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Entretien d'un brise-vent nalurel

Vous avez planté des arbres ou des arbustes afin de protéger votre environnement des méfaits causés par le vent. Pour remplir efficacement son rôle, c e jeune brise-vent devra être entretenu. Cet article décrit les~-principaux travaux d'entretien d'un brise vent naturel dans les dix années suivant sa plantation.

1- Contrôle de la concurrence herbacée

L'inventaire de près de 3 000 brise-vents dans l'Ouest américain a montré que le contrôle de la compétition herbacée est le facteur le plus relié à l'état général d'un brise-vent'. Le film plastique noir utilisé (c.f. l'article sur l'implantation pratique des brise-vent naturels) élimine la compétition herbacée sur environ 30 cm de chaque côté des plants. Vous devez cependant contrôler les herbes qui s'établissent en bordure du plastique et qui concurrencent les plants pour l'eau, les éléments nutritifs et la lumière. La répression des mauvaises herbes doit s'effectuer jusqu'à ce que l'ombrage des arbres ou arbustes empêche leur développement, soit de 5 à 10 ans après la plantation.

Le sarclage mécanique vise à arracher ou à couper les racines pour provoquer l'assèchement des mauvaises herbes. L'opération doit être exécutée 2 à 3 fois durant la saison de croissance, par temps chaud et sur sol sec avant que les herbes ne dépassent les plants en hauteur.

Le fauchage des herbacées est moins efficace que le sarclage car il n'élimine pas la compétition pour l'eau et les éléments nutritifs. Cette opération se pratique là où l'espace ne permet pas le sarclage mécanique. Elle devra être effectuée fréquemment durant la saison pour empêcher les mauvaises herbes de reconstituer-leurs réserves. La fauche répétée ne permet toutefois pas la répression des mauvaises herbes formant un tapis 2.

L'emploi judicieux d'herbicides recommandés 3 permet le contrôle de la compétition herbacée. II faut vérifier la sensibilité à l'herbicide employé des arbres et arbustes composant le brise-vent et les protéger au besoin. La plupart des pesticides étant des substances toxiques, l'utilisateur doit prendre les précautions pour sa protection ainsi que celle de son environnement 3

2- Protection contre les animaux.

Les rongeurs, tel le campagnol des champs(mulot), grugent l'écorce à la base des arbres particulièrement celle des arbres feuillus. Pour réduire ces dommages parfois très importants, on utilise des barrières mécaniques comme les manchons forestiers et les grillages plastiques ou métalliques qui empêchent les rongeurs d'accéder à l'écorce. On peut aussi peinturer, en automne à chaque année, la base des troncs(sur 60 cm) avec un répulsif chimique, mélange à base de THIRAM 12 %4, qui repousse les rongeurs. Cette méthode plus économique et moins encombrante que les barrières, est cependant moins efficace en situation épidémique. Le fauchage des herbes en bordure du plastique à la fin de l'été prive les rongeurs d'un abri et constitue un moyen préventif.

On doit également protéger les brise-vent du broutage par les animaux. On peut installer une clôture ou une broche électrique. On peut également insérer des arbustes épineux dans le brise-vent afin de décourager les intrus. Dans une région de la Virginie où le chevreuil abonde, la suspension de petite savons domestiques, à 1,3 m du sol et à tous les 4,5 m d'intervalle, a permis de réduire presque complètement les dommages causés par ce cervidé 5

3- Insectes et maladies

Des arbres bien entretenus, adaptés au climat et au sol, résistent mieux aux problèmes causés par les insectes et les maladies. Malgré ces précautions, des insectes ou des maladies peuvent se manifester dans votre brise-vent L'inspection phyto- sanitaire peut s'effectuer en même temps que le désherbage. Si vous remarquez des anomalies, tels des feuilles enroulées, perforées ou anormalement colorées, des dommages aux branches ou au tronc, ou la présence en grand nombre d'insectes, consultez rapidement un conseiller forestier de votre région pour savoir quand et comment intervenir

4- Protection des plants et regarnissage .

À certains endroits, les vents excessifs peuvent compromettre la reprise des jeunes plants forestiers. Encore sous le choc de la transplantation, ils vent plus sensibles à l'assèchement. Pour protéger les jeunes arbres, on peut installer un brise-vent artificiel. La clôture à neige en bois ou en plastique assure une protection efficace en réduisant la vitesse du vent et en accumulant de la neige sur les plants, limitant ainsi leur dessication hivernale.

Une deuxième rangée d'arbres ou d'arbustes à croissance rapide et adaptés aux conditions de vent, telles certaines espèces de peupliers, de saules ou d'aulnes, peut jouer sensiblement le même rôle qu'un écran artificiel. Celle-ci est installée face aux vents dominants, à 2 m de la rangée constituée des arbres d'avenir. Lorsque ceux-ci auront atteint une hauteur de 2 à 3 m, les arbres à croissance rapide devront être coupés s'ils nuisent au développement des premiers.

Il faut remplacer rapidement les arbres morts ou malades. À la fin de l'été, on évalue le nombre de plants manquants et on loge une demande en conséquence au ministère de l'Energie et des Ressources de sa région. On peut-également utiliser le surplus d'arbres non requis lors de la plantation initiale, ces arbres ayant été plantés à tous les 30 cm dans~un jardin.

5- Irrigation et fertilisation

Les besoins en eau et en éléments nutritifs varient selon les espèces forestières. L'eau constitue un facteur essentiel à la bonne croissance des arbres. Dans le cas de sécheresse prolongée, il est justifié de bien humecter le sol pour faciliter leur reprise. On considère généralement que les sols agricoles sont suffisamment fertile' pour permettre un bon développement des arbres. Dans le doute, la consultation de' analyses de sol (N. P. K, Mg, pH et teneur' en m.o.) est à conseiller. Une fertilisation similaire à celle recommandée pour le' arbres fruitiers peut être appliquée.

6- Taille

La taille des arbres vise essentiellement, à empêcher les branches des arbres des nuire à la bonne régie des champs et à donner au brise-vent la densité voulue. Cette opération s'effectue généralement durant la période de dormance des arbres à l'aide d'une faucheuse verticale installée sur un bras hydraulique. Les bouleaux et les érables doivent cependant être taillés durant les périodes où ils ne coulent pas, soit à la fin avril-début mai ou en septembre. Les jeunes branches de faible diamètre (2 à 3 cm) vent plus facilement taillables. C'est pourquoi il est préférable d'intervenir tôt dans la vie de l'arbre. La coupure doit être nette afin d'éviter l'arrachement.

7 - Cernage des racines

Les brise-vent naturels occasionnent des pertes de rendement au niveau des cultures qu'ils protègent, sur environ une fois leur hauteur. II est possible de réduire ces pertes en sectionnant les racines des arbres. Le passage d'une sous-soleuse dotée d'une lame verticale de 60 cm à une distance de 3 à 5 m du brise-vent devrait être pratiqué à chaque année, au printemps. Cette opération est recommandée lorsque des baisses de rendement vent observées dans les cultures adjacentes.

Conclusion

Les brise-vent naturels peuvent être utiles en agriculture. Mais pour remplir efficacement leur rôle, ils doivent être entretenus, particulièrement durant les premières années suivant leur établissement. Le contrôle des mauvaises herbes, opération clé de l'entretien, doit être effectué durant les 5 à 10 années suivant la plantation. On doit aussi protéger les arbres et les arbustes des rongeurs, insectes et maladies. On peut irriguer et fertiliser au besoin. La taille des branches et le cernage des racines vent pratiqués annuellement dès que les arbres affectent les rendements ou la régie des cultures.

Bibliographie

(1) Schaefer, P.R.; Dronen, S.; Erickson, D., 1987. Windbreaks: A Plains legacy in decline. Journal of Soil and Water conservation, no: 237-238.

. (2) Conseil des productions végétales du Québec, 1980. Mauvaises herbes: Renseignements généraux sur la répression. MAPAQ. Agdex 640, 35 p.

(3) Conseil des productions végétales du Québec, 1987. Mauvaises herbes: Répression. MAPAQ. Agdex 640, 130 p.

(4) Conseil des productions végétales du Québec, 1984. Pommier: Protection. MAPAQ. Agdex 211/605. 78 p.

(5)Byers R.E.: Scamon P.F., 1987. Keep deer away with soap Fruit Grower. Octobre 1987: p-8.

Gilles Sheedy ingénieur forestier,Service de la recherche, ministère de l'Energie et des Ressources du Québec. `

André Vézina, ingénieur forestier, Institut de technologie agro-alimentaire de La Pocatière

Membres de la section brise-vent de la commission de génie rural du Conseil des productions végétales du Québec (CPVQ).

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