UTILISATION DES CITROUILLES DANS L'ALIMENTATION PORCINE

par Jean Duval, agr.
octobre 1995

La citrouille fait partie des aliments pour porcins qu'on dit succulents, en raison de leur plus haute teneur en eau lorsque comparés aux concentrés de céréales. Utilisée fraîche traditionnellement dans l'alimentation animale, la citrouille peut aussi être ensilée. Le tourteau obtenu après extraction de l'huile des graines peut aussi être utilisée mais s'avère moins intéressant. Voici un bref tour d'horizon de l'utilisation de la citrouille en alimentation porcine.

Citrouilles fraîches

La plupart des études sur l'alimentation des porcins avec de la citrouille ont été effectuée en ex-URSS ou dans les pays de l'Est. Savic (1945) avait indiqué que les porcs tolèrent jusqu'à 65% de leur ration en citrouilles sur une base matière sèche. Il observait qu'avec une haute teneur de la diète en citrouille (65 vs 20%), le gain quotidien était inférieur mais le poids final de la carcasse était supérieur.

Krutyporoh et al. (1966) avaient observé que les porcs cessaient de consommer une ration qui contenait plus de 35% de la valeur nutritive en citrouilles (base protéines?). Un apport de 10 kg de citrouilles par jour par animal permettait de réduire de 40% le coût en concentrés. La digestibilité des lipides et de la cellulose était supérieure avec de la citrouille dans l'alimentation.

Plus récemment, Salimbaev et al. (1985) ont constaté pour des porcs à l'engraissement qu'un gain quotidien de 600g pouvait être obtenu lorsque les citrouilles comblaient 15% de la ration en protéines. Le gain était inférieur si la citrouille représentait 10 ou 20% de la ration en protéines.

Une des raisons importantes pour inclure la citrouille dans l'alimentation des porcins est son haut contenu en carotène. Betskov et Kapko (1972) recommandent d'inclure la citrouille à raison de 2 kg par jour par porc pour augmenter le gain journalier grâce à l'apport de carotène. Une variété spécialement développé pour son haut contenu en carotène, appelé «Vitamin», existe d'ailleurs en ex-URSS.

Le tableau 1 donne la composition typique des citrouilles à maturité. Une étude hongroise (Baintner et Illés, 1959) a démontré la très grande variation de la composition d'une variété de citrouille à l'autre, ce qui a permis de déterminer les variétés les plus nourrissantes dans ce pays. Un travail semblable devrait sans doute être fait avec les variétés nord-américaines disponibles actuellement.

Tableau 1 - Composition de la citrouille (base matière sèche)

Matière sèche	10%
Protéines	1,4%
Lipides	0,4%
Carotène	1,-15 mg/100g MS
Phosphore	0,04-0,43
Calcium	0,22-0,43
Magnésium	0,35

Sources: Salimbaev et al. (1985); Brune et Zaddach (1963).

Ensilage de citrouille

La citrouille peut être ensilée seule ou avec d'autres plantes comme le maïs. Son contenu en carotène une fois ensilé varie de 5,2 à 13,7 mg/100g (Brune et Zaddach, 1963).

Tourteau de graines de citrouilles

Le tourteau qui reste après l'extraction de l'huile des graines de citrouille peut être donné aux porcs mais en petites quantités. Quand le tourteau d'huile de soya était remplacé par des quantités croissantes (4, 8 ou 12%) de tourteau d'huile de citrouille, des chercheurs autrichiens (Wetscherek et al., 1991) ont observé que la digestibilité des protéines et de l'extrait non azoté diminuait tandis que la proportion de gras dorsal (backfat) augmentait. Zucker et al. (1957) avaient également conclu de leurs recherches que le tourteau d'huile de citrouille était moins favorable aux porcins que le tourteau d'huile de soya, ce dernier exigeant moins de concentrés par unité de gain que le premier.

Autres cucurbitacées

Peu d'information existe sur la valeur alimentaire d'autres cucurbitacées pour les porcins. Une recherche brésilienne (Alvarenga et al., 1988) indique qu'un type de courge s'est avéré moins intéressant que d'autres aliments comme la patate sucrée, la cassave ou l'igname dans l'alimentation porcine. La courge avait en effet moins de matière sèche et de protéines que ces autres aliments bien que supérieure en fibres. La digestibilité de l'énergie et des protéines était également inférieure pour la courge donnée à raison de 50% de la diète en comparaison des autres aliments.

Bibliographie

Alvarenga, J.C., J.L. Donzele et D.C. Lopes. 1988. [Balance of energy and protein in alternative feeds for pigs]. Informe Agropecuário, 13(156):75-76.

Baintner, K. et A. Illés. 1959. [Nutritive value and mineral contents of different varieties of pumpkin fodder]. Bull. Fac. Agric. Sci. Gödöllö, 1959:255-262.

Betskov, I. et P. Kapko. 1972. [Grass meal and fodder pumpkins in feeds for pigs]. Svinovodstvo, 1972(8):12-13.

Brune, H. et M. Zaddach. 1963. [Silages of pumpkin and pumpkin mixtures]. Zeitschrift Tierphysiol. Tierernährung Futtermittelk, 18:321-340.

Krutyporoh, F.I., N.E. Mirosnicenko et G.Z. Kononenko. 1966. [Pumpkin, a valuable feed]. Svinovodstvo, 1966(12):21-22.

Salimbaev, S., B. Belenko et M. Olimov. 1985. [Finishing pigs on fodder pumpkin]. Svinovodstvo, 1985(4):20-21.

Savic, A. 1945. [Pumpkin in the ration of fattening pigs]. Sovhoz. Proizvodstvo, 1945(8-9):31-33.

Wetscherek-Seipelt, G., W. Wetscherk et W. Zollitsch. 1991. [Use of pumpkin seed oilmeal for finishing pigs]. Bodenkultur, 42(3):277-289.

Zucker, H., V.W. Hays, V.C. Speer et D.V. Catron. 1958. Evaluation of pumpkin seed meal as a source of protein for swine using a depletion-repletion technique. Journal of Nutrition, 65:327-334.

Info Request | Services | Become EAP Member | Site Map

Give us your comments about the EAP site

Ecological Agriculture Projects, McGill University (Macdonald Campus)
Ste-Anne-de-Bellevue, QC, H9X 3V9 Canada
Telephone: (514)-398-7771
Fax: (514)-398-7621

Email: info@eap.mcgill.ca

To report problems or otherwise comment on the structure of this site, send mail to the Webmaster