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Le chanvre

Cannabis sativa

Avant la Seconde Guerre mondiale, le chanvre puait un rôle économique et social important. De pair avec le coton, le jute et les autres plantes textiles, on s'en servait largement pour fabriquer divers produits (cordes, ficelles, fis grossiers, tissus, papier, matériaux de construction, plastiques et résines cellulosiques, et, à partir de ses graines, huile et aliments cependant, en raison de son appartenance au genre saliva, vers 1935, certains pays développés ont rendu illégale la production de cette plante du genre cannabis. Or, l'intérêt accru que l'on accorde à la diversification des cultures et à l'adaptation de la production aux besoins du marché, a crée de nouvelles possibilités pour la chanvre. Plusieurs pays européens ont adopté des lois pour en permettre la production commerciale avec l'autorisation des pouvoirs publics. Au Canada, la production de Cannabis sativa est. réservée aux titulaires de permis délivrés par le ministre de la Santé. Le présent numéro du Bulletin bimensuel traitera des aspects agronomique et économique de la production du chanvre.

Historique

En 1992, la production mondiale des plantes à fibres se chiffrait à 10,2 millions de tonnes; le chanvre représentait un peu plus d'un centième de cette production. La production du chanvre a commencé en Asie centrale il y a 8 500 ans. Du XVIe au XVIIIe siècle, le chanvre et le lin étaient les principales plantes textiles en Russie, en Europe et en Amérique du Nord, mais vers la fin du XIXe et le début du XXe siècle, la hausse des coûts de la main-d'oeuvre a fait que l'on a délaissé le chanvre pour la production du coton, du jute et d'autres plantes textiles tropicales dont les coûts de la main-d'oeuvre étaient moins élevés. De plus, des percées techniques, telles que l'invention de l'égreneuse de coton, ont aussi favorisé la production d'autres cultures La production du chanvre a continué de reculer en raison des fibres synthétiques et du fait que cette culture était illégale dans plusieurs pays. En 1937, les États-Unis ont assujetti les producteurs de chanvre à une lourde taxe en vertu de la Marijuana Tax Act (Loi régissant la taxe sur la marijuana), et en 1938, le Canada a aboli la production du chanvre en vertu de la Loi sur l'opium et les drogues narcotiques. Les gouvernements canadien et américain ont toutefois permis la culture du chanvre pendant la Seconde Guerre mondiale pour la production de matériel dans le cadre de l'effort de guerre.

La production mondiale de fibres de chanvre a culminé en 1940 (environ 832 000 tonnes). À la fin de la guerre, on a imposé de nouveau les restrictions. Au début des années 60, les tribunaux américains ont jugé q'il était anticonstitutionnel d'imposer une taxe sur la production; on a donc supprimé la taxe mais les cultivateurs de chanvre devaient toujours obtenir un permis. En 1961, le Canada a permis la culture du cannabis pour des fins de recherche uniquement et a donne au ministre de la Santé le pouvoir discrétionnaire d'accorder de telles autorisations. En 1992, la production mondiale de chanvre totalisait 124 000 tonnes, dont la majeure partie provenait d'Inde, de Chine, de Russie, de Corée et de Roumanie. En 1994, en vertu de la Loi sur les stupéfiants, le gouvernement canadien a délivre un permis de production 3 une société canadienne, Hempline Inc., lui permettant de cultiver du chanvre au Canada à condition de se soumettre à des contrôle administratifs rigoureux.

Le chanvre - espèce distincte du chanvre indien

Bien que le chanvre et le chanvre indien appartiennent au même genre (cannabis), ils possèdent des qualités différentes. Le chanvre à fibres est habituellement destine aux applications textiles, tandis que le chanvre in (marijuana) se distingue par son inflorescence donc on extrait une drogue, le tétrahydrocannabinol (T.H.C.). Selon certaines études, une teneur en T.H.C. de 0,3 p. 100 constitue le seul entre les variétés stupéfiantes et non stupéfiantes de cannabis, bien que la teneur en T.H.C. des vanités toxiques se sont habituellement en moyenne entre trots et cinq pour cent, soit une teneur de 10 à 15 fois plu élevée que le seuil établi.

Les chercheurs français ont crée de nouvelles variétés de chanvre à faible teneur en T.H.C., mai plusieurs cultivars traditionnels cultivés autrefois E Canada et aux É.-U. contiennent en fait très peu de ce stupéfiant. La reprise de la demande sur le marche mondial pour des produits fabriqués à partir de filasse (fibre), de chènevottes et de chènevis de chanvre permis de relancer la production du chanvre dans pays européens, et d'autres pays s'y intéressent

Le projet de loi C-7, intitule Loi réglementant certaines drogues et autres substances , a été soumis à la Chambre des communes le 2 février dernier par les ministres de ta Santé et de la Justice afin de rendre la législation canadienne conforme aux accords internationaux que le Canada a signés. A l'heure actuelle, un comité parlementaire étudie le projet de loi pour éventuellement y apporter des modifications. Si le projet devient loi, cette dernière serait substituée à la Loi sur les stupéfiants et aux parties III et IV de la Loi sur les aliments et drogues. La production du chanvre serait toutefois toujours réservée aux titulaires de permis délivrés par le ministre de la Santé.

Caractéristiques agronomiques

Espèce herbacée annuelle, le chanvre peut atteindre neuf mètres de hauteur, mais les plantes cultivées ont en moyenne de deux à quatre mètres de haut. En quatre mois, on peut obtenir des rendements allant de sept à quinze tonnes par hectare (t/ha) de tiges sèches. Le chanvre est une plante dioïque (possédant des pieds mâles et des pieds femelles séparés), mais il existe des cultivars monoïques. En Europe, les sélectionneurs de végétaux contemporains ont créé quelques douzaines de variétés de chanvre monoïques. Les plantes monoïques, qui permettent de résoudre le problème du décalage de floraison entre les pieds mâles et femelles, ont une tige de hauteur et de taille semblable, donnant une qualité constante et de meilleurs rendements. Plante de jours courts, le chanvre a surtout été cultivé dans la zone tempérée nordique et la moisson a lieu habituellement en début d'automne.

Tige de chanvre

La tige arrondi est récoltée pour les fibres et les chènevottes qu'elle renferme. Le coeur de la tige est vice sauf aux emplacements où les feuilles y vent attachées; chez les variâtes donnant des fibres de qualité supérieure, I'espace vice occupe au moins la moitié du diamètre de la tige. On trouve ensuite la couche intérieure, ou moelle, qui est entourée de cellules ligneuses courses et épaisses qui servent de support à la plante en croissance. La noyau adhérent qui libéré par le rouissage est alors appelé chenevottes. Les cellules ligneuses sont recouvertes par le cambium, tissu souple générant des nouvelles cellules, qui constitueront soit les chenevoltes (tissu lignifie) vers l'intérieur de la tige, soit le fibre et écorce vers l'extérieur. Les fibres libériennes se détachent des chènevottes lors du rouissage et de l'écangage. Le liber parenchymateux , qui recouvre le cambium, est compose de courses cellules aux parois minces contenant de chlorophylle (d'où leur couleur verse), et de cellules allongées à membranes épaisses qui forment les fibres libériennes. Cette couche contient de 15 à 35 faisceaux de fibres. Le liber parenchymateux se prolonge en écorce et recouvre les fibres libériennes primaires. Les parois extérieures de la tige sont recouvertes par un épiderme fin.

On peut classer les fibres en trots catégories: les fibres libériennes primaires, de forme allongée et contenant peu de lignine, les fibres libériennes secondaires, lignifiées et de longueur courtes moyenne, et les courses fibres du sclérenchyme, qui sont très lignifiées. La longueur des fibres ainsi que leur teneur en cellulose et en lignine constituent d'importants facteurs qui déterminent la qualité de matières premières utilisées par les industries de cordages, de textiles, de papier et de panneaux de fibres.

Sensibilité au froid.

Un climat humide, dont les températures s'échelonnent de 14° C à 27° C, convient parfaitement au chanvre, bien qu'il puisse s'accommoder d'écarts de température plus importants. Ses besoins en eau sont considérables pendant la période de croissance, notamment pendant les six premières semaines. Une fois que le système racinaire est bien établi, le chanvre résiste bien à la sécheresse, bien que celle ci entraînera une maturité précoce et une diminution de la taille et des rendements. Selon la région et le taux de pluviosité, le semis a lieu habituellement des que les terres sont suffisamment réchauffées (10 °C), soit entre le début mars et la fin dans la zone nordique. Le jeunes plants peuvent tolérer une gelée de courte durée (de -80C a -100C)tandis que les plants plus matures peuvent résister aux températures de -50C ou de -60C. En raison de la sensibilité du chanvre a la photopériode, on obtient de meilleurs rendements en semant tôt.

Semis

On sème les graines de préférence à une profondeur de deux à quatre centimètres. Si on se sert d' un semoir à distributeurs rapprochés, les rangs sont espacés de six à quinze centimètres. La quantité de la biomasse (loge) et des fibres libériennes plus rémunératrices qui en font partie augmente de pair avec la densité des plants; il est donc souhaitable de semer les graines de façon rapprochée. On recommande donc de semer de 40 à 150 kilogrammes de semences par hectare (kg/ha), ce qui donnera une densité de 200 à 750 plants par mètre carré peu après que les tigelles auront percé le sol. Pour la production de semences, la densité des graines peut varier de 1 à 24 kg/ha (de 5 à 120 plants par metre carré). A moins que les plants ne soient lès espaces (de 10 à 30 plants par mètre carre), le chanvre etouffera les adventices et l'agriculteur n'aura pas besoin d'avoir recours aux produits herbicides. Le chanvre constitue une excellente plante étouffante dans des terres fertiles. Si sa croissance est pauvre en raison de l'insuffisance du sol, d'une sécheresse ou d'une aube raison quelconque, le chanvre n'empêchera pas les mauvaises herbes de s'introduire; un champ de plants a forte densité, par contre, laissera une terre très propre à la récolte.

Besoins nets en éléments nutritifs peu élevés

Des terres fertiles, au pH neutre ou légèrement alcalin, dont le sol limon argileux ou limon siliceux présente un bon drainage naturel et dont le soul-sol est humide, conviennent le mieux au chanvre. Bien que le chanvre aient des besoins en éléments nutritifs importants, des recherches menées pendant les années 30 dans des femmes expérimentales canadiennes ont montré que le chanvre absorbe moins d'éléments nutritifs que le blé ou le mais si l'on considère que jusqu'à 70 p. 100 des éléments absorbés par les plants reviennent au sol, notamment lors de la tombée des feuilles et du processus de rouissage. Le nettoyage ou l'effeuillage mécanique dans le champ permet de maximiser la réabsorption au sol des éléments nutritifs dans les feuilles et les fleurs. Par contre, que les éléments ne soient ainsi réabsorbés, le chanvre retire une quantité d'éléments nutritifs par hectare plus importante que les céréales, soit de deux à trots fois plus d'azote, de trots à six fois plus de phosphore et de 10 à 22 fois plus de potassium, en raison de la production accélérée de biomasse. Ainsi, pour obtenir les meilleurs rendements possibles, il faut apporter au moins deux fois plus d'éléments fertilisants sous forme absorbable que d'éléments nutritifs qui seront enlevés au sol après la tombée des feuilles et la récolte. La fumure minérale varie selon le type de sol, la place du chanvre dans la rotation et les applications industrielles. On recommande une rotation de trots ans, ou de préférence quatre ans, (céréale, trèfle comme engrais vert, maïs, chanvre et de nouveau céréale) pour conserver la fertilité du sol.

Récolte

Pour obtenir des fibres de qualité supérieure, il faut récolter le chanvre des la floraison. Les producteurs de fibres et de semences, par contre, récolteront le chanvre de quatre à six semaines après la floraison; les fibres seront de moindre qualité (plus cures et grossières) en raison de la lignification. II reste maintenant aux sélectionneurs à créer des cultivars qui ont une maturité tardive ou qui ne fleurissent pas pour que les producteurs puissent obtenir des rendements de tige plus élevés.

Après une période d'inactivité de 60 ans, le secteur de chanvre de l'Amérique du Nord devra faire preuve d'innovation quant à l'équipement de récolte. On peut envisager l'utilisation d'appareils servant à la récolte des autres plantes à fibres, telles que le kenaf, à condition de les modifier légèrement. Selon l'utilisation que l'on fera de la tige, on peut faire usage d'une moissonneuse à barre de coupe, d'une moissonneuse-batteuse ou d'une presse à belles cylindriques. On pourrait utiliser ces appareils si le secteur de pâte à papier et de panneaux de fibres demandait de la tige bâchée.

Les secteurs de textiles et de cordages exigent des fibres intactes, ce qui exclut l'utilisation de moissonneuses-batteuses et de presses à belles. II faut donc recourir au processus de rouissage pour ne pas abîmer les longues fibres libériennes

Rouissage

Il s'agit du processus de décomposition grâce auquel la pectine qui lie les fibres à la partie non fibreuse de la tige est éliminée par l'action des bactéries et des moisissures. Une fois que l'agent liant est décomposé, il est facile de séparer les fibres de la tige. Plusieurs procédés de rouissage peuvent être employés.

Rouissage à terre: Il s'agit d'une méthode traditionnelle qui repose sur l'effet de la pluie et de la rosée. Les tiges de chanvre coupées sont étalées en couche égale sur le sol pour permettre à la pectine de se décomposer. La marge entre le rouissage et la putréfaction est étroite. Lorsqu'il est impossible de ramasser les pailles en raison du temps pluvieux, elles deviennent routes à l'excès et ont peu de valeur. Sans l'équipement approprié, le rouissage à terre demande une importante main-d~oeuvre il peut se faire en une ou deux semaines lorsque le temps est chaud et humide, mais, habituellement, l'opération -exige de quatre à cinq semaines. Le processus de rouissage est suivi d'une période de séchage, puis les ballots sont entreposes en attendant les étapes ultérieures de transformation. Les fibres obtenues par rouissage à terre sont brun pâle et plutôt grossières. On les utilisent surtout pour fabriquer de la ficelle, des cordages et du papier fin.

Rouissage â l'eau: Les bottes de chanvre sont submergées dans de l'eau claire à faible teneur en calcium et en chlorure, ce qui favorise l'opération bactérienne de décomposition de la pectine. Le processus prend en moyenne de sept à dix jours. Après délai, on procède au rinçage, au nettoyage, au séchage par exposition au soleil et à l'entreposage des pailles routes dont on extraira ensuite les fibres. Bien que le rouissage à l'eau coûté plus cher que le rouissage à terre, les fibres qu'il permet d'obtenir sont de meilleure qualité. Elles peuvent être peignées une ou plusieurs fois, épurées, teintes, filées et tissées selon ce que l'on veut en faire, soit des câbles, de la corde, de la ficelle, du fil, des étoffes, des vêtement, du linge de maison ou autre.

Rouissage à l'eau tiède :il s'agit d'une opération similaire au rouissage à l'eau. La différence réside dans le fait que 'on fait tremper le chanvre pendant 24 heures, après quoi on ajoute de l'eau, que l'on amène et maintient à une température élevée pendant deux ou trots jours. Les fibres ainsi produites sont très uniformes et propres.

Rouissage vert: Comme son nom l'indique, cette méthode consiste à transformer mécaniquement des tiges verses pour en retirer les fibres. Ces fibres de qualité supérieure peuvent être épurées et utilisées dans l'industrie des textiles, tandis que les tiges peuvent servir à la fabrication de papier et de panneaux de fibres.

Rouissage chimique: Les tiges liées en bottes vent déposées dans un réservoir de transformation ou des agents chimiques dissolvent la pectine. En maintenant la solution à une température constante, la transformation peut se faire en 48 heures, et le produit obtenu est de très bonne qualité.

Apres le rouissage, les fibres de chanvre n'adhèrent plus que lâchement aux tiges. Il faut alors procéder au décorticage, au teillage, au sérançage et au peignage afin de faire disparaître les résidus de tiges, les fibres brisées et toutes les autres matières étrangères. L'équipement de décortication mécanique peut être utilise de concert avec des turbines à teiller pour séparer les fibres de la partie non fibreuse de la tige. Les inventeurs et les fabricants collaborent afin de mettre au point des machines pouvant récolter et transformer le chanvre destiné aux industries du textile, du papier et des panneaux de fibres.

Chenevottes de chanvre En 1916, I'USDA prévoyait que la partie non fibreuse des tiges de chanvre servirait, dans l'avenir, à fabriquer du papier. L'extraction des fibres contenues dans les tiges de chanvre crée un autre sous-produit tres utile, les «chenevottes-. La teneur en lignine des chenevottes est inférieure à celle du bois, et ouvre plus grande la porte aux précédés de blanchiment sans chlore et à la production de pate à papier ecrue. Les chènevottes sont composées d'environ 45 p. 100 de cellulose, de 35 p. 100 d'hémicellulose et de 20 p.100 de lignine, et on peut en faire une grande variété de produits: de la rayonne, du carburant, de la cellophane, des additifs alimentaires, des matériaux de fabrication industrielle et des produits de papier. Avant 1883, de 75 à 90 p. 100 du papier produit à l'échelle mondiale était fabriqué à partir de fibres libériennes de chanvre. En 1989, 92 p. 100 des fibres vierges utilisées dans la fabrication du papier provenaient du bois, le reste tirant son origine des cultures annuelles et d'autre residus. La consommation mondiale de papier augmentant d'environ 4 p. 100 chaque année, les vertus du chanvre comme matière brute pouvant servir à fabriquer du papier suscitent de plus en plus d'intérêt étant donne que le chanvre permet d'obtenir plus de papier à l'hectare que des arbres de 20 ans. La fabrication industrielle constitue une autre importante utilisabon finale pour le chanvre. Les fibres et les chenevottes de chanvre vent des matériaux naturels qui conviennent parfaitement à la fabrication de matériaux de charpente, de contreplaqué, de panneaux de particules ou d'agglomérés employés en construction.

Graines et huile de chanvre

Les graines de chanvre vent d'une couleur qui varie du brun clair au gris foncé. Dans certains cas, elles présentent des marbrures. Leur pourcentage d'huile se situe entre 25 et 35 p. 100, tandis que leur teneur en protéin s'élève à 25 p. 100. Les graines de chanvre contiennent huit protéines essentielles et trots acides gras essentiels. On peut les broyer et les consommer sous forme de farine utilisée dans la préparation de soupes, de céréales, de gâteaux et d'autres aliments. À l'état nature!, les graines ont traditionnellement été utilisées dans l'alimentation des animaux domestiques. L'huile extraite des graines contient 55 p. 100 d'acide linoléique (celle provenant du lin en - contient 58 p.100) et 25 p. 100 d'acide linolénique. L'huile de chanvre figure au nombre des huiles contenant le moins de graisses saturées, soit 8 p. 100 de son volume total d'huile. Pour sa part, le canola en renferme 6 p. 100. L'huile extraite des graines peut être utilisée pour des peintures et vernis, comme aliment, combustible ou lubrifiant de précision, ainsi qu'entrer dans la fabrication de cosmétiques et de médicaments. On a déjà fait état de rendements de 400 à 940 kg de graines à l'hectare.

Une culture rentable?

Rendement Les profits à tirer de la vente des loges, des fibres, des chènevottes et des graines de chanvre dépendent de la quantité, de la qualité, de l'utilisation finale et de l'importance de la transformation à valeur ajoutée. Grâce à des recherches continues menées dans des pays de l'Europe de l'Est et de l'Asie, on a déjà observé les rendements suivants: 15 tonnes de tiges de chanvre sèches à l'hectare, de 2,6 tonnes de fibres à l'hectare et 0,94 tonne de graines à l'hectare.

Prix

C&S Specialty Builder's Supply Inc. d'Harrisburg (Oregon) payera antre 60 et 75 $ CAN la tonne de tiges effeuillées et hachées à la livraison. C'est l'équivalent du prix des copeaux de bois utilisés actuellement par les fabricants de panneaux de fibres. Certains industriels considèrent que le chanvre devrait se vendre plus cher étant donné que ses caractéristiques sont supérieures à celles du bois de brûlage. La récolte de tiges hachées représente l'activité économique la plus fondamentale, engendrant des recettes brutes de près de 750 S (hectare. Cependant, on ne pourra tirer de revenue des fibres jusqu'à temps qu'il y ait des installations permettant de les extraire. D'ici la mise en place de l'infrastructure nécessaire, la vente des tiges brutes demeure une option intéressante. Une infrastructure idéale permettrait de vendre séparément la fibre bn~te et les chenevottes, augmentant le rendement économique par hectare.

Recherche et le développement continuent à l'échelle mondiale pour concevoir des teilleuses transportables qui seraient utilisées par les industries de pate R papier et de panneaux de fibres. On estime que ce processus à valeur ajoutée permettrait de réduire les coûts de transport, puisqu'il serait alors possible d'expédier, pour un même volume, une quantité de 10 à 20 fois plus importante qu'à l'heure actuelle. Si les utilisateurs se trouvaient plus près de la source de production, les coûts de transport baisseraient, et le bénéfice net des producteurs augmenterait. Canada Cordage, de Kitchener (Ontario), est le seul fabricant de cordage en Amérique du Nord à utiliser des fibres végétales. Au prix de 800 $ la tonne de fibres libériennes, le chanvre peut faire concurrence au jute, dont on se sert pour fabriquer des ficelles, des cordes et des gaines de conducteurs électriques.

Les prix indiqués dans le tableau correspondent à des valeur brutes; il faut y ajouter les coûts de production et de transport pour obtenir les prix au producteur. Si la production industrielle et commerciale du chanvre est autorisée, les prix s'établiront en fonction de l'offre et de la demande. Les coûts de production devraient aussi baisser; par exemple, si les semences certifiées étaient importées d'Ukraine, elles coûteraient au moins 2 700 $ la tonne à la livraison. Si elles étaient produites au Canada, les prix baisseraient considérablement

Bien que les diverses variétés étrangères de chanvre donnent de bons résultats dans les pays producteurs respectifs, il reste à déterminer si l'on obtiendrait les mêmes résultats au Canada. Étant donné que la production de chanvre a été interdite dans notre pays, peu de matériel génétique a été conserve dans les barques de gènes. L'interruption prolongée des programmes de sélection en Amérique du Nord et le déclin d'intéret pour la conservation des cultivar ont entraîné un appauvrissement des réserves de matériel génétique. Malgré tout, il existe un énorme réservoir d'espèces naturelles, qui pourrait se révéler très précieux à l'avenir.

Perspectives d'avenir

Bien que par le passe le chanvre ait été moins rentable que les autres plantes à fibres, on recommence à l'utiliser à des fins industrielles un peu partout dans le monde. A une époque où l'agriculture durable et la diversification des cultures prennent une importance croissante, le chanvre présente des caractéristiques intéressantes. Il résiste exceptionnellement bien aux maladies et n'attire pas les rongeurs, il peut être cultive dans de très nombreux systèmes agricoles et il constitue un excellent choix pour la rotation des cultures, puisque il élimine les mauvaises herbes. Le chanvre produit de très grandes quantités de biomasse, devrait donner d'excellents résultats comme matière première pour les textiles, les cordages, le papier, les matériaux de construction, les plastiques et les résines cellulosiques, et ses graines peuvent servir à l'alimentation ou à la production d'huile.

Pour de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec: Gordon Reichert (204) 983 8972

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