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La lutte aux insectes nuisible aux cultures est une guerre qu'il faut mener sans relâché et les chercheurs ont élabore plusieurs stratégies destinées à mettre les envahisseurs hors de Combat. Cependant, la nature et la valeur des cultures de légumineuses, telles la luzerne, oblige a
développer des méthodes qui respectent l'èqulilbre naturel qui régit les rapports plantes-insectes et qui sont les moins dispendieuse possible.
Dans les cas d'infestation grave, il faudra sans doute avoir recours aux armes chimiques mais l'utilisation d/insecticides est une arme à deux tranchants. En plus de s'attaquer aux insectes à réprimer, ces produits éliminent en mérne temps leurs ennemis naturels tout en étant un agent de pollution. Des essais menés a Saint-Hyacinthe en 1975, 76, 77 e! 78 ont permis d'èprouver certains insecticides et d'en recommander quelques-uns.
L'un des moyens efficaces de lutte est de s'attaquer à l'insecte aux périodes fragiles de sa vie ou d'essayer de briser son cycle vital. Parmi ces moyens, mentionnons la fauche, hâtive qui permet dans certains cas de réduire les populations d'insectes ou du moins de restreindre les pertes Il est vrai que le cycle de la mineuse est bien adapte au développement de la plante. Cependant, une étude menée également à Saint-Hyacinthe a démontré qu'on pouvait constater une réduction sensible`des populations en saison normale avec une fauche près de dix jours avant le stade bouton. Cette technique ne permet pas une récolte optimale. Mais si la fauche a lieu dès le stade bouton ou au début de la floraison, elle permet de restreindre les pertes causées par le dessêchement, le lessivage !es maladies et la chute des folioles suite aux attaques de la mineuse. Dans certains cas, une coupe au stade 10% floraison permet de se débarrasser de 40 à 50% des mineuse pressentes dans le champ. Cependant, la récolte ne doit pas être laissée sur le champ car des observations récentes indiquent qu'un délai de cinq jours peut permettre un écart de la survie de 30 à 50% chez la pupe, celle-ci étant plus sensible a la chaleur au début de sa pupaison.
La présence de la mineuse est relativement récente chez nous et les ennemis naturels étaient à l'origine de leur apparition peu nombreux et mal synchronises avec l'insectecible. Un programme d'introduction de parasites européens a été mis de l'avant et présentement les efforts portent sur deux minuscules insectes, du nom de Dacnusas dryas et Chrysocharis punctifacles, reconnus comme les ennemis naturels les plus efficaces. D'après les travaux du Dr. B. Hendrickson des États-Unis, ces deux parasites vent capables de réduire la population larvaire de la mineuse de 63% en trots ans.
Dans un avenir rapprochée, les spécialistes espèrent mettre au point un programme de lutte intégrée où il serait possible de combiner harmonieusement l'action des parasites, les dates de fauches faites au bon moment la mise au point de variété de luzerne résistantes aux attaques de la mineuse et l'application de certains insecticides efficaces respectant les composantes du système. Mais pour y parvenir, il reste à élucider certains points. Par exemple, il faut approfondir notre connaissance du milieu de vie appelé agro-écosystème dont font partie ces populations d'insectes. II faut également évaluer la capacité de survie des parasites à l'hiver. De plus, il reste à complète les études sur la biologie de la mineuse dans diverges régions du Québec et à précise et mettre sur informatique les données requises pour prévoir les dates d'apparition et de développement de la mineuse.
A l'université Laval, les chercheurs se penchent sur les /acteurs qui influencent les chances de survie de l'insecte. On se préoccupe de la vie de la mineuse lors de sa période fragile de pupe, des techniques de régie de coupe. On étudie également les chances de survie de l'insecte, compte tenu de la compétition, c'est-a-dire du nombre d'individus par foliole. On cherche enfin à Identifier des cultivars de luzerne plus résistants et à mesurer les effets de l'age de la luzerne sur sa résistance. Au service de Recherche en défense des cultures du MAPAQ, partant de l'hypothèse qu'il vaut la peine de s'occuper de la mineuse on fait porter les efforts des recherches sur le seuil de nuisibilitè de l'insecte, les dégâts causés et leurs conséquences ainsi que l'établissement de parasites efficaces. On veut ainsi mesurer les impacts sur les rendements, la qualité de la luzerne produite, sa valeur protéinique et nutritive, sa persistance et sa capacité de survie à l'hiver. Pour ce, on étudie en laboratoire des plants produits sous cage et on mesure leur rendement, Ieur qualité et leur résistance au froid, compte tenu du fait qu'ils étaient ou non infestés de mineuse.
A la station de Saint-Augustin du service de Recherche en défense des cultures du MAPAQ
on utilise la méthode de la micro-parcelle: dans des espaces de 1 mêtre carrê on transplante 98 plants produits en serre uniformément espacés et regroupés par deux. On y mesure la persistance et la qualité des plants soumis à divers niveaux de population de mineuse. On travaille également sur le choix des meilleurs moments de coupe. De plus, depuis 1979, on mène à la même station un projet de culture en grandes parcelles. Dans des lots de cent mêtres carrés, on évalue l'efficacité et la rentabilité des traitements par application d'insecticides ainsi que les effets secondaires de ces produits.
Copyright © 1981 . La terre de chez nous
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