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Le riz sauvage au Québec

Le riz sauvage est une plante aquatique annuelle que l'on retrouve à l'état naturel dans certains lacs et rivières peu profonds de l'Amérique du Nord.

Les principales rizières naturelles se retrouvent dans la région ouest du lac Supérieur, jusqu'au sud du Manitoba, et également dans les états du Wisconsin et du Minnesota. L'existence de certaines rizières remonte à 2500 ans environ et des vestiges nous révèlent qu'elles furent utilisées il y a un plus de 1000 ans.

Les Autochtones, plus particulièrement les Ojibways du centre du Canada, récoltaient cette céréale bien avant l'arrivée d'autres civilisations au pays.

Dans certaines régions, la survie des groupes autochtones dépendait directement de la production annuel le des rizières . De brusques variations de température affectaient parfois les récoltes, causant ainsi de graves famines.

Riche en matières nutritives, le riz sauvage est devenu, pour les fines bouches, un mets de choix. L'Homme, cependant, n'est pas le seul à bénéficier de cet aliment. Cette céréale est aussi appréciée des canards barbotteurs, de l'oie et de la bernache canadienne, qui en consomment les grains. Le rat musqué, pour sa part, en recherche les racines ainsi que le cur et l'original se régale des tiges principales de la plante émergée.

Un milieu aquatique inerte qui prend vie.

La plupart des milieux aquatiques où prolifère cette plante vent totalement démunis, ou presque, de vie piscicole. Dans les plans d'eau peu profonds où croit le riz sauvage, I'ensoleillement estival réchauffe l'eau, empêchant ainsi une concentration suffisante d'oxygène nécessaire aux poissons.

Les marais et les lacs `«eutrophes» constituent donc des lieux de prédilection pour la croissance de cette céréale. À chaque automne, I'activité est intense dans les rizières, car c'est à ce moment que la sauvagine vient y puiser les forces nécessaires pour sa migration; le rat musqué y construit son abri hivernal et les «fermiers des lacs» procèdent à la récolte des grains avant sa mise en marché.

Le récolté.

La méthode traditionnelle de récolte, utilisée encore de nos jours par de nombreux Autochtones, consiste à recueillir les grains dans un canot ouvert. L' avironneur propulse son embarcation au travers des longues tiges de riz s'étendant au-dessus des eaux et son second frappe les tiges avec deux bâtons pour faire tomber les grains. L'équipe peut amasser environ 45 kilos (100 livres) de riz par jour.

Une autre méthode, cite moderne, requiert l'utilisation d'un hydroglisseur muni d'un panier métallique à ['avant. Une seule personne opère l'engin qui récolte en moyenne 450 kilos (1000 livres) par jour. Ce type de récolte, destinée à des fins commerciales, diminue le temps d'exécution du travail et évite les pertes causées par des intempéries soudaines.

Par diverges étapes, les Autochtones transformaient le produit brut en une céréale comestible. Après la récolte, les grains étaient séchés au soleil, dans un large contenant de cuir que l'on agitait dans un mouvement de va-et-vient. On achevait le séchage des grains en les déposant dans un autre récipient suspendu au-dessus d'un feu. Les grains secs étaient par la suite étalés sur une peau etpiétinés jusqu'à ce que l'enveloppe du grain se détache. Cette étape était appelée «la dense du riz sauvage». A l'ai~de d'un contenant de cuir, les grains étaient ensuite projetés dans les airs et le vent séparait ainsi le riz de son enveloppe. Le produit fini était entreposé dans de~s contenants de terre cuite.

À présent, il existe des usines de transformation qui refont les étapes d'autrefois. L'utilisation d'un outillage spécialisé permet la mise en marché d'un. riz sélectionné et de première qualité.

Le riz sauvage du Québec

Ces dernières années, les nations algonquines de l'Abitibi-Témiscamingue ont manifesté un vif intérêt pour le développement de leurs ressources naturelles. En harmonie avec ces attentes, le bureau régional du ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien (MAINC) a commandé des recherches sur des sites potentiel de culture du riz sauvage au Québec.

Dans le cadre d'une entente signée en 1984, les recherches ont été menées par le docteur Peter Lee, de l'Université Lakehead, en Ontario; elles avaient pour but d'évaluer le potentiel de développe ment des lacs et des rivières de l'Abitibi et du Lac Saint-Jean .

Suite à cet inventaire, des lacs ont été ensemencés à titre expérimental et les résultats furent jugés intéressants. Un plan d'eau a même montré un potentiel de production peu commun. II fut retenu comme site expérimental et pourra servir de banque de semences au Québec.

Les droits d'utilisation pour ce lac ont été négociés auprès des différents ministères ayant un pouvoir législatif dans la protection des plans d'eau québécois. La «mise en réserve» du territoire permettra au MAINC et aux Autochtones d'effectuer les travaux de recherche et de développement nécessaires.

Depuis 1985, les inventaires de «potentialité» des rizières se vent succèdes au Québec. L'Université de Lakehead assurait à l'été 1987 la formation professionnelle d'Autochtones sur le sujet. Par la suite, les étudiants autochtones, assistés d'un agent du programme des ressources naturelles du Ministère, ont participé à différents travaux de recherche. Grâce à .cette formation, les Autochtones auront la possibilité de superviser les étapes subséquentes du projet. Leur intérêt ne s'arrête pas là. En effet, plusieurs ont demandé au Ministère d'étudier la possibilité d'un second. stage de formation avec des producteurs autochtones d'autres provinces.

Les objectifs à court terme du programme de développement économique, qui est géré, dans la région du Québec, par la Section des ressources naturelles du Ministère, visent en premier lieu à développer des sites au potentiel reconnu et inexploité. Cet objectif atteint, I'aménagement de ces sites constituera la seconde étape d'un projet de développement économique qui peut s'avérer rentable pour les communautés autochtones concernées. La contribution de différents programmes des ministères provinciaux et fédéraux sera un atout majeur pour le succès de cette entreprise. La réalisation de projets de commercialisation d'une ressource locale de même que le développement de projets communautaires ne peuvent que favoriser l'autosuffisance économique des Autochtones.

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