soit la nutrition afin de démontrer qu'il est nécessaire de modifier radicalement les politiques pour assurer une nutrition optimale dans les pays industrialisés.

Bien que j'admette que les problèmes des pays en voie de développement soient beaucoup plus graves, ces derniers ne seront pas étudiés directement dans le présent mémoire. Cependant, étant donné qu'un grand nombre de problèmes dans ces pays vent causés par des interventions inadéquates des pays industrialisés, je crois que l'établissement d'un système alimentaire nutritif, satisfaisant et viable dans ces derniers pays constitue l'un des moyens les plus efficaces d'assurer que les relations futures avec les pays en vole de développement seront mutuellement bénéfiques.

Chaque individu a ses propres besoins nutritifs. Par exemple, pour une vitamine donnée, les besoins d'un individu seront plusieurs fois supérieurs à ceux d'un autre individu. Les solutions de masse aux problèmes de nutrition offrent donc peu de chances de donner de bons résultats.

Les allergies à des aliments commune et à leurs contaminant vent répandues dans les pays industrialisés. Il est probable que bon nombre d'entre elles apparaissent dès l'enfance à la suite d'une exposition à des substances chimiques à divers aliments substitués au fait maternel ainsi qu'aux produits présents dans le fait maternel de mères qui vent elles-mêmes exposées à leurs allergènes. Ironiquement, l'habitude répandue de trop manger comporte un attrait, non pas pour tous les aliments, mais seulement pour ceux qui causent une réaction allergique, si faible soit-elle, chez le mangeur. Ce phénomène apparaît lorsque les corticoïdes des produits par le corps exposé aux allergènes vent stimulés.

Le lait est l'allergène le plus important dans les pays industrialisés, qui produit probablement des effets négatifs mesurables sur la moitié des populations. Ce phénomène n'est pas surprenant étant donné que l'homme est le seul animal à consommer du fait au-delà du stade du nourrisson. Le problème est particulièrement aggravé par la pratique commune d' exposer les nourrissons au fait de vache à un moment ou leur organisme n'est adapté qu'au fait humain. Le fait est l'un des aliments qui ne devrait être consommé que sous une forme traitée, c.-à-d. yogourt, keifer, fromage, beurre, etc. Le problème des allergies est fort mal connu et mal compris par le public et la majorité du monde médical. Il a une portée capitale sur la forme que doit prendre un système alimentaire nutritif et doit donc être examiné attentivement.

Notre organisme n'a nullement besoin de sucre raffiné, d'additifs alimentaire et de stimulants comme le thé et le café.

La plupart des fruits et des légumes vent extrêmement nutritifs quand ils vent consommés entiers ou après un conditionnement minimal, en saison, dans les plus brefs délais après la cueillette, et en combinaisons compatibles. Les céréales vent également meilleures lorsqu'elles vent consommées entières et non transformées en farine avant d'être cuite et consommée. La plupart des céréales vent actuellement consommées sous les formes hautement conditionnée auxquelles on ajoute souvent de grandes quantités de sucre ou de sel et une vaste gamme d'additifs alimentaires. La plupart des régimes alimentaires dans les pays industrialisés vent pauvres en fruits, légumes et céréales entières (qui vent particulièrement nécessaires pour leurs vitamines, leurs minéraux et leurs fibres).

La viande, les produits laitiers et les oeufs des animaux qui paissent librement ou qui se nourrissent des produits des pâturages vent généralement supérieurs à ceux des animaux gardés dans des systèmes de production intensive. Une caractéristique particulièrement importante est la teneur plus faible en gras de la viande. Une consommation excessive de corps gras saturés est un problème majeur dans la plupart des sociétés industrialisées.

Bien que certains gouvernements aient instauré des programmes visant à résoudre quelques-uns de ces problèmes, comme la nécessité de réduire la consommation des corps gras saturés, les conflits d'intérêts entre les services ou les ministères de la santé et de ['agriculture les ont réduit à néant. En conséquence, le bétail est encore engraissé délibérément pour la boucherie et catégorisé selon sa classe de gras. Les fois sur l'étiquetage, en dépit de leurs possibilités éducatives, n'ont eu, jusqu'à présent, qu'un effet limité sur les habitudes d'achat des consommateurs qui, en l 'absence des informations nécessaires. ne vent pas en mesure d'exercer pleinement leur liberté de choix.

Il est évident qu'il reste beaucoup à faire pour s'attaquer à la situation décrite ici. Cependant, ce n'est pas une tache impossible. Il ne s'agit pas essentiellement d'un manque de données, comme on le suppose souvent, mais simplement d'un manque de volonté pour entreprendre les changements nécessaires. Ce n'est pas une situation ou il faut effectuer des études interminables avant de pouvoir prendre les mesures qui s'imposent, mais une situation exigeant un leadership adéquat pour amorcer les changements nécessaires au niveau le plus accessible, particulièrement celui de l'individu.

ACCOMPLISSEMENT ET CONDITION HUMAINE

Les hommes sont naturellement spontanés, joyeux, intelligents, pleinement conscients de leur milieu auquel ils réagissent et capables d'exprimer totalement leurs sentiments. Dans cet état, ils ont tendance 3 s'intégrer à l'écosystème naturel et à coopérer de façon responsable avec leurs semblables. Pendant toute leur vie, les hommes poursuivent leur développement et croissent en sagesse, perfectionnent leurs connaissances et leur compétence.

Tel est notre potentiel dont il faut sérieusement tenir compte lors de l'établissement des politiques. Ces dernières ne doivent pas sanctionner des mesures qui diminuent ce potentiel, mais plutôt celles qui favorisent sa réalisation. Il me semble évident que l'emploi ou la participation (même comme consommateur) dans un système alimentaire conçu pour satisfaire de façon permanente les besoins alimentaires réels apporterait probablement beaucoup plus de satisfaction que le soutien d'un système qui répond aux besoins manipulés de la masse, sans garantie de viabilité, comme notre système alimentaire actuel.

VIABILITÉ

Un système alimentaire viable est un système qui n'est pas tributaire des ressources non renouvelables, ou de la dégradation des ressources renouvelables de l'environnement ou de l'homme. Il y a beaucoup à apprendre sur de tels systèmes en étudiant les écosystèmes naturels.

Les écosystèmes naturels vent caractérisés par l'existence de nombreuses associations entre les organismes et leur milieu vivant ou non vivant. La plupart de ces associations vent parfaitement bien adaptées, ayant évolué au cours de milieu vivant ou non vivant. La plupart de ces associations vent parfaitement bien adaptées. ayant évolué au cours de millions d'années.

Respectant le fonctionnement efficace des écosystèmes, la plupart des associations peuvent être considérés comme bénéfiques. De tels écosystèmes, particulièrement ceux qui s'approchent du climax 3 l'intérieur d'une succession, présentent une très grande complexité, quant au nombre d'espèces et aux types d'interactions. Les flux des éléments nutritifs vent cycliques. Il existe des contraintes de forme et de fonction qui, si elles vent négligées, perturbent le système et réduisent son efficacité. La production de déchets est minimale, et il devient souvent évident, après des études approfondies, que les prétendus déchets servent une fonction de survie à long ferme. Les changements ne vent pas linéaires et présentent des réactions relativement soudaines quand les seuils vent atteints. La sélection naturelle joue contre les processus non viables. Il existe une économie de la nature qui se caractérise par des mécanismes de rétroaction homéostatique, d'automaintien, d'autorégulation et d'optimisation.

De tels systèmes alimentés en énergie par le soleil, contiennent une grande partie de la 'sagesse' qu'il faut incorporer à nos conceptions d'un système alimentaire pour assurer sa viabilité. Des exemples de l'application de ces considérations aux politiques vent présentés au tableau 1. Déjà, plusieurs architectes d'agroécosystèmes ont reconnu la sagesse de créer des Systèmes complexes de production alimentaire qui comprennent surtout des arbres producteurs de noix, de graines et de fourrage, des couvertures végétales aménagées sur le sol comportant plusieurs espèces mutuellement bénéfiques, des cultures complémentaires, des cultures mixtes un bétail diversifié et des étangs de poissons. De tels systèmes viseraient à minimiser l'intervention humaine et à remplacer les machines et les produits chimiques par un capital de connaissances et de compétences. En conséquence, la création de liens et d'interactions qui se perpétuent, comme l'établissement de populations qui luttent naturellement contre les organismes nuisibles, pourrait être employée au lieu d' interventions répétées avec des poisons non spécifiques.

L' adoption de cette approche agro-écologique nécessitera de nombreux changements. Le sol sera couvert soit avec des plantes vivantes, soit avec de la matière organique décomposée, ce qui minimisera l'érosion par le vent et l'eau. Tous les déchets organiques seront recyclés et retournés à la terre et la fixation biologique de l'azote sera favorisée. Les fermes seront relativement petites ou, dans le ces contraire, elles seront exploitées en coopération. La majorité de la population participera, au moins dans une certaine mesure à la production alimentaire qui sera planifiée selon les besoins des populations locales, les exportations et les importations étant réduites au minimum pour éviter de dégrader certaines régions et d'en polluer d'autres.

LES DÉBUTS D'UNE POLITIQUE ALIMENTAIRE RATIONNELLE

Certaines politiques ont été proposées ou sous-entendues dans le texte qui précède et d'autres figurent au Tableau 1. Des programmes d'action additionnels vent présentés au Tableau 2 sous la forme de sept objectifs majeurs d'une politique alimentaire canadienne normative. Ces objectifs concernent la santé, la permanence, l'efficacité (dans un sens très large), li qualité de l'environnement, les récompenses justes pour les travailleurs du système alimentaire et les relations qui favorisent les pays en vole de développement. Ces objectifs vent généraux et à long ferme, soulignent les besoins réels et respectent les contraintes biochimiques ainsi que le caractère complexe et cyclique de l'environnement nature!.

MISE EN APPLICATION

La principale préoccupation des programmes d'action doit étre la mise en application des objectifs visés. Pour garantir le succès de cette entreprise, il est nécessaire d'adopter une approche holistique qui tient compte des moyens utilisés pour favoriser des changements, des groupes de personnel concernées, ainsi que des relations internee et externes du système alimentaire (entre les facteurs physicochimiques, bio-écologiques et socio-économiques) (Figure 2). Une telle vision explique pourquoi tent d'initiatives d'étroite portée vent vouées à l'échec et pourquoi, si l'on veut modifier ['exploitation agricole ou le système de conditionnement des aliments, il faut tenir compte de toutes les autres composantes du système, particulièrement les consommateurs, et les faire participer au processus. Un tel système peut ressembler sous certains aspects à une pièce de théatre dont nous, la population, sommes l'auteur, les acteurs et les spectateurs. Chaque acteur, particulièrement celui qui joue le rôle principal, doit avoir un scénario clair, la direction doit soutenir le jeu des acteurs et les accessoires doivent étre adéquats. Les principaux rôles dans ce scénario vent tenus par le public, les producteurs, les travailleurs des industries d'approvisionnement, de services et de vente au détail, les chercheurs les communicateurs (y compris les services d'information, les éducateurs et les agents de formation postscolaire) ainsi que les hommes politiques et les fonctionnaires à tous les paliers du gouvernement. Trop souvent dans le passé, les tentatives de mise en application des changements ont visé un secteur de la société en négligeant la participation coopérative nécessaire de tous les autres secteurs, ne serait-ce que par leur vote. Certaines des stratégies de modifications qui vent à la disposition des gouvernements comprennent les lois, les règlements les normes, les codes, les impôts, les encouragements, l'éducation, les projets pilotes, la recherche et le développement, la participation du public, la planification et l'établissement de programmes d'action appropriés. Ces facteurs et d'autres dont il faut tenir compte dans l'instauration de changements pour le processus de la production alimentaire vent présentés à la Figure 3. Cette figure énumère aussi les diverges étapes de la production des cultures indiquant ainsi toutes les variables "agricoles" qui doivent être prises en considération.

Il existe trois approches fondamentalement différentes qui vent sous-jacentes aux diverges stratégies, et prévoient:

1. Une aide - éducation, formation postscolaire, services et lois;

2. Des récompenses (pour ceux qui agissent de façon responsable) - encouragements d'ordre fiscal, subventions, prêts à faible intérêt, etc. Celles-ci ne doivent être utilisées que pendant la période de transition pour éviter la dépendance.

3. Des pénalités (pour ceux qui agissent de façon irresponsable) - programmes de contrôle et lois.

Bien qu'il soit sans aucun douce nécessaire d'agir dans chacune de ces catégories, la plus grande partie des ressources doit servir à la prestation de services d'aide.

Grâce à une aide appropriée, nous prévoyons trois types de réponses positives: la substitution dune pratique à une autre, des efforts pour augmenter l'efficacité (principalement par de nouvelles approches de "gestion"), et surtout, un changement des valeurs ainsi que des demandes et des besoins de la population en général. Cette dernière réponse est radicale et libératrice et s' oppose aux principales stratégies utilisées pour résoudre les problèmes du système alimentaire. Ces dernières tendent à insister sur l'approche commerciale "d'ajustement" et l'approche bureaucratique de "contrôle - réglementation - surveillance." Cependant, ce n'est qu'`n changeant nos valeurs et en redéfinissant nos besoins, que nous serons en mesure de développer des modes de vie viables et en harmonie avec notre environnement. Je suds d'avis que les modifications viables vent le résultat de changements personnels et non de réglementation extérieure.

Le concept d'un système alimentaire nutritif, satisfaisant et viable, bien que problématique pour la plupart des individus et des gouvernements dans notre société actuelle, serait, à .... .:, le choix évident de ceux qui ont adopté des valeurs plus holistiques.

REFERENCES

1. Toffler, A. (1980). La troisième vague. Wm. Morrow, New York.

2. Hill, S.B. (1981). Food from Land. Ecology. No. 5192, p. 95-110.

Agriculture Canada, Ottawa, Canada.

REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier la Macdonald Stewart Foundation de Montréal pour son aide, ainsi que le personnel de d'Ecological Agriculture Projets pour sa contribution à la préparation de ce manuscrit.

Ce mémoire a été présenté à la conférence internationale intitulée: "Towards a Global Approach of Food and Agriculture - Theoretical Bases and Economic Realities (Pour une étude globale de l'alimentation et de ['agriculture -bases théoriques et réalités économiques), tenue à Paris les 25-26 novembre 1981 et organisée par Nature et Progrès et la Fédération internationale des mouvements d'agriculture biologique (IFOAM). Le mémoire doit aussi être publié dans Nature et Progrès.

Nutrition and Health, 1982, Vol. 1, p. 108-117.

C 1982 A B Academic Publishers. Imprimé en Grande-Bretagne.

Copyright © 1982