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La culture des céréales en agrobiologie

par Joseph Martelo

Produire des céréales en agrobiologie amène a prévoir une rotation de culture convenable, une fertilisation adaptée, ainsi qu'un suivi sanitaire de la culture, dès le moment du semis, à partir d'une variété à bonne valeur boulangère.

Pour obtenir un blé de qualité loyale et marchande il est indispensable de tendre vers un "W" égal ou supérieur à 150, une non germination en épi ou en silo, dépendant de la variété ainsi que des conditions de récolte, un taux de protides égal ou supérieur à 11,5 %.

Le taux de protides et le rendement vent en rapport étroit avec la rotation de culture, la fertilisation pratiquée et la variété choisie.

Les régions de polyculture-élevage sont particulièrement favorables à une production rentable de céréales en agrobiologie.

I - La rotation souhaitable

Trois à quatre ans de prairies en bon état puis trots céréales si possible différentes pour éviter les maladies cryptogamiques. Exemple: prairie de 3 ans riche en diverges légumineuses, puis blé, triticale ou seigle, avoine-pois. Ou prairie de 3 ans, puis avoine, blé, triticale ou seigle. Mais pas triticale, seigle, blé.

Évitez blé après blé, blé après seigle. Dans les terres nettement acides, préférez avoine ou seigle plutôt que blé, ceci en tenant compte des tendances du marché. Produire plus de 3 céréales à se suivre, c'est s'exposer à des maladies cryptogamiques, au manque d'azote au printemps, au salissement des cultures Dans le cas où vous devez produire beaucoup de céréales sur votre domaine, allongez votre rotation de culture par du tournesol, du pois, du lupin et utilisez la jachère tournante semée en trèfle violet qui sera broyé et incorporé en surface et jamais enfoui vert en profondeur (risque de parasitisme racinaire). Enfin, n'oubliez pas qu'il faut 2 ans de reconversion accomplis, même sous jachère pour bénéficier de la garantie biologique.

II - La préparation du sol

Deux mois à un mois et demi avant la date prévue de votre semis, déchiquetez la végétation existante, prairie, trèfle, luzerne, soit avec un outil à disques, à dents, à ailettes ou un appareil à mouvement rotatif travaillant en surface.

Broyée, cette végétation séchera en surface, dans les premiers centimètres du sol, avant d'être incorporée par un labour de 15 à 20 cm de profondeur.

N'enfouissez pas de matière végétale verse, sinon vous risqueriez des attaques parasitaires aux racines de blé et seigle . Effectuez le labour 15 jours à 3 semaines avant le semis pour permettre un léger tassement du sol et permettre le début de digestion de la matière végétale.

Si vous en disposez, épandez 20 t/ha de fumier composté avant labour; la digestion de la matière végétale sera facilitée et la nutrition automnale de votre céréale assurée

Sans compost et selon teneur en humus du sol, prévoir un apport de 200 kg/ha d'un fertilisant organique (2) type 5-5-8 ou 5-6-4.

Après labour et avant semis, selon l'état d'équilibre de votre sol, vous pouvez prévoir des fertilisants organo-minéraux à base de calcium, magnésium, phosphore, oligo-éléments.

Cette fertilisation de base sera indispensable si votre sol est très carencé. Pour obtenir de bons résultats il est nécessaire de connaître l'évolution de l'équilibre de ses sols par l'analyse de terre.

Celle-ci doit être effectuée à la même période, aux mêmes emplacements et tous les 5 ans pour être comparable.

L'équilibre du sol est le résultat d' un effort constant de l'agrobiologiste; le climat, la nature des sols, les cultures modifient cet équilibre défavorablement; n'étant pas statique il n'est jamais acquis d'une manière définitive.

Si, malgré une bonne préparation de sol, vous constatez quelques dégâts dus aux taupins sur vos plantules de blé ou seigle, utilisez du sel marin à 200 kg/ha.

III - La préparation des semences

Pour votre future récolte, vous avez soigneusement nettoyé votre semence.

Calibrée, vous sèmerez les graines les plus grosses ce qui vous permettra une bonne vigueur de départ.

Avez-vous pensé aux risques de fontes de semis, aux dégâts provoqués par la carte du blé ? II est facile de s'en protéger en effectuant le traitement des semences au sulfate de cuivre.

Voici comment procéder:

Pour un quintal de blé, utiliser 1509 de sulfate de cuivre (pas de bouillie bordelaise). Ce sulfate de cuivre sera dissous dans 8 à 10 litres d'eau. Arroser et brasser fortement pour assurer une homogénéité; laisser les semences s'imprégner de la solution pendant 6 heures environ et semer aussitôt après. Si pour diverges raisons le semis ne pouvait se faire, il faudra pelleter la semence sur un plancher, en couche fine, pour éviter la germination.

Le sulfate de cuivre présente une certaine entrave à la germination, il sera prudent d'augmenter la dose de semis de 10 % environ.

IV- Le semis

La date du semis est variable selon les régions. A partir du début octobre pour les régions les plus froides, jusqu'à mi-novembre pour les régions côtières et selon les variétés choisies.

Semer trop tôt, c'est s'exposer au salissement des cultures. Semer trop tard, c'est raccourcir le temps de tallage, donc le rendement et risquer un échaudage sévère en fin de printemps. Le semis tardif provoque aussi la disparition de jeunes plantules à la fin de l'hiver. Pour obtenir des cultures plus propres, semez de préférence le soir.

Quelle densité de semis ?

En moyenne il faut 360 grains au m2. Vous pouvez donc vérifier sur un mètre linéaire la quantité de grains semés. Pour un semoir ayant un écartement de 17 cm entre bottes il faudra semer 60 à 62 grains par mètre. Pour un semoir à 15 cm d'écartement, 51 à 52 grains/mètre suffisent.

Avec un poids moyen de 48 9 par 1 000 grains, la quantité à semer sera de 175 à 180 kg/ha. Avec un traitement de semences au sulfate de cuivre, augmentez de 15 à 20 kg; de même qu'en cas de semis tardif.

Veillez à la bonne profondeur du semis; 1 à 3 centimètres est la bonne profondeur, en dessous, le grain s'épuise et la levée sera irrégulière.

V- La fertilisation de printemps

Ne la négligez pas, même si votre culture bénéficie d'un bon précédent. Le maximum des besoins azotés pour les céréales se situe en fin tallage, début montaison (stade B.). La fertilisation azotée organique de printemps devra être épandue au plus tard le 15 mars et sera à base d'azote organique, guano ou sang additionnés de soufre pour faciliter la migration de l'azote et éviter les maladies cryptogamiques toujours graves au moment de la montaison.

Les vinasses de betteraves et lisiers autorisés dans la liste européenne, sont à utiliser à petite dose car déminéralisants pour le sol. Même remarque pour les scories qui produisent des déséquilibres dans les plantes et des problèmes sanitaires chez les animaux...

VI - Les variétés

II faut s'en tenir si possible à celles recommandées par la Meunerie Française, capables de produire un bon pain, être productives et peu sensibles aux maladies (l'oidium réduit la qualité boulangère d'un blé). De plus elles doivent être adaptées à la région. Nous retiendrons: Galaxie, Soissons, Camp-Remi, Baroudeur, Orqual, Recital, Sideral, Artaban pour les blés d'hiver recommandés.

Amelio, blé alternatif recommandé.

Arfort (pour Zone sud), Castan, Darius, Florence-Aurore (zone sud), Manital (zone sud), Prinqual, Qualital, en blés correcteurs ou « de force ,'.

En blé d'hiver, résistant aux maladies, d'un niveau de rendement moyen à élevé et de qualité suffisante pour la meunerie, on peut ajouter: Franco, Renan, Sperber.

L'annonce de ces variétés est indicative; cette énumération vous permet de choisir des blés conformes aux demandes de la meunerie, cependant les caractéristiques d'une variété dépendent également du précédent, de la fertilisation et des soins d'entretien: une attaque d'oïdium peut faire chuter le rendement de 20 à 30% et la teneur en protéines de 12 à 9 %.

En seigle, plusieurs variétés récentes dépassent la variété Petkus en productivité. Ce sont: Dankowski-Nowe, Elect, Merkator.

En avoine, pour le floconnage, seules les variétés blanches vent retenues, avec un poids spécifique de 52 à 53; seulement possibles d'une manière intéressante à partir de variétés d'hiver parmi lesquelles nous retrouvons: Oyster, Peniarth.

Pour les blés durs, on retiendra de préférence les variétés prisées en semoulerie comme par exemple, Primadur, Exodur, Neodur.

VII- Le hersage

S'il est effectué à petite vitesse (4 à 5 km/h), en travers du sens de semis, sur un sol ressuyé mais pas trop sec, le hersage n'a que des avantages malgré l'état d'apparente destruction de la végétation. La céréale se réinstalle très rapidement et la fonction « fourniture d'azote " par le soi s'en trouve améliorée; la végétation adventive par contre, car moins enracinée, sera partiellement détruite.

Le hersage est un facteur d'amélioration de rendement s'il est possible de l'effectuer avant la fin du tallage sur un sol ressuyé. Si ces deux conditions ne vent pas remplies, il est préférable de ne rien faire. Ne jamais herser en période de gel: les racines, blessées et exposées au froid, meurent.

En terres calcaires, soulevées par le gel, le roulage remplace avantageusement le hersage.

Des herses-étrilles, à dents longues et souples autorisent des vitesses plus élevées sur des largeurs plus importantes que la herse classique et facilitent la propreté dans les cultures.

VIII- Soins aux cultures

Durant le cycle végétatif de la culture et selon la teneur du sol en cuivre, il sera peut-être nécessaire en fin février d'utiliser du sulfate de cuivre pour éviter les rouilles des céréales, cercosporioses, helmintosporioses et la maladie cite « des bouts blanchs » toutes préjudiciables au rendement et à la qualité du grain.

A la montaison, surveillez les taches d'oïdium sur les tiges, surtout dans les semis à faible écartement. Dans ce cas utilisez un soufre mouillable (2).

Les oligo-éléments et acides aminés (2) apportés en association permettent d'améliorer les résultats; utilisez-les en début de montaison.

Si vous constatez plus de dix pucerons par épi, vous serez amené à utiliser un mélange insecticide à base de pyrèthre ou de roténone. Cependant, en agrobiologie, les invasions de pucerons sont mineures et ne nécessitent pas d' intervention.

L'objet de cet article, non exhaustif, est de favoriser une optimisation de soins à vos cultures pour en obtenir les meilleurs résultats possibles.

Joseph MARTELOT

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